Les Bleus ont-ils besoin d'un psy ?

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TEST MATCH - Le XV de France a du mal à gérer ses fins de match et tuer des rencontres qu'il devrait logiquement gagner. Le problème est-il psychologique ? Si oui, doit-il faire appel à un préparateur mental ?

Cette génération tricolore ne sait pas "tuer" ses matchs et la dernière défaite sur le gong face aux Springboks (29-26) n'a fait que confirmer cette triste tendance. Franchement, combien de Tests les Bleus ont-ils perdu dans le money time ces deux dernières années ?

Au bas mot, on dirait 6 : l'Australie à l'automne 2016, au jour où Camille Lopez manqua d'un cheveu le drop de la victoire (23-25) ; le Crunch de l'hiver 2017, à l'instant où Ben Te'o doucha les espoirs de la bande à Novès en fin de rencontre (19-16) ; plus près de nous, soit au fil du dernier Tournoi des 6 Nations, les revers en Ecosse (32-26), au Pays de Galles (14-13) ou au Stade de France face à l'Irlande (13-15) illustrent tous les mêmes difficultés à s'imposer dans le sprint final.

Test Match - Camille Lopez (France) manque le drop de la victoire contre l'Australie le 19 novembre 2016
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Dès lors, pourquoi le XV de France s'effondre-t-il au moment où la pression devient la plus violente ? À-t-il un problème psychologique ? On jurerait que oui et, dans la foulée, on s'étonnerait même que le XV de France n'ait pas, comme c'est par exemple le cas en Nouvelle-Zélande avec le gourou Gilbert Enoka, de préparateur mental à disposition entre les murs de Marcoussis. Depuis que le Toulousain Christian Ramos a quitté le bateau fédéral après le Mondial 2015, les Bleus n'ont en effet plus personne à leur chevet.

"Après la Coupe du monde, explique Ramos, j’ai repris mes missions avec les autres équipes, notamment le XV féminin qui préparait la Coupe du monde 2017. Mon contrat devait s’interrompre en décembre 2016 (élection oblige) pour reprendre en janvier 2017. Il n’a jamais repris mais il n’y avait aucune raison de me signifier que l’arrêt temporaire devenait définitif car mon contrat était administrativement clos. Seule la direction technique de l’arbitrage m’a appelé pour poursuivre notre collaboration qui est toujours d’actualité à ce jour."

Notre pire adversaire, c'est nous

Nombre de tricolores sont suivis individuellement dans leurs clubs et la durée des rassemblements du XV de France étant ridicule par rapport à celle des équipes de l'hémisphère Sud, le besoin d'un préparateur mental au chevet du XV de France est probablement moins vital qu'ailleurs. À ce sujet, Yoann Huget explique : "Nous sommes des compétiteurs. Nous n'avons ni peur de perdre, ni peur de gagner. C'est le vécu commun, le temps passé ensemble qui feront que nous saurons un jour négocier ces fins de match. Le seul remède, c'est le travail. En tout cas, moi, j'ai été éduqué comme ça".

Son coéquipier Maxime Médard ? Il est plus partagé quant aux bénéfices possibles de la préparation mentale. Il s'explique : "Notre pire adversaire contre les Boks, c'était nous-mêmes et la préparation mentale n'est pas une tare. Moi, j'en ai fait à une certaine époque de ma vie et ça m'a beaucoup servi : moins de stress, moins d'ego et plus de concentration".

Test Match - Maxime Medard (France) contre contre l'Afrique du Sud
Test Match - Maxime Medard (France) contre contre l'Afrique du Sud

Benjamin Fall, qui travaille à Montpellier depuis plusieurs mois aux côtés du psy Stéphane Longieras, conclut ainsi : "Ce travail est vaste et très enrichissant. Ça me permet, entre autres choses, de ne plus me poser de questions sur des détails qui n’en valent pas la peine. [...] Dans un cadre collectif, la préparation mentale peut aussi aider par petits groupes. À Montpellier, on débattait une fois par mois en réunion sur une problématique déterminée."

Alors, un psy au chevet des Bleus ? Et pourquoi pas, après tout ?

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