Le Roux, le paria devenu indispensable

  • Bernard Le Roux - France
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XV DE FRANCE - Un temps menacé par une citation en commission de discipline, le deuxième ligne tiendra finalement sa place. Un soulagement pour les Bleus, tant Le racingman fait figure de joueur clé.

Peu de joueurs disposent, dans leur sélection nationale, d’une telle aura sur le jeu de leur équipe qu’elle en fait un élément impératif et, par logique inverse, un élément difficilement remplaçable quand il vient à manquer. C’est le cas de Bernard Le Roux, en France. Et ce n’est pas le moindre des constats, quand on se souvient des critiques qui pleuvaient sur le Sud-africain lors de ses 25 premières sélections.

Le Roux était alors troisième ligne aile et, s’il mettait au service des Bleus des qualités athlétiques évidentes, son peu d’aisance balle en main en faisait la cible de railleries faciles. Qu’importe le travail de l’ombre. "Un gros plaquage m’a toujours procuré plus de plaisir qu’un essai", répondait alors le joueur. Certes. Mais son poste d’alors lui imposait un exercice offensif dans lequel il ne brillait guère. Ça, c’était avant.

C’est donc au soir où il accepta enfin l’augure que lui dessinaient ses entraîneurs, en club comme en sélection, que Bernard le Roux donna la pleine mesure de son potentiel : en deuxième ligne, dans la répétition des tâches et la férocité des combats de chiens, l’enfant de Moorreesburg, au nord du Cap, est devenu un indispensable dans la machine bleue et, désormais, du dispositif de Fabien Galthié.

"Bernard a été énorme"

Ce qualificatif est d’autant plus justifié que le rugby français ne possède, à l’heure actuelle, aucun joueur dans son vivier de profil similaire et d’une telle activité. Au soir de la Coupe du monde 2019, quand Sébastien Vahaamhina annonçait sa retraite internationale, c’est pourtant sur la question du numéro 5 que le staff des Bleus s’inquiétait. Finalement, Willemse donne satisfaction, Romain Taofifenua revient à un niveau encourageant et le Racingman Boris Palu émerge, pour couvrir la droite de la deuxième ligne française. Trois profils à fort tonnage, auxquels il convient d’associer un joueur plus mobile.

Qui d’autre que Le Roux ? Mardi matin, quand le Racingman était sous la menace d’une suspension pour un déblayage viril sur le Gallois Alun-Wyn Jones, la question embarrassait les observateurs. Killian Geraci aurait certainement été promu, dans une démarche similaire de polyvalent deuxième-troisième ligne. Sans l’assurance du même rendement et avec un baptême du feu pour le jeune Lyonnais, immédiatement propulsé titulaire dans une "finale" du Tournoi face à l’Irlande.

Concernant Le Roux, le soulagement bleu est finalement venu par Raphaël Ibanez, mardi après-midi. "Après l’audition de Bernard Le Roux auprès de la commission de discipline du Comité des 6 Nations, c’est avec plaisir que je vous informe que notre joueur exemplaire n’a aucune charge retenue contre lui. Il sera en mesure de défendre nos couleurs dès samedi face à l’Irlande" indiquait le manager des Bleus sur son compte Twitter. Une sainte nouvelle appréciée jusque dans les rangs des joueurs. "Bernard a été énorme face aux Gallois, expliquait d’ailleurs le pilier Cyril Baille cette semaine, à Marcoussis. Non content d’être un formidable défenseur et un deuxième ligne se déplaçant beaucoup, il est aussi un gros pousseur en mêlée fermée. Sa présence est une belle nouvelle." À qui le dites-vous.

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