Bilan de l'automne des Bleus : une richesse d'effectif sans précédent (1/3)

  • Autumn Nations Series - Cameron Woki (France) contre la Nouvelle-Zélande (Midi Olympique/Patrick Derewiany)
    Autumn Nations Series - Cameron Woki (France) contre la Nouvelle-Zélande (Midi Olympique/Patrick Derewiany)
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XV DE FRANCE - Alors que le rugby français semble plus riche en joueurs de haut niveau qu’il ne l’a jamais été, le challenge de Fabien Galthié consiste désormais à en tirer le meilleur parti, en allant jusqu'au bout de ses idées en matière de hiérarchie et de vécu collectif, sans pour autant fracturer son groupe.

Deux ans. Vingt matchs. Voilà à peu près ce qu’il a fallu à Fabien Galthié et son staff pour repositionner l’équipe de France où elle n’était plus depuis belle lurette sur l’échiquier mondial. Et si le mérite en revient en premier lieu à une génération de joueurs exceptionnels, les mérites du staff n’en sont pas moins grands, qui a su rendre aux Bleus un cadre tactique plus adapté aux standards du rugby international tout en dénichant ce qu’il surnomme lui-même ses "ovnis" comme les Haouas, Villière, Jaminet, Flament, et on en passe.

De quoi conférer au groupe France une richesse et une profondeur sans précédent, que même une nation comme la Nouvelle-Zélande peut aujourd’hui lui envier. Car si la hiérarchie n’est pas encore figée de partout, tous les postes n’en sont pas moins doublés, voire triplés en joueurs de haut niveau. Reste que si abondance de biens ne nuit pas, le challenge qui s’offre à Galthié en vue des deux prochaines saisons consiste à tirer la quintessence de ce groupe, en ménageant une émulation tout en offrant aux joueurs la fameuse "expérience collective" dont le sélectionneur aime tant parler.

Déjà 70 joueurs sélectionnés, dont 35 néo-capés

Pour l’acquérir ? Galthié s’est souvent réclamé du théorème d’Eddie Jones, qui veut que les champions du monde utilisent toujours moins de 50 joueurs par cycle, présentent une équipe dont la moyenne d’âge est de 28 ans et la moyenne de sélections de 50. Des objectifs d’ores et déjà ratés, puisqu’entre le contexte de la Coupe des nations 2020 et de la dernière tournée en Australie, la fameuse "flèche du temps" des Bleus s’est émoussée.

À tel point qu’à mi-mandat, avec les capes offertes à Flament, Lebel et Lucu, Galthié en est désormais à 70 joueurs sélectionnés, dont la moitié de néocapés (35 exactement) parmi lesquels 12 % d’entre eux (Retière, Barraque, Baubigny, Ducat, Diallo, Hounkpatin, Hastoy, Bécognée, Hériteau) n’ont pas franchi le cut de la 1re sélection. Autant dire qu’à ce stade de son ère, Galthié ne se retrouve plus si loin des 84 convoqués de l’ère PSA que Galthié souhaite à tout prix éviter.

Vers l’installation et le maintien d’une équipe-type

De quoi nécessiter, en vue du Tournoi, un raffermissement encore plus drastique de la hiérarchie, quitte à aller à rebours de la politique de l’homme en forme prônée ces dernières semaines ? C’est ce vers quoi l’on semble se diriger, oui… D’ailleurs, en maintenant pendant deux ans le même XV de départ que samedi dernier (hypothèse hautement improbable, on vous l’accorde), Galthié arriverait à la Coupe du monde avec une équipe à 40 sélections de moyenne et 27,5 ans de moyenne d’âge, soit pas si loin des critères rêvés d’Eddie Jones.

Autant dire qu’on imagine mal le sélectionneur s’éloigner désormais de sa ligne de conduite, quand bien même les susceptibilités de certains "partenaires d’entraînement" cantonnés à des allers-retours sans fin à Marcoussis pourraient en être heurtées. Avant de changer une nouvelle fois de management et de méthodes d’entraînement lorsque la Coupe du monde et son format si particulier seront lancés, avec ces fameux trois mois de cohabitation. Même si l’on en est encore très loin, bien sûr…

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