Brice Dulin (La Rochelle) : "J’ai revu la finale et même en connaissant le résultat, j’étais stressé"

Par Rugbyrama
  • Brice Dulin est bien évidemment loin d'avoir oublié la finale de Champions Cup remportée face au Leinster.
    Brice Dulin est bien évidemment loin d'avoir oublié la finale de Champions Cup remportée face au Leinster. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Brice Dulin, acteur majeur du sacre de La Rochelle en Champions Cup, revient pour nous sur cette finale pas comme les autres et sur le défi majuscule qui attend les Maritimes sur la fin de saison.

Avec le recul de deux semaines, est-ce que vous arrivez à vous rendre compte de la portée de la performance accomplie par vous et vos partenaires à Dublin ?

Oui. D’autant plus qu’il s’agit de la première finale de ma carrière que j’ai revue, tout simplement. J’ai eu l’opportunité de la regarder et même en connaissant le résultat, j’étais stressé. Le match en tant que tel est assez extraordinaire. En le voyant, je me suis dit que notre ressenti était différent de celui que les gens avaient dû avoir devant leur télé.

On vous le confirme, notamment après l’entame canon des Irlandais...

Sur le terrain, on n’a pas ressenti d’affolement, même lorsqu’il y avait trois essais à rien contre nous.

Il y avait de quoi douter, pourtant, en regardant le tableau d’affichage à la 10e minute...

Oui mais après le troisième essai, on n’était même pas fatigué et on se disait que tout avait été trop facile pour eux, qu’ils n’avaient même pas eu à lutter. Ce n’est pas comme s’ils nous avaient pris sur nos points forts. Ils avaient été très opportunistes et avaient récité tout ce qu’ils avaient bossé pendant des mois. Tout avait fonctionné comme sur des roulettes. Je pense d’ailleurs que l’intensité et l’euphorie des premières minutes leur ont coûté beaucoup d’énergie pour la suite.

La suite vous a donné raison, en tout cas, avec ce retournement de situation spectaculaire...

Ce qui a rendu ce renversement possible, c’est que nous n’avons pas paniqué et que nous avons su revenir au score assez rapidement. L’expérience de la finale de la saison passée nous a servis dans ces moments-là. Puis, sur la deuxième période, ça s’est déroulé à peu près comme on le voulait : avec l’appui du vent, on a pu s’installer dans leur camp. Et ça a fini par basculer pour nous.

Quel est le secret pour renverser une armada comme le Leinster, chez elle, forte de 17 points d’avance ?

Vous savez, c’était justement le discours de Greg (Alldritt) la veille du match : quel que soit le scénario, il fallait rester serein ; que même si nous étions menés de 20 points, on ne changeait rien, on gardait le cap. Et c’est ce qui s’est passé. On ne s’est pas effrité et quand notre collectif fait bloc comme ça, il est difficile de lui résister. Bon, c’est facile à dire maintenant que ça s’est produit et que l’on a fini par gagner mais, en tout cas, le groupe a répondu favorablement et a été fidèle à ce qu’il s’était promis. Ce serait bien de ne pas refaire la même chose à l’avenir mais on en a été capable.

Dans cette remontée, vous et les trois-quarts dans leur ensemble avez eu une part prépondérante, en parvenant à trouver des failles et de l’avancée...

Le Leinster a laissé quelques espaces et nous a permis de mettre des séquences. Il y a eu aussi des ballons rendus que l’on a pu exploiter. On devait remonter au score mais il ne fallait pas pour autant surjouer. Il était primordial de rester intelligents dans notre gestion en étant capables de tenir le ballon mais aussi d’alterner avec du pied.

On vous a vu particulièrement remuant, comme en attestent vos 10 ballons joués à la main et les 87 mètres parcourus...

Les mecs autour ont bien bougé, ce qui m'a permis de trouver des solutions, c’est aussi simple que ça.

Vous vous étiez collectivement promis de célébrer ce titre avec une certaine modération, en cas de victoire, car la saison n’était pas terminée. Cette promesse a dû être dure à tenir…

Ce qui est bien, c’est que l’on s’était donné les conditions de pouvoir profiter, vu que l’on était déjà qualifié pour les demi-finales. L’an dernier, ça n’avait pas été pareil, il nous avait fallu chercher une victoire bonifiée à Lyon juste derrière. Là, nous étions sereins, on a pu savourer. En plus, les mecs ont fait le boulot face au Stade français, que ce soit les gars qui partaient ou encore les jeunes. Ça a poursuivi la dynamique positive de l'équipe. Et là, on a deux semaines pour préparer au mieux notre demi-finale.

Le discours paraît clair et net au sein du vestiaire : il s’agit d’aller chercher le doublé, désormais, non ?

Déjà essayer d’avoir une deuxième finale. Mais il y a cinq autres équipes qui veulent la même chose. Ce sera un défi différent de la Champions Cup, de par le contexte, le jeu proposé. Ça demande de se réadapter. Et puis soyons lucides. On peut être heureux mais il faut bien comprendre ce qui se présente devant nous. Ce qui est sûr, c'est qu'il va nous falloir cravacher.

D'autant que vous aurez plus que jamais une cible dans le dos…

La cible, on l’a même au milieu du front désormais. Mais il vaut mieux être dans cette posture. Nous avons eu la chance de gagner quelque chose, déjà, cette saison. Ça donne une bonne dynamique, ça recharge le groupe. Après, il faut veiller à ne pas arriver trop sûrs de nous sur les prochaines échéances mais l’énergie est bonne à l’heure actuelle.

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