Pour les Bleus, plus le temps de calculer, il faut tout lâcher !

  • TEddy Thomas
    TEddy Thomas
  • Romain Taofifenua, sous le maillot de l'Equipe de France, face au Pays de Galles
    Romain Taofifenua, sous le maillot de l'Equipe de France, face au Pays de Galles
  • XV de France - Matthieu Jalibert
    XV de France - Matthieu Jalibert
Publié le Mis à jour
Partager :

XV DE FRANCE - Contraints de battre le pays de Galles par le plus grand écart possible, les Français savent qu'un jeu de bonus pourrait leur être défavorable, voire leur fermer définitivement la porte d'un sacre dans ce Tournoi des 6 nations 2021. Dans ce contexte, pas de calculs : il est l'heure de tout lâcher. L'heure des comptes viendra bien assez tôt.

Pour s'assurer de gagner le Tournoi sans avoir à trop pianoter sur leur calculatrice, les Bleus connaissent le seul scénario qui vaille : deux victoires bonifiées, sans laisser le moindre point aux Gallois, et le trophée du Tournoi des 6 nations prendra la direction de Marcoussis pour la première fois depuis onze ans. Dans tous les autres cas, il faudra au mieux analyser les cas d'égalité, au pire regarder les coéquipiers d'Alun-Wyn Jones soulever le trophée dès ce samedi soir, au Stade de France (un match nul suffit au pays de Galles).

Pour ne pas trop s'encombrer l'esprit de ces considérations mathématiques, les Bleus ont donc choisi de ne pas choisir : "On nous a présenté les scénarios et nous n’avons pas une grande marge de manœuvre, on le sait" résumait cette semaine le pilier Cyril Baille. "L’essentiel sera de ne pas calculer, ce serait la meilleure façon de faire un mauvais match. On veut tout donner sur le terrain et on calculera plus tard."

Comment les Gallois ont refermé le chapitre pathétique de 2020

Ne pas calculer et tout jouer à fond : c'est justement la recette qui réussit le mieux à ce XV de France, depuis bientôt un an et demi. Parce que cette équipe n'a pas encore l'expérience de ces temps de gestion et que, a contrario, elle excelle dès qu'elle joue relâchée, la rencontre de ce samedi face au pays de Galles devra échapper à toute logique arithmétique.

Cela avait été le cas, à l'automne, justement face à ces Gallois étrillés dans une rencontre amicale que les Bleus avaient survolée (38-21). Faut-il s'attendre à un tel scénario, cinq mois plus tard ? Pas si simple. Si les Bleus ont depuis fait quelques pas sur leur chemin de progression vers la Coupe du monde 2023, les Gallois ont, eux, fait un bond de géant. Leurs quatre victoires en quatre matchs dans ce Tournoi en attestent, quand bien même ils ont pu bénéficier de circonstances favorables.

Romain Taofifenua, sous le maillot de l'Equipe de France, face au Pays de Galles
Romain Taofifenua, sous le maillot de l'Equipe de France, face au Pays de Galles

Au pays de Galles, le chapitre pathétique de l'année 2020 (trois victoires en neuf matchs, contre la Géorgie et l'Italie deux fois) est bel et bien refermé. Comment ont-ils basculé ? Quelques hommes ont changé. Louis Rees-Zammit (20 ans), pépite à l'éclosion annoncée de longue date, s'est définitivement installé à l'aile. Avec succès et quatre essais à son compteur en autant de matchs, dans ce Tournoi. George North a été replacé au centre, Liam Williams est revenu de blessure pour retrouver son poste d'arrière, Wyn Jones s'affirme comme un des meilleurs piliers droits de la planète et Taulupe Faletau, régulièrement blessé pendant trois ans, retrouve du rythme et son rang, parmi les meilleurs numéros 8 au monde. De quoi changer la donne.

Modifié, le banc devra cette fois peser sur la fin de match

Pour relever ce défi et barrer la route aux Gallois vers le Grand Chelem, Fabien Galthié a décidé de maintenir sa confiance au XV de départ qui avait officié (et perdu) à Twickenham, il y a une semaine. C'est donc Matthieu Jalibert qui conserve le poste d'ouvreur, malgré le retour de Romain Ntamack. "Matthieu a été très bon, très inspiré et très solide face à un adversaire de grande qualité, il était logique qu’il continue. Ça ne peut être que très bon pour le XV de France qu’il y ait une émulation entre eux, sans oublier Louis Carbonel qui est à 100 % dans notre projet" justifiait à ce propos le sélectionneur Fabien Galthié.

XV de France - Matthieu Jalibert
XV de France - Matthieu Jalibert

Ce XV de départ avait séduit en Angleterre, sa reconduction revêt donc une forme de logique. En revanche, le banc de touche avait soit déçu, soit été cantonné au rang de spectateur. C'est ici qu'interviennent les changements côté bleu, avec les retours d'Arthur Vincent et Uini Atonio (tous les deux positifs à la Covid-19 il y a une semaine) ainsi que l'arrivée du Toulonnais Swan Rebbadj. "Dans notre hiérarchie au poste de pilier droit, Uini Atonio est devant Dorian Aldegheri. Il était forfait pour le match de la semaine dernière et revient logiquement dans le groupe ce week-end" justifiait encore Fabien Galthié. "Au sujet de Swan Rebbadj, son intégration était logique dans la mesure où Cyril Cazeaux s’est blessé à l’entraînement mardi. Il couvrira le poste de deuxième ligne mais on sait qu’il peut aussi potentiellement évoluer en troisième ligne, ainsi qu’il le fait régulièrement avec son club." Des hommes qui pourraient avoir un rôle décisif à jouer. Si le match bascule à l'heure de jeu sur un score serré, c'est justement aux hommes de banc que reviendra la charge de donner la victoire aux Bleus pour rêver encore d'un sacre. Tout sauf anecdotique : cette équipe de France, si plaisante, doit encore apprendre la culture de la victoire. Elle en a ici une formidable occasion.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?