Urios hors-jeu, qui pour le XV de France après la Coupe du monde ?

Franck Azéma, le plus légitime

L'entraîneur de Clermont a de multiples atouts à faire valoir. Déjà, il a gagné récemment (champion de France en 2017), ce que le président de la FFR Bernard Laporte place au-dessus de tout. Son parcours construit, d'assistant à numéro 1, son expérience et sa longévité à la tête d'une des plus belles écuries d'Europe plaident également pour lui. Azéma, aussi, connaît bien les Clermontois, qui constituent la majeure partie du groupe France. Enfin, le Catalan prône un rugby positif, offensif et spectaculaire qui ferait du bien à l'image de ces Bleus. Que lui manque-t-il ? Le réseau, peut-être, qui peut peser sur ces décisions. Encore que. Depuis leur collaboration à Perpignan, Azéma est resté proche de Jacques Brunel. Lequel, actuellement en poste, a la confiance et l'oreille de Bernard Laporte. Une seule chose plaide contre lui : cité en décembre dernier (2017) pour devenir l'assistant de Brunel en Bleu, Azéma avait bien discuté avec les dirigeants fédéraux pour prendre le poste. Avant de refuser. Rédhibitoire aux yeux de Laporte ? A voir. Le train ne passe pas toujours qu'une seule fois.

Travers-Labit, les plus expérimentés

Champion de France à deux reprises avec deux clubs différents (Castres en 2013 et le Racing 92 en 2016), le duo Travers-Labit a fait maintes fois ses preuves, partout où il est passé. La solidité de leur "couple" est aussi un gage de stabilité. Comme Azéma, Travers et Labit comptent un fort contingent de joueurs actuellement réguliers en Bleu (le deuxième après Clermont). Surtout, avec l'entrée de leur club à l'Arena, Travers et Labit ont fait évoluer leurs schémas de jeu vers un rugby plus ambitieux, ce qui n'est pas pour déplaire. Enfin, ils jouent déjà le jeu de l'équipe de France en étant, cet été en Nouvelle-Zélande, les premiers entraîneurs du Top 14 à accompagner la délégation française pendant une semaine. Une valeur sûre.

Pierre Mignoni, le fidèle lieutenant

Le Toulonnais a contre lui sa courte expérience du haut niveau, en qualité d'entraîneur numéro 1. Mais Mignoni, en trois ans, a fait passer le Lou du Pro D2 aux phases finales du Top 14. Un sacré tour de force qui en fait désormais un entraîneur respecté du rugby français. Et observé. Réputé dur mais juste dans son management, il est la valeur montante du paysage français. Sa proximité avec Bernard Laporte, dont il a été l'assistant pendant quatre saisons à Toulon, est également un atout dans sa manche.

Collazo, la grosse cote

En tête de liste des entraîneurs français il y un an, lorsque ses Rochelais marchaient sur l'eau et sur l'Europe du rugby, Collazo était pressenti pour prendre les avants du XV de France, comme adjoint de Brunel. Le Toulonnais avait coupé court et fermé la porte, lors d'une conférence de presse musclée, avant même que le poste lui soit officiellement proposé. Depuis, Collazo a quitté La Rochelle et rejoint Toulon, où son équipe est à la peine. La tendance n'est pas en sa faveur.

Galthié, loin du compte ?

A chaque changement de sélectionneur, le nom de Fabien Galthié revient sur la table. Longtemps considéré comme le meilleur technicien français, sa cote a depuis chuté au gré de ses périodes d'inactivité (2014-2017 et depuis juin 2018) mais aussi de ses déboires du côté de Toulon (2017-2018). L'ancien demi de mêlée du XV de France apparaît, désormais, plus loin dans la hiérarchie.

Et si Brunel restait...

Jamais évoquée, la possibilité de voir Jacques Brunel prolonger son bail bleu de quatre années existe. Il a la confiance inébranlable de Bernard Laporte. Surtout, il aurait le temps de construire un staff et un projet de jeu à sa guise, chose qu'il a cette fois dû faire dans l'urgence. A ne pas éliminer.