Galthié : "On souhaite ne pas recommencer à zéro"

  • Fabien Galthié et Shawn Edwards (XV de France)
    Fabien Galthié et Shawn Edwards (XV de France)
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XV DE FRANCE - Si le Tournoi des 6 Nations 2020 a marqué un incontestable renouveau du XV de France, les Bleus devront confirmer leur net progrès dès la Tournée en Argentine. Mais il faudra pour cela gommer certaines erreurs défensives et être beaucoup moins pénalisés.

Le Tournoi des 6 Nations 2020 est une vraie réussite. Un verdict incontestable. En l’espace de sept semaines de travail, "quinze entraînements et quatre matchs" comme aime le rappeler Fabien Galthié, le XV de France est sorti de son marasme, de neuf années de déprime, d’une bouillie de rugby. La fraicheur, l’insouciance mais aussi la maturité, les qualités rugbystiques affichées par la nouvelle vague tricolore ont relancé l’équipe nationale sur le chemin de la confiance, de la victoire.

"Nous avons trouvé comme principal point de satisfaction cette idée que le cadre de vie, c’est à dire la façon dont nous avons enregistré tous ces moments clés, cette façon de nous densifier collectivement est transférable sur le terrain. Ce que nous avons vécu pendant sept semaines nous a permis de vivre des choses exceptionnelles sur le terrain", insiste le manager Raphaël Ibanez.

Nous avons une défense qui attaque

Si la victoire contre l’Angleterre (24-17) et le pays de Galles (23-27) ont démontré que le XV de France avait les épaules pour matcher avec les meilleures nations mondiales, certaines lacunes empêchent encore les Bleus de viser plus haut. A commencer par la défense. Alors que l’arrivée de Shaun Edwards, forcené de la rush défense, a transformé l’engagement des Coqs, les 10 essais encaissés, soit le cinquième plus mauvais bilan du Tournoi, à égalité avec le pays de Galles, sont venus ternir le bon bilan tricolore.

"Nous avons une défense qui se veut agressive, qui se veut active mais qui finalement à encaisser 10 essais alors que l’Écosse a la meilleure défense avec 4 essais encaissés. Mais cette défense nous a permis de marquer des points. C’est une défense qui attaque, qui nous a permis sur des jeux de transitions de prendre l’adversaire. Mais plus indirectement, cette défense nous a permis de reconquérir le ballon et de remettre la pression sur l’adversaire. Mais c’est une défense qui a une marge de progression", souligne Fabien Galthié.

Il y a des erreurs individuelles, des oublis

Et le sélectionneur de préciser : "Si on prend le match de ce week-end, la défense a été très bonne, même à 14. Sauf à deux reprises où il y a des erreurs individuelles, des oublis. La défense s’est dégradée sous l’effet conjugué de la donnée émotionnelle liée au carton rouge, au carton jaune, à la sortie de Romain Ntamack, cette équipe a eu du mal à chaque fois se remettre en ordre. La charge était peut-être difficile à digérer pour cette jeune équipe. Nous étions dans l’apprentissage. Des joueurs ont quitté leur position pour se perdre, ce qui arrive. On l’a payé cash en fin de première période et en début de deuxième période."

10 pénalités en moyenne concédées

Autre secteur perfectible, la discipline. Avec 7 pénalités concédées contre l’Angleterre (5 pour les Anglais), 10 contre l’Italie (comme les Italiens), 13 contre le pays de Galles (7 pour les Gallois) et 11 contre l’Ecosse (7 pour les Ecossais), les Bleus ont toujours été plus sanctionnés que leurs adversaires. Sans oublier les deux cartons jaunes écopés contre le pays de Galles (Haouas et Alldritt), le carton jaune (Cros) et le rouge (Haouas) face aux Ecossais. Mais sur ce point, le sélectionneur ne s’affole pas, justifiant ces fautes par le manque d’expérience de ses troupes.

"Ça s’apprend. Du haut de ses 4 sélections, Momo Haouas n’a pas eu le recul nécessaire alors qu’il venait de recevoir une série de traitement bien viril. S’il va au sol à ce moment-là, la décision peut-être radicalement différente, à savoir un carton rouge pour l’adversaire et une pénalité pour nous", indique Fabien Galthié.

Cette équipe va produire beaucoup plus dans le futur

L’horizon du XV de France semble malgré tout dégager. Et l’avenir proche prometteur. Mais le plus dur reste à venir : démontrer que ce renouveau n’est pas un feu de paille lié à l’euphorie d’une nouvelle aventure. "On souhaite ne pas recommencer à zéro lors du rassemblement qui aura lieu quinze jours avant le premier test en Argentine (4 juillet). C'est ça l'enjeu, insiste le sélectionneur. Aujourd'hui, les joueurs savent comment on attaque, comment on se prépare, comment on joue sur la première et la deuxième passe... sur tous les jeux de possession, comment on construit un maul. On souhaite qu'ils conservent tout ce que l'on a identifié et travaillé ensemble. Avec cette base, on peut aller plus loin. Notre ambition n'est pas de s'arrêter là. Nous avons quinze entraînements et quatre matchs mais ce n'est qu'une base que l'équipe de France produit aujourd'hui. Elle va produire beaucoup plus dans le futur."

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