Top 14 - Pierre Huguet (Bayonne) : “Certains font les filières classiques. Moi, j’ai toujours dû batailler”

Par Pablo Ordas
  • Pierre Huguet fait figure de cadre à Bayonne cette saison
    Pierre Huguet fait figure de cadre à Bayonne cette saison Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Vite devenu indispensable dans le collectif bayonnais, le troisième ligne Pierre Huguet (27 ans) revient sur ses premiers mois passés à l’Aviron, évoque la réception du Stade français (samedi, 15 heures) et nous parle de son appétence pour le secteur défensif, où il excelle.
 

On avait quitté Bayonne sur une défaite à Toulouse (21-16), début février. Quel a été le programme, depuis ?
 

Nous avons coupé un peu, puis nous nous sommes entraînés jeudi et vendredi matin. Il y a eu pas mal de rugby, c’était histoire de nous maintenir dans la continuité. Nous avons un peu couru.

Vous avez deux réceptions consécutives, face à Paris et Castres. Si vous les négociez bien, le maintien sera quasiment entériné. Y pensez-vous ?

Oui et non. Nous avons surtout à cœur de rester invaincus à Dauger. Le but, c’est d’acquérir le maintien comptablement le plus vite possible, même si maintenant, les équipes derrière sont à un certain nombre de points.

Bayonne n’a gagné qu’un de ses cinq derniers matchs, mais l’ambiance semble plutôt positive au club…

Oui. Malgré tout, nous sommes plutôt sur une bonne dynamique au niveau de tous les matchs que l’on a pu faire à l’extérieur. Nous n’avons jamais été loin. Il vaut mieux ça. Dans le contenu, ça reste plutôt rassurant, même si c’est frustrant après coup. C’est comme ça que notre histoire se construit.

Vous recevez Paris ce week-end. Quel souvenir gardez-vous du match aller ?

C’était ma première titularisation avec l’Aviron, donc c’est plutôt un bon souvenir. Encore une fois, à l’image de tous les matchs à l’extérieur que l’on a joués, à part Clermont, il y avait eu de la frustration, car encore une fois, nous n’étions pas passés loin de faire quelque chose là-bas. Nous avions craqué autour de la soixantième. Samedi, ce sera un match différent, car le Stade français possède la meilleure attaque et la meilleure défense à l’extérieur du championnat (la troisième défense en réalité, NDLR). Je pense qu’ils vont venir à Dauger avec des intentions.

Quel regard portez-vous sur la saison du Stade français ?

Ils ont réussi à trouver leur tempo et s’ils sont deuxièmes, ce n’est pas par hasard. C’est une très belle équipe et elle va vouloir venir nous challenger à domicile. Nous sommes la seule équipe à avoir tout gagné à la maison, donc elle voudra venir s’imposer.

Pierre Huguet lors de sa première titularisation en Top 14 sur la pelouse de Jean Bouin
Pierre Huguet lors de sa première titularisation en Top 14 sur la pelouse de Jean Bouin Icon Sport - Icon Sport

D’un point de vue personnel, vous n’avez manqué qu’un match de Top 14 cette saison. Imaginiez-vous ça au moment où vous avez décidé de rejoindre l’Aviron ?

Non, du tout, mais j’en suis très heureux. L’essentiel, ça va être de continuer les bonnes performances pour garder le droit de rester dans l’équipe. J’en profite à chaque match.

Avez-vous été surpris de jouer autant ?

Depuis que je joue au rugby, j’ai toujours gardé l’état d’esprit suivant : je veux donner le meilleur de moi-même. Si ça marche, tant mieux, sinon, tant pis. Je m’applique du mieux possible pour faire de bons matchs. Je ne m’attendais certainement pas à autant jouer, mais quand tu as des opportunités, il faut savoir les saisir.

Vous n’avez commencé qu’une rencontre à domicile sur le banc cette saison. Le fait d’être titulaire sur les matchs qui “comptent” à la maison a-t-il été important mentalement, pour vous, en début de saison ?

Forcément ! Mais j’étais déjà très content d’être sur la feuille de match quasiment chaque week-end. Un joueur de rugby fonctionne à la confiance et quand tu enchaînes, tu prends du rythme, des repères et tu joues plus libéré.

Pouviez-vous rêver mieux pour une première saison en Top 14 ?

Je ne sais pas. La saison n’est pas encore finie. En tout cas, à titre personnel, c’est très positif. Je touche du bois. Maintenant, ce qui est fait, est fait, et ce qui compte, c’est ce qui va venir.

Les places s’arrachent pour venir à Jean Dauger, le président Tayeb a souvent l’habitude de dire que jouer à l’Aviron, ça se ressent au quotidien, en ville. Vous découvrez cela cette saison. Comment le vivez-vous ?

J’ai passé quatre ans à Dax, je connaissais un petit peu le coin, l’état d’esprit et l’ambiance pour y être venu. Ici, tu sens que les gens sont passionnés. Ils t’abordent facilement pour venir en parler et vivent ça à 200 %. C’est quelque chose de spécial dans le rugby français. Il n’y a pas beaucoup de places de rugby où les gens sont aussi passionnés par ce sport.

Vous avez dû attendre vos 26 ans pour découvrir le Top 14. Pourquoi ?

J’ai toujours eu un parcours un peu atypique. J’ai eu une maturité physique tardive. On va dire que je n’ai jamais eu tout de suite. Certains font les filières classiques et ça se passe très bien pour eux. Moi, j’ai toujours dû batailler. C’est à l’image de mon parcours. Je savais que si je devais en arriver là, ça allait être un peu plus chaotique, un peu plus long que certains, mais je voulais au moins me donner les chances d’arriver jusque-là.

Quels sont vos modèles à votre poste ?

Les basiques ! Thierry Dusautoir, Serge Betsen, des plaqueurs ! Vous savez, j’arrive du judo. J’ai commencé à trois ou quatre ans et j’en ai fait une douzaine d’années. Je pense qu'inconsciemment, ça m’aide pour les plaquages, car j’ai des acquis.

Thierry Dusautoir, ancien capitaine des Bleus et de Toulouse est un des modèles de Pierre Huguet
Thierry Dusautoir, ancien capitaine des Bleus et de Toulouse est un des modèles de Pierre Huguet Icon Sport - Icon Sport

Vous êtes le deuxième meilleur plaqueur du Top 14 (181 plaquages), derrière Tom Staniforth (212). Avez-vous toujours aimé défendre ?

Ah, oui ! C’est ma marque de fabrique, ma qualité première. C’est comme ça que je me fais plaisir sur un terrain. Même s’il n’y a pas que ça, c’est une chose qui compte beaucoup pour moi.

Grâce à votre appétence pour le secteur défensif et votre côté “guerrier”, vous êtes particulièrement apprécié par le public bayonnais…

Je ne sais pas, je suis personne pour dire que le public bayonnais m’apprécie. J’essaye de faire de mon mieux et tant mieux s'ils apprécient ce que je fais. Après, c’est vrai que les gens ont souvent un mot gentil. C’est très agréable et ça motive.

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