Fickou : "Avec le staff, nous sommes seuls"

  • 6 Nations 2019 - Gaël Fickou (XV de France)
    6 Nations 2019 - Gaël Fickou (XV de France)
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XV DE FRANCE - Enfin replacé au centre face à l’Écosse, le Parisien a accepté de revenir sur la période délicate qu’a vécue l’équipe de France après la gifle reçue contre l’Angleterre. Lucide, il sait, malgré le succès face à l’Écosse, que le chemin est encore long.

Midi Olympique : Avec le recul, que représente pour vous cette victoire face à l’Écosse ?

Gaël Fickou : C’est juste une étape importante. Ces derniers temps, nous n’arrivions pas à gagner. Renouer avec la victoire, d’une assez belle manière globalement, c’était capital. Cela faisait aussi longtemps que nous n’avions pas joué dans un stade plein, devant nos supporters. Franchement, ça fait du bien de ressentir une telle ferveur pour un match du Tournoi des 6 Nations. Ça fait du bien de se sentir soutenu dans les moments difficiles. Surtout, des échéances importantes nous attendent. Ce match nous a donc permis de retrouver de bonnes sensations et un peu de confiance. Ce ne sera pas de trop avant d’aller défier l’Irlande à Dublin. Évidemment, ce sera une autre étape, peut-être plus importante encore.

Qu’est ce qui est le plus difficile à accepter ?

G. F. : Je vous donne un exemple : les médias ont remis en cause le capitanat de Guilhem Guirado. Seulement, dans le groupe, jamais personne n’a pensé à un autre capitaine que lui. Jamais de la vie. C’est un mec exemplaire, c’est notre leader. Humainement, il a un cœur énorme. Il est celui qui est le plus apte à tenir ce rôle dans notre groupe. On a besoin de lui, il donne de la force et de la confiance à tout le monde. Pour moi, ce genre de critique n’est pas justifié. Il n’y avait aucun fondement sur ce sujet.

Mais vous, à titre personnel, vous semblez prendre beaucoup de recul par rapport à ça, non ?

G. F. : On n’a pas le choix ! Nous sommes jugés en permanence. Si on ne l’accepte pas, on est mort. Après le match contre l’Angleterre, tout le monde disait : "Ils sont au fond du seau, ils vont jouer pour la cuillère de bois". Qu’est-ce qu’on fait ? On écoute et on s’enterre ? Non, il faut rebondir. Si on ne croit pas en nous, qui va le faire ? Avec le staff, nous sommes seuls. Point barre. Les journalistes, les critiques, ça fait partie du jeu, de notre environnement quotidien. On doit vivre avec. Pour moi, ces moments-là, ce n’est qu’une étape, un peu plus compliquée, parmi d’autres. Dans la vie, certains ont parfois du mal à payer les factures, à manger correctement. Pour nous, le problème, c’est d’être bon sur le terrain et de donner du plaisir. Il faut relativiser, il y aura des jours meilleurs.

L’équipe de France peut-elle construire sur cette victoire face à l’Écosse ?

G. F. : Oui car l’état d’esprit a été super. Aller chercher le point de bonus offensif en fin de match, c’est peut-être symbolique pour certains mais c’est aussi significatif de notre état d’esprit. Évidemment, tout n’a pas été parfait. Notre discipline doit vite être corrigée par exemple, notre finition doit être améliorée aussi. Huit occasions pour quatre essais, c’est insuffisant.

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