Le départ de Gonzalo Quesada, un derby fou, des remontées... La saison du Stade français en cinq dates

Par Loïc Bessière
  • Le Stade français a terminé quatrième de la saison régulière
    Le Stade français a terminé quatrième de la saison régulière Icon Sport - Icon Sport
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Sans faire énormément parler de lui, pas toujours flamboyant, le Stade français a passé 24 journées dans le top six, dont 19 sur le podium de Top 14. Une saison plus que réussie pour les Parisiens, mais à confirmer face au Racing, dans un derby francilien, en barrages. 

  • Le départ de Gonzalo Quesada annoncé

"C’était la pire semaine que j’ai vécue depuis que j’ai démarré ma carrière d’entraîneur il y a douze ans." Gonzalo Quesada ne mâche pas ses mots, ni son amertume, en conférence de presse d'après-match. D'un côté sportif, il devrait pourtant être heureux. Ses joueurs viennent d'étriller une faible équipe de l'USAP (52-3) à Jean-Bouin, ce 8 octobre, lors de cette sixième journée, et pointent à la cinquième place du classement. Mais une semaine auparavant, en téléchargeant son Midi Olympique sur son téléphone, dès le dimanche soir, il a appris qu'il serait remplacé la saison prochaine par Laurent Labit et Karim Ghezal. Après une semaine d'échanges entre l'Argentin et sa direction, Perpignan s'est présenté à Jean-Bouin. Malgré un vestiaire fissuré, comme souvent dans ce genre de situation, entre les attristés et les soulagés, les joueurs ne se sont pas démobilisés au moment d'affronter des Catalans qui se sont fait torpiller. 

  • La folle remontée à Pau

La remontada à Paris est un concept bien connu. Si les joueurs du PSG les subissent, leurs voisins du Stade français préfèrent les amorcer. Une semaine après leur succès contre l'USAP, les Soldats roses se présentent chez un Pau qui doute, le 15 octobre. Les Parisiens sont menés 29-7 à la 59e quand leur deuxième ligne Marcos Kremer est expulsé. Au lieu de sombrer, les Soldats roses passent à l'attaque. En quinze minutes, ils remontent 22 points et s'imposent au Hameau. Ce succès retentissant, sous l’œil du président Hans-Peter Wild, montre que les joueurs n'ont pas lâché Gonzalo Quesada et ne se sont pas démobilisés. Surtout, Paris monte sur le podium pour la première fois de la saison et montre qu'il faudra aussi compter sur lui cette année. 

  • Un derby à sens unique

Les Racingmen dépassés par Jeremy Ward et les Parisiens
Les Racingmen dépassés par Jeremy Ward et les Parisiens Icon Sport - Icon Sport

Pour Noël, le Stade français décide d'offrir un bien joli cadeau à ses supporters. En ce 24 décembre, il s'impose largement sur la pelouse du Racing, dans le derby d'Ile-de-France (10-48, treizième journée) rentabilisant le court déplacement de ses supporters qui avaient préféré le rugby au chapon en famille. Ce match est à sens unique, avec un Paris emmené par une charnière Parra-Segonds impériale, face des Franciliens dépassés dans tous les secteurs de jeu. Les coéquipiers de Paul Gabrillagues mènent 23-10 à la pause, avant d'infliger un 25-0 en seconde mi-temps aux hommes de Laurent Travers. "Je n'ai jamais vécu un truc comme ça, réagira le Racingman Juan Imhoff. C'est honteux. Je n'ai rien à dire, on ne peut pas faire pire que ça. On va passer un très bon Noël je pense..." Tout l'inverse des Parisiens, qui se classent à la deuxième place du Top 14 au moment de célébrer le réveillon. Le Stade français rappelle qu'il ne faudra pas le négliger en 2023. 

  • La F1 pris de vitesse par le karting 

Laurent Travers se présente en conférence de presse avec un casque. Une réponse à la provocation du Stade français, présentant ce derby comme un match entre une F1 et un karting, s'appuyant sur le score du match aller. L'entraîneur du Racing peut jubiler, moins les Stadistes. Lourdement défaits 33-9 à Toulon la semaine précédente, les Soldats roses doivent s'imposer pour espérer reprendre leur deuxième place.

Dans ce derby francilien, à Jean-Bouin (20e journée), les Stadistes se montrent imprécis, désordonnés et incapables de mettre leur jeu en place. En deuxième période, ils acculent le Racing dans son camp, et même dans ses cinq mètres. Mais une série de cinq pénaltouches, peu avant l'heure de jeu, ne rapportera pas le moindre point. En infériorité numérique pendant 60 minutes, le Stade français se fait punir par deux fois, le karting l'emporte devant la Formule 1 (13-17). Paris relance son voisin dans la course au top six et voit son avance sur plusieurs équipes fondre, quand, devant, La Rochelle et Toulouse s'envolent. 

  • Lyon, le mano a mano

Alex Arrate et les Stadistes dépassés par le Lou.
Alex Arrate et les Stadistes dépassés par le Lou. Icon Sport - Icon Sport

Après leur retour express en fin de match contre Pau, une remontée encore plus incroyable va marquer la fin de saison du Stade français. Mais en leur défaveur cette fois-ci. À deux journées de la fin, Paris ne regarde plus vers le haut mais plutôt dans le rétroviseur. Le Racing revient à trois points, Lyon à quatre... Le Lou, justement, se présente à Jean-Bouin. Et les Stadistes font le travail : 28-0 à la mi-temps, quatre essais à zéro. Mais les joueurs lyonnais, en conflit avec leur coach Xavier Garbajosa, se rebelleront dans le deuxième acte. Score final, 31-31. Une cartouche de gâchée. Pour finir troisième, il faudra s'imposer sur la pelouse d'une équipe rochelaise faisant souffler ses cadres. Encore raté, défaite 14-10. La victoire... du Lou sort Paris du podium au pire des moments, pour la première fois depuis la onzième journée. les Stadistes terminent quatrièmes de la phase régulière. Comme lors de ses deux dernières qualifications en phases finales, le Stade français retrouvera le Racing en barrage. En allant chercher le bouclier comme en 2015 ou en sortant directement comme en 2021 ? 

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