Jalibert : "J’avais dans le coin de ma tête l’objectif de revenir"

Par Rugbyrama
  • Matthieu Jalibert avec le XV de France.
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XV DE FRANCE - Le demi d’ouverture de l’Union Bordeaux-Bègles, Matthieu Jalibert marque son grand retour avec le XV de France, presque deux ans après l’avoir quitté prématurément. Blessé au genou face à l’Irlande lors du Tournoi 2018, le jeune joueur de 21 ans a enchaîné les blessures avant de revenir au plus haut niveau et de s’imposer comme cadre de l’UBB depuis le début de la saison.

Rugbyrama : Tu fais ton retour avec le XV de France après pas mal de blessures, est-ce que ce groupe t’a manqué ?

Matthieu Jalibert : "Je suis très heureux de revenir dans ce groupe. J’avais dans le coin de ma tête l’objectif de revenir, et j’ai travaillé dur pour être de nouveau ici aujourd’hui."

Est-ce que c’est un autre Matthieu Jalibert qui revient maintenant ?

M.J : "J’ai encaissé beaucoup de frustration suite à ces blessures subies à répétition, et d’autant plus avec la première blessure à mon genou gauche contractée lors de ma première sélection face à l’Irlande pendant le Tournoi 2018, c’était une véritable désillusion. Ces épreuves m’ont permis d’acquérir une autre vision de la vie et du rugby, je me sens aujourd’hui plus mature."

Tu parles d’une nouvelle "vision de la vie et du rugby", laquelle ?

M.J : "Avant de me blesser, j’avais l’impression que cela ne m’arriverait pas, que les blessures étaient rares. J’étais dans cet aspect du rugby où tout se passait bien. Maintenant, je connais un peu mieux le côté plus " négatif", le côté du rugbyman dans le dur."

Les blessures refroidissent-elles l’insouciance que l’on peut avoir en étant jeune ?

M.J : "Dans mon cas ce n’était que le genou, mais cela fait réfléchir notamment sur le fait que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Je pense que je n’étais pas préparé à vivre une telle blessure dès le début de ma carrière."

Évidement que nous avons tous envie de jouer, mais le but premier est de s’entraider pour que celui qui joue soit le plus performant pour l’équipe de France.

Il y a une forte concurrence à ton poste avec Romain Ntamack et Louis Carbonel. Comment vis-tu cette situation ?

M.J : "Je la vis très bien. Nous avons de la chance d’avoir 3 joueurs de qualité à ce poste et je pense que c’est une bonne chose pour le rugby français. Cette configuration apporte de l’émulation, nous nous allons nous concurrencer. L’avantage que nous avons avec Louis et Romain, c’est que nous nous connaissons d’avant. Nous avons déjà travaillé et joué un peu ensemble. C’est évidemment plus facile de communiquer et de s’entraider. Évidemment que nous avons tous envie de jouer, mais le but premier est de s’entraider pour que celui qui joue soit le plus performant pour l’Equipe de France."

Vous vivez donc une concurrence saine ?

M.J : "Oui, c’est une concurrence très saine qu’il existe entre nous. Nous nous aidons mutuellement à l’entraînement et nous échangeons beaucoup sur nos expériences respectives. Il n’y a vraiment aucun soucis. Évidement que nous avons tous envie de jouer, mais le but premier est de s’entraider pour que celui qui joue soit le plus performant pour l’équipe de France."

Vous vous êtes entrainés ce samedi après-midi face à l’équipe de France militaire, comment avez-vous géré cette oppition ?

M.J : "C’était très intense, les séquences de jeu étaient très longues et nous ont poussé à aller dans nos retranchements. Sur des matchs internationaux, l’intensité est également très forte et les temps de jeu peuvent se multiplier. Ces entraînements intensifs ont pur but de nous permettre d’avoir un sentiment de "déjà-vu" lorsque nous sommes dans le dur pendant les fins de matchs par exemple. Nous savons alors comment réagir dans ces situations difficiles pour l’équipe, comment mieux fermer le jeu et se retrouver sur les bases. C’est rassurant, mais cela permet de préparer au mieux les échéances futures."

Matthieu Jalibert avec le XV de France.
Matthieu Jalibert avec le XV de France.

Pendant les temps de repos des joueurs lors de l’opposition face à France militaire, les buteurs avaient eux, une pénalité excentrée à taper. Quel regard portes-tu sur ce petit bonus ?

M.J : "C’est la première fois que je fais ça mais je trouve cet exercice très réaliste par rapport aux situations de matchs car quand nous tapons lors de la mise en place ou avant l’entraînement, nous ne sommes pas fatigués et mis sous tension. En butant après avoir enchaîné des temps de jeu, la situation se rapproche beaucoup plus de celle que l’on peut rencontrer pendant les matchs."

Tu n’as pas perdu avec Bordeaux-Bègles cette année. Si tu joues face à l’Angleterre, tu pourrais devenir le "porte-bonheur" pour le XV de France. Est-ce quelque chose à laquelle tu penses ou pas du tout ?

M.J : "Je ne me considère pas invaincu en club parce que quand on est dans une équipe, et qu’on joue ou qu’on ne joue pas, on gagne et on perd avec les autres. A titre personnel, c’est vrai que je n’ai pas perdu cette année avec l’UBB mais quand je joue, je donne mon meilleur pour être le plus performant et je ne pense pas être le porte-bonheur de l’équipe de France (rires)."

Tu postules pour disputer un Crunch pour la première fois de ta vie, comment te sens-tu à l’approche du match ?

M.J : "C’est un match excitant à jouer contre une des meilleures nations au monde. C’est forcément un rêve de jouer ce genre de matchs et de se tester collectivement face à des joueurs qui sont des références au niveau mondial."

Par Simon Valzer et Marianne Calero

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