Avant Dupont, eux aussi ont été des icônes du rugby français

  • XV de France - Frédéric Michalak et Sébastien Chabal (France)
    XV de France - Frédéric Michalak et Sébastien Chabal (France)
  • XV de France - Jean-Pierre Rives
    XV de France - Jean-Pierre Rives
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XV DE FRANCE - Nouvelle star du rugby français et mondial, Antoine Dupont transcende désormais les frontières de son sport. Avant lui, quelques joueurs français ont été considérés comme des figures de proue, pour des raisons diverses. Tour d'horizon de ces phénomènes, parfois plus médiatiques que sportifs.

Jean-Pierre Rives

Sur le terrain, il n’était pas un artiste, ni un esthète mais un besogneux de génie. La nature lui avait fait un don précieux, ce panache blond qui le désignait immédiatement à l’attention du grand public. Jean-Pierre Rives a commandé 34 fois le XV de France entre 1979 et 1984 (sur 59 sélections). Il fut une icône extraordinaire pour le rugby français, désormais filmé à 100 % en couleur. Il plaquait et ferraillait comme personne et avait le don de saigner et de tituber dans une attitude sacrificielle qui incarnait la vertu cardinale du rugby, le don de soi. En 1980, en Afrique du Sud, sonné et désorienté, il refusa de sortir malgré l’injonction de l’équipe médicale du stade : " Sortir ? Pour aller où ? " En 1983, son maillot blanc copieusement taché de sang porta la dernière touche à sa légende. Dans la foulée, il offrit d’ailleurs la précieuse tunique à Roger Couderc, qui faisait ses adieux. Rives était une vraie icône, un chéri des médias car au-delà de ses performances sportives, il charmait par son sens de la repartie, son vocabulaire, sa culture et son détachement. Ce côté poète servi par une voix douce et parfois mélancolique raconte une autre époque. Rives travaillait pour la société Pernod dans un rugby officiellement amateur mais son cocktail personnel était chevaleresque.

XV de France - Jean-Pierre Rives
XV de France - Jean-Pierre Rives

Serge Blanco

Il a explosé au tout début des années 80. Serge Blanco dévora l’espace médiatique par un talent hors normes. Sa démarche de félin et sa couleur de peau apporta une touche de diversité au monde ovale. Très vite, on forgea à son propos un surnom qui disait tout : " Le Pelé du rugby ". Il était tellement facile qu’il s’affranchissait même de certaines règles de bases présentées comme impératives, la façon de porter le ballon, les courses en travers. Dès qu’il chaussait les crampons, il semblait pouvoir tout se permettre. Il était la figure de proue d’un XV de France qui semblait alors évoluer sur une planète différente de celle des Britanniques, si besogneux, surtout à côté de lui. Son rugby était encore amateur et son parcours fut celui d’une ascension sociale brillante : ajusteur chez Dassault, représentant chez Pernod puis fondateur d’un centre de thalassothérapie avec, en plus, des magasins de maillots à son nom.

? Le 18 février 1989, le XV de France s'impose 31-12 face aux pays de Galles notamment grâce à ce superbe essai de Serge Blanco !
? Rendez-vous samedi à 21h pour France vs pays de Galles > https://t.co/RWRmYgFRj5 pic.twitter.com/MoBY63Qvoc

— francetvsport (@francetvsport) March 18, 2021

Frédéric Michalak

Il fut l’enfant chéri du début des années 2000, par la précocité de sa réussite. Champion de France à 18 ans avec les Rouge et Noir, le Toulousain Frédéric Michalak fut littéralement happé par la machine médiatique moderne, jusqu’à faire des défilés de mode. Il incarnait le rugbyman beau-gosse, sans excès de virilité, dont l’esthétisme se prolongeait dans ses gestes, ses transmissions limpides et inspirées surtout. Entre 2001 et 2007, en gros, on en a fait beaucoup sur lui. Sans doute trop. Le fait d’avoir résisté à cette pression n’est pas le plus mince de ses exploits.

Sébastien Chabal

S’il existe un joueur qui mérite le qualificatif de " phénomène ", c’est bien lui : Sébastien Chabal, troisième ligne barbu, nommé " Cartouche " dans sa jeunesse. En quelques semaines, il fut sacré icône du Mondial 2007. Tout partit en juin de plaquages monstrueux infligés aux All Blacks (mâchoire cassée pour Ali Williams). Des images montées en épingle, au point de faire oublier les deux larges défaites d’un XV de France amoindri. Une invitation sur le plateau de Laurent Ruquier et l’engrange médiatique prit des proportions insensées. Il était partout, on ne parlait que de lui. Sur les terrains, il avait droit à son ovation spéciale : " Aooouh, aaaouh. " Des journaux anglophones le baptisèrent " Caveman ", " l’homme des cavernes ".

#TB #TBScrum ¡Nadie lo pudo frenar! Una corrida memorable de Sebastien #Chabal en el Mundial 2007 frente a #Namibia. Arrobá a tu compañero que pueda realizar la misma jugada. ??#RWCxESPN

? @rugbyworldcup pic.twitter.com/NgeIzDHZ7S

— ScrumRugby (@ScrumESPN) January 10, 2019
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