Ntamack : "C’est à l’ouverture que je veux m’installer"

  • Coupe du monde 2019 - Romain Ntamack (France) contre le Tonga
    Coupe du monde 2019 - Romain Ntamack (France) contre le Tonga
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XV DE FRANCE - Invité ce lundi en conférence de presse, le Toulousain en a profité pour affirmer sa préférence pour le poste d’ouvreur, alors que de nombreux observateurs l’imaginaient volontiers décalé au centre pour l’associer à Matthieu Jalibert.

Vous voilà de nouveau réunis à 42… De quoi hausser encore le degré d’intensité à l’entraînement, 48 heures après l’opposition face à France Militaires ?

C’est dur, ça s’envoie très fort et il y a beaucoup d’efforts fournis, mais c’est justement ça qui doit nous permettre de rivaliser dans les gros matchs. Tout le monde s’y file et travaille dans le même sens, c’est très encourageant en vue de dimanche.

Ce match est le premier d’un nouveau cycle, qui a vu le départ de cadres historiques et un net rajeunissement de l’effectif. Ressentez-vous davantage de pression sur vos épaules ?

Non, je ne pense pas qu’il y ait plus de pression que ça qui pèse sur nous. On a un groupe qui veut juste faire honneur au maillot. Hors terrain, on reçoit de bons conseils de la part du staff, et il y a tout de même des joueurs d’expérience comme Jeff Poirot, Baptiste Serin ou Gaël Fickou qui sont là pour entourer Charles Ollivon. On est bien encadrés, et on n’a qu’à se soucier de bien faire. Et sur le terrain, on a un cadre de jeu à respecter, des principes qui sont mis en place mais qui doivent aussi nous permettre de sortir de ce cadre si besoin. Je pense honnêtement que tout le monde a bien assimilé ce projet, qu’on travaille pour la plupart depuis l’été dernier.

Un tournant dans ma carrière, je ne pense pas

Vous avez récemment ressenti le besoin de vous affirmer en tant que demi d’ouverture plutôt que comme polyvalent au poste de centre. Pourquoi ?

(il sourit) On me posait souvent la question, et je répondais souvent que tout ce qui m’importait était de jouer, quel que soit le numéro. Mais je me rends compte aujourd’hui qu’il va falloir que je m’installe à un poste, et que c’est à l’ouverture que je me sens le mieux. C’est là où j’ai pris de la confiance et des repères. Alors, si je dois dépanner au centre, il n’y a pas de problème. Mais j’ai été sélectionné en tant qu’ouvreur et c’est à ce poste que j’ai envie de m’installer.

De vous, on a de l’extérieur l’image d’un joueur très exigeant envers lui-même, parfois peu souriant… Pensez-vous pouvoir évoluer quant au plaisir que vous pouvez ressentir sur un terrain ?

Oui, on me fait parfois la remarque… Honnêtement, être moins exigeant, je ne pense pas que cela soit possible. Mais j’ai eu une conversation sur ce sujet avec Clément Poitrenaud qui m’a fait un peu réfléchir, dans le sens où je dois prendre un peu plus de recul sur les choses, à être moins dur envers moi-même, à penser un peu plus au plaisir. La Coupe du monde m’a aussi fait évoluer par rapport à ça. C’était une belle expérience dont j’espère profiter dans les années à venir.

En parlant d’exigence, avez-vous ressassé votre dernier coup de pied manqué en bleu face au pays de Galles ?

Non, je ne suis pas du genre à cogiter.

Quand on dit que votre association avec Antoine Dupont peut sembler évident, êtes-vous d’accord ?

(il marque un instant de réflexion) Oui, je suis d’accord avec ça, parce qu’on se côtoie depuis longtemps, qu’on a joué la Coupe du monde ensemble et qu’on a aussi cette association en club. Après, des associations peuvent être envisagées avec tous les demis de mêlée avec qui je m’entends aussi très bien. Mais le fait d’être associé à Antoine peut permettre de gagner du temps, puisque les automatismes sont là.

Les choix, c’est le staff qui les fera, et on a confiance en lui

En parlant de gagner du temps, un France-Angleterre devait avoir lieu pendant la Coupe du monde, avant d’être annulé pour cause de typhon. Cette base de travail inexploitée vous a-t-elle permis de gagner du temps dans la préparation stratégique du match de dimanche ?

Le contexte n’est pas le même mais ça reste la même équipe, avec les mêmes joueurs et les mêmes spécificités. Du coup, la préparation du match est à peu près la même… Après, on sait très bien comment jouent les Anglais. Sauf que savoir comment ils jouent ne suffit évidemment pas à les battre. Mais au moins, on sait dans quels secteurs il faudra être performant.

Ce Crunch peut-il marquer un tournant dans votre carrière ?

Un tournant dans ma carrière, je ne pense pas. J’ai juste envie d’engranger un maximum de confiance et contribuer à ce que l’équipe joue bien poussée peut-être pas l’insouciance que va amener la jeunesse.

Vous connaissez l’histoire du rugby français, et sa difficulté chronique à installer un ouvreur sur le long terme. Avec la densité de talents dont le XV de France dispose aujourd’hui avec Matthieu Jalibert et Louis Carbonel, craignez-vous que cette histoire se répète ?

Je n’ai pas cette réflexion là, on n’en parle d’ailleurs pas entre nous. Tout ce que je sais, c’est que lorsqu’on a sa chance, il faut la saisir et jouer comme on le sent. On est tous dans le même état d’esprit, celui de faire les meilleurs matchs possibles sous le maillot bleu. Les choix, c’est le staff qui les fera, et on a confiance en lui.

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