Galletier : "La défaite, on s'en rappelle et il faut s'en servir"

  • XV de France - Kelian Galletier
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XV DE FRANCE – Avant le premier test match de samedi contre les Springboks, le troisième ligne de Montpellier Kélian Galletier analyse les forces du pack sud-africain et explique comment renverser la spirale négative du XV de France.

Rugbyrama : Quel regard portez-vous sur les Springboks ?

Kélian Galletier : C'est une équipe avec un style de jeu bien défini qui est très efficace dès qu'elle arrive à avancer. Ils sont très physiques, on le sait car c'est culturel. Et pour espérer quelque chose il faut savoir y répondre.

La défense a beaucoup souffert en Nouvelle-Zélande en juin dernier. Comment vous êtes-vous préparés pour remédier à cela ?

K.G. : Avec de la cohésion, bien sûr. Il y a besoin de communiquer car nous avons peu d'automatismes. Il faut réussir à identifier les situations le plus rapidement possible, avoir une bonne vision malgré le stress et la vitesse. Et dans les zones d'affrontement on doit essayer de ralentir les ballons parce qu'ils sont très efficaces là-dessus quand ils arrivent avec de la vitesse.

Avez-vous travaillé davantage le secteur de la touche, lui aussi défaillant cet été ?

K.G. : Ce n'est pas le nombre de combinaisons qui peuvent assurer les ballons. Au contraire, il vaut mieux avoir le meilleur timing possible et la meilleure relation entre talonneur et "lifteurs". Si on parle de l'Afrique du Sud par exemple, elle fait très simple mais ça va extrêmement vite et haut. C'est notre capacité à prendre de vitesse l'adversaire qui est importante.

Le XV de France réfléchit-il trop en touche ?

K.G. : Pas du tout, il y a l'exemple de l'Irlande qui prend son temps pour choisir et elle le fait très bien. Il faut dissocier la prise de décision juste avant la touche et l'instant où on lance. Cela nécessite de la lucidité et du sang-froid. Contre la Nouvelle-Zélande on est tombés sur le meilleur alignement du monde et justement on a un peu stressé et cela ne nous a pas aidés.

Faire simple pour faire bien, est-ce finalement le leitmotiv de l'équipe de France ?

K.G. : Oui, c'est le cas. Puis on a connaissance de leurs failles en touche.

XV de France - Kelian Galletier
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Qui est le leader de votre alignement ?

K.G. : Il y en a plusieurs mais on va dire Yoann Maestri, Vahaa' et Paul Gabrillagues peuvent annoncer aussi. On privilégie plutôt les deuxième ligne.

Et quels sont les dangers côté sud-africain ?

K.G. : C'est clairement PS du Toit qui saute beaucoup, qui annonce. Il y a Eben Etzebeth d'habitude mais il ne devrait pas être là.

Comment va le moral des troupes après cet été compliqué ?

K.G. : Aujourd'hui c'est évacué mais on a eu beaucoup de frustration. Les erreurs nous coûtent chers, depuis trop longtemps. Mais le moral est bon, bien sûr ! Il faut faire abstraction de la pression extérieure qui a toujours existé. L'importance de ce maillot fait qu'il y a une pression du résultat. Je hais la défaite, on la hait tous, mais il faut savoir l'encaisser. Personnellement je vis avec. On ne passe pas à côté, on s'en rappelle et il faut s'en servir.

Le Stade de France ne sera pas plein samedi. Cela vous enrage-t-il ?

K.G. : Évidemment, c'est vexant ! Mais on est responsables et si l'on n'est pas touchés par ça, il y a un problème ! L'apport du public, ses applaudissements et les vibrations que cela crée sont primordiaux pour nous.

Comment ne plus perdre ces matchs qui nous échappent de peu lors du Tournoi par exemple ?

K.G. : Ne pas confondre vitesse et précipitation, c'est évident. Nous avons identifié nos pertes de balles trop nombreuses et notre inefficacité à la conclusion. Là encore, de la lucidité est nécessaire. Les grandes équipes comme l'Irlande sont capables de garder le ballon 20, 30 phases de jeu pour essayer de marquer. C'est vraiment de l'intelligence stratégique et du replacement qu'il nous faut pour renverser une défense. Mais pour ça, on doit garder le ballon.

On est loin du French Flair...

K.G. : Pour ma part, le rugby professionnel a amené un rugby beaucoup plus structuré. Et c'est obligatoire face à des défenses de plus en plus resserrées. On a besoin de structure, c'est obligatoire. Et ça ne veut pas dire que ce n'est pas un jeu agréable : regardez les Blacks, c'est beau à voir et extrêmement organisé.

Pour vous l'objectif est-il trois victoires ou êtes-vous un peu plus réalistes ?

On prend les matchs les uns après les autres mais en tant que compétiteur la défaite n'est pas une option. On va tout faire pour gagner à nouveau.

Propos recueillis par Marc Duzan.

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