Comment Galthié a décrypté le "match le plus rapide du mandat"

  • Fabien Galthié - XV de France
    Fabien Galthié - XV de France
  • Thomas Jolmes (France) face au Japon
    Thomas Jolmes (France) face au Japon
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XV DE FRANCE - Dimanche après-midi, le sélectionneur national Fabien Galthié est longuement revenu sur le Japon - France de la veille, levant le voile sur une partie de la stratégie des Bleus, à Toyota. Suivez le guide..

C’est à l’hôtel Hilton de Nagoya, à une centaine de kilomètres du Toyota Stadium où les Tricolores ont largement battu le Japon samedi après-midi (43-22), que le sélectionneur national Fabien Galthié, entouré d’une partie de son staff, a debriefé le premier test. De l’exposé précis, touffu et ultra-détaillé du patron sportif du XV de France, on retient aujourd’hui plusieurs aspects, que nous tentons ici de vulgariser au maximum.

Avant d’affronter le Japon, l’équipe de France avait donc élaboré une stratégie, qui reste d’ailleurs applicable dans ses grandes largeurs aux autres adversaires du circuit international et dont l’objectif était de limiter au maximum " l’état de siège", particulièrement énergivore, qui plus est sous le cagnard sévissant depuis quelques jours dans l’archipel nippon. Galthié explique en préambule : "On constate que l’attaque éclair est plus efficace que le siège et qu’au-delà de 22 secondes de possession, nous ne sommes plus dans la fulgurance". Un ruck de trop, un duel manqué ou un mauvais choix peuvent ainsi transformer "l’éclair" en "siège" et à Toyota, l’occurence se produisit à plusieurs reprises, en première période.

Pourquoi les Bleus ont trop combattu au sol

Face au Japon, les Tricolores ont en revanche répondu à l’objectif qu’avait fixé le staff tricolore au niveau des " cellules", composées de trois joueurs et escortées d’un "bridgeur", ce joueur situé juste en retrait de la cellule souche et ayant de ce fait une vue profonde du terrain, une perspective plus large lui facilitant les choix de jeu. "A Toyota, analysait Galthié, on a eu un "bridgeur" dans 71 % des cas de possession. S’il existe une marge de progression là-dessus, ce chiffre est néanmoins satisfaisant". En revanche, c’est au niveau de la défense que l’équipe du premier test, dont le vécu collectif est équivalent à une dizaine de jours passés ensemble, devra monter en gamme à Tokyo.

Fabien Galthié poursuit : "Lors de ce premier test, nous avons attaqué 30 rucks sur 76 et c’est beaucoup trop. L’équipe qui joue d’habitude (hormis Ollivon, Penaud et Jaminet, tous les joueurs dits "premium" sont au repos, N.DL.R.) sait cibler les rucks qu’elle doit attaquer ou pas. Là, par faute d’expérience, on a combattu trop souvent au sol pour récupérer seulement cinq ballons, ce qui a ensuite desservi notre jeu d’attaque et notre défense en ligne". A plusieurs reprises, samedi, on put ainsi constater ses carences en soldats français auprès des ruck, une zone où les joueurs Japonais (dont l’arrière Ryohei Yamanaka) parvinrent à créer plusieurs brèches.

Thomas Jolmes (France) face au Japon
Thomas Jolmes (France) face au Japon

Au quatrième étage de l’Hilton de Nagoya, l’ancien capitaine tricolore a également dévoilé une partie du cadre offensif du XV de France, levant le mystère sur "le jeu en Black" , ce jeu destructuré de mouvement réalisé dans l’axe du terrain et entre les 22 et les 40 mètres adverses. A Toyota, "le jeu en Black" a fonctionné à deux reprises mais la première fois, Melvyn Jaminet lâcha la balle au moment de concrétiser un beau mouvement après plusieurs passes dans l’axe (38 ème minute) quand en seconde période, l’essai de Maxime Lucu, aplati après des relais plein coeur entre Virimi Vakatawa et Yoan Tanga, fut refusé pour un déblayage trop virulent de Thomas Lavault.

Paradoxalement, le match le plus rapide de l’ère Galthié…

Par ailleurs, si les Tricolores ont été plus indisciplinés que de coutume à Toyota, ils l’ont surtout été dans le mauvais endroit du terrain, soit entre leurs 22 mètres et les 22 mètres adverses. Galthié, encore : "On dénombre huit fautes dans cette zone et là encore, c’est trop. Parce que des pénalités à cet endroit du terrain se transforment forcément en pénaltouche et qu’au niveau international, 70 % de celles-ci se transforment en essais". Enfin, le premier test contre le Japon, s’il fut haché par les maladresses et les six "water-breaks" prévus par World Rugby pour soulager les joueurs, fut paradoxalement le match le plus rapide du mandat Galthié, dans le sens où les joueurs français ont parcouru 123 mètres par minute.

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