Galthié : "Tous mes actes ont été en respect total avec le protocole sanitaire"

  • Fabien Galthié (Sélectionneur du XV de France) est satisfait de la victoire à Dublin.
    Fabien Galthié (Sélectionneur du XV de France) est satisfait de la victoire à Dublin.
  • XV de France - Fabien Galthié et Raphael Ibanez à Hossegor
    XV de France - Fabien Galthié et Raphael Ibanez à Hossegor
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XV DE FRANCE - Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié qui a annoncé jeudi midi la composition de son équipe pour affronter l’Angleterre samedi à Twickenham (17h45) a dû faire face à un flot constant de questions sur sa responsabilité dans l’affaire du "Bubble Gate". Il s’est défendu tant bien que mal, conservant la même ligne de conduite adoptée jusque-là...

L’instant était attendu. Depuis sa mise en cause dans l’affaire du "Bubble Gate" du XV de France, le sélectionneur Fabien Galthié s’était fait discret. Très discret. Sa seule prise de parole, il l’avait faite dans les colonnes de L’Equipe le mardi 23 février, à la veille de la révélation de ses sorties de la bulle sanitaire. "Tous mes agissements sont conformes au protocole sanitaire. Je ne comprends pas ces accusations non justifiées", avait-il alors déclaré. Depuis, il s’était plongé dans le mutisme le plus total, refusant poliment chaque sollicitation médiatique.

Forcément, il savait au fond de lui que sa première conférence de presse serait sujette à de nombreuses interrogations, que l’annonce de la composition des Bleus pour défier l’Angleterre samedi (17h45) passerait au second plan. Ça n’a pas raté. Toute la première partie de la conférence de presse a porté sur sa responsabilité dans cette affaire, malgré le préambule orchestré par le Manager Raphaël Ibanez espérant que le rugby serait au cœur des échanges et rappelant combien le XV de France avait "parfaitement respecté à la lettre le protocole sanitaire".

Malgré l’ampleur de l’affaire, Galthié s’en est tenu à sa ligne de conduite. Ni mea-culpa, ni excuses. A chaque question, il a inlassablement botté en touche, à la façon d’un métronome. Sans laisser paraître le moindre agacement, ni même un quelconque sentiment. "Nous avons été touchés par ce virus, a-t-il débuté. C’est l’occasion de remercier tous nos supporters, tous les gens qui nous ont envoyé des messages de bienveillances. C’est l’occasion aussi de remercier le personnel médical et la cellule Covid qui nous a accompagnés pendant cette période-là et qui nous a permis de rester en contact, de rester connectés et d’avancer pour préparer la reprise. La reprise, nous l’avons effectuée dimanche avec 31 joueurs et dès lundi matin nous avons commencé notre préparation. La reprise a été assez simple : nous avons parlé dans un premier temps de cet épisode Covid. Nous avons aussi parlé du rapport. Le professeur Eric Caumes est venu nous expliquer les choses. Et ensuite nous avons basculé très vite sur le rugby."

XV de France - Fabien Galthié et Raphael Ibanez à Hossegor
XV de France - Fabien Galthié et Raphael Ibanez à Hossegor

Les questions se sont faites pourtant très précises. Un exemple ? "Avez-vous assisté au match Stade français – Colomiers espoirs à Jean-Bouin le 7 février" lui a été demandé. Galthié, visage fermé, a répondu brièvement : "Comme je l’ai déjà dit et je le répéterai : tous mes actes, toutes nos actions, ont été en respect total avec le protocole sanitaire." Un autre exemple ? "Comment peut-on prendre autant de risques en ayant connaissance des risques et des conséquences ?" Là encore, l’ancien demi de mêlée, qui avait sans doute soigneusement choisi ses éléments de langage, a redit : "Nous avons respecté au mieux le protocole sanitaire. Ce protocole nous protège bien, voire très bien. La commission médicale nous accompagne bien. Mais le risque zéro n’existe pas."

Même lorsqu’il s’est agi de raconter la façon dont il avait vécu moralement cet épisode, Galthié s’est réfugié dans une explication quasi-christique sans donner le moindre élément du mal-être ressenti durant cette période. "Le Covid, comme quelques millions de français, je l’ai touché. C’est une expérience qui fait partie du chemin que l’on doit parcourir", a-t-il dit. A aucun moment, Fabien Galthié, retranché sur un positionnement très légaliste, n’a jamais semblé enclin à exprimer le moindre remord. "Tout est dans le rapport qui a été fait par la FFR, a-t-il insisté. Tout a été validé par le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Il n’y a pas grand-chose à ajouter." Un rapport qui l’a exonéré de toute responsabilité, mais un rapport réalisé par le Secrétaire Général de la FFR Christian Dullin, ce qui a profondément agacé Florian Grill, membre de l’opposition fédérale, ce dernier réclamant "une enquête indépendante".

Toutefois, Fabien Galthié a tout de même reconnu avoir entendu les critiques subies. Y a-t-il prêté attention ? A chacun de se faire une opinion à la lecture de sa réponse : "Nous sommes très exposés, très populaires. Un récent sondage a parlé de l’amour des français pour cette équipe de France. On peut comprendre tout ce qu’il y a autour, comprendre les critiques. Elles sont positives depuis maintenant presque deux ans, mais il y a aussi les autres. Cela fait partie de notre mission et de notre rôle."

Durant cette conférence de presse, ses premiers sourires, il les a esquissé dès lors que les premières questions portant sur la composition de son équipe se sont faites entendre. De son propos ressort inévitablement l’envie de se focaliser sur le sportif, sur ce "crunch" qui attend son équipe à Twickenham. Peut-être doit-on lui souhaiter que sa défense soit meilleure à Londres samedi que celle de ce jeudi. Un succès des Bleus de l’autre côté de la Manche et la perspective d’un éventuel Grand Chelem seront les meilleurs avocats du sélectionneur.

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