Faut-il construire autour de Bastareaud ?

  • Jacques Brunel - Question numéro 3
    Jacques Brunel - Question numéro 3
  • Mathieu Bastareaud durant un entraînement avec le XV de France
    Mathieu Bastareaud durant un entraînement avec le XV de France
  • L’oeil de Sylvain Marconnet
    L’oeil de Sylvain Marconnet
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XV DE FRANCE - Jacques Brunel dévoilera, ce mercredi, la liste des joueurs appelés à préparer les tests-matchs de novembre. Tour d'horizon en trois questions. Voici la dernière.

"Basta" indispensable, mais concurrencé

L’histoire entre Mathieu Bastareaud et les Bleus n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Même si la relation dure depuis maintenant plus de neuf ans (il avait fait ses débuts en bleu le 27 février 2009, au Stade de France contre les Gallois), celle-ci n’a pas toujours été de tout repos et "Basta" est passé par tous les états au gré de ses 47 sélections (pour 31 titularisations). Il fallait s’y attendre : un joueur aussi atypique que Bastareaud est forcément clivant. Quand le XV de France manque de puissance, ses 120 kilos deviennent aussitôt indispensables. Mais dès que le tank toulonnais est pris à défaut par des adversaires plus rapides ou plus techniques que lui, il est aussitôt cloué au pilori.

Mathieu Bastareaud durant un entraînement avec le XV de France
Mathieu Bastareaud durant un entraînement avec le XV de France

Avec les années, les choses ont cependant changé. En club, le centre s’est affirmé au point de se voir remettre le brassard de capitaine en début de saison dernière par l’entraîneur de l’époque, Fabien Galthié. Depuis l’arrivée au pouvoir de Jacques Brunel, Bastareaud est devenu un homme de base des Bleus.

On connaît tous ses qualités, c’est un danger permanent

Mieux, il est devenu son capitaine en l’absence de Guilhem Guirado : "On connaît tous ses qualités, c’est un danger permanent, confirme le sélectionneur national. Mais il y a surtout chez lui une sorte de sérénité qui peut influencer le groupe" disait de lui Brunel en mars dernier. Une promotion qui a transcendé le Toulonnais, auteur d’un excellent Tournoi des Six nations au cours duquel il a su transmettre sa rage de vaincre à ses coéquipiers. Exemplaire sur le terrain, influent en dehors, Bastareaud faisait enfin l’unanimité.

La menace Fickou

Aujourd’hui, une question se pose: la fait-il encore ? Sur le plan humain dans le groupe France, assurément. Mais sur le plan sportif ? Depuis la reprise du Top 14, plusieurs centres français brillent de mille feux. L’on pense notamment à Gaël Fickou, pour qui le transfert au Stade français a eu l’effet d’un électrochoc. La chance de Bastareaud, c’est que Fickou peut évoluer à l’aile où il s’est même montré à son avantage. Seulement, il faut ajouter que les centres tricolores ont en ce moment tendance à briller par paires: aux côtés de Fickou, Jonathan Danty a signé un début de saison remarqué au centre de l’attaque parisienne, tout comme la paire clermontoise formée par Wesley Fofana et Rémi Lamerat. A un an du Mondial, Jacques Brunel pourrait être tenté de faire confiance à des centres qui se connaissent sur le bout des doigts. Celle de l’ASM présenterait en plus l’avantage d’avoir de solides repères avec l’ouvreur numéro un des Bleus, Camille Lopez.

Dès lors, reste t-il une place pour Mathieu Bastareaud, que Jacques Brunel a choisi d’associer à Geoffrey Doumayrou ? "Basta" est-il suffisamment indispensable au point de briser une paire de club ? La question reste entière, d’autant que Bastareaud est actuellement dans l’incapacité de prouver sa valeur sur le terrain puisqu’il a été condamné à cinq semaines de suspension pour avoir frappé au visage le deuxième ligne de Castres Christophe Samson lors de la troisième journée de Top 14. Si cette sanction ne remet pas en question sa participation aux tests de novembre (il sera requalifié à partir du 15 octobre), il n’en reste pas moins que pendant ce temps, ses concurrents n’en finissent pas de briller.

L’oeil de Sylvain Marconnet

L’oeil de Sylvain Marconnet
L’oeil de Sylvain Marconnet

C’est une première étape qui me semble intéressante. Il y a moins de pression, moins de risque. C’est la passerelle idéale. Même si l’évolution physique est impressionnante, les jeunes qui ont été sacrés champions du monde en juin dernier ne sont peut-être pas encore armés pour affronter l’Afrique du Sud ou l’Argentine. Contre ces deux équipes, ça va cogner fort.

Laissons-leur un peu de temps pour s’exprimer dans leurs clubs. Pour eux, le rendez-vous à ne pas manquer, c’est 2023. Dans cette perspective, peut-être qu’il serait intéressant de retenir un groupe de 25 joueurs expérimentés par exemple et cinq gamins dont on est sûr qu’ils seront les tauliers en 2023 ? à voir.

Jacques (Brunel) est un très bon technicien. Mais son trait de caractère principal, c’est d’attacher beaucoup d’importance à l’aspect humain. Il a commencé à construire son groupe et je suis sûr qu’il va préférer aller au feu avec ceux qu’il juge irréprochables, ceux à qui il a donné sa confiance, plutôt que de partir dans l’inconnu avec des nouveaux. Resserrer le groupe en novembre me semble être une bonne philosophie pour apporter de la confiance. Par le passé, c’était un peu trop "Tournez manège" avec certains sélectionneurs.

Propos recueillis par Arnaud Beurdeley

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