Dupont : "On ne peut s'en prendre qu'à nous..."

  • XV de France - Antoine Dupont à l'entraînement avec les bleus
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XV DE FRANCE - Antoine Dupont, rappelé chez les Bleus quelques mois seulement après s'être gravement blessé au genou, revient sur le désamour présumé entre les Bleus et leur public.

Rugbyrama : Le retour au premier plan du Stade Toulousain se fait déjà ressentir sur l’équipe de France…

Antoine Dupont : C’est vrai. Lors du Tournoi, en février, j’étais le seul Toulousain. Là on est cinq (Julien Marchand, Sébastien Bézy, Maxime Médard, Yoann Huget et lui), sans compter les ex-Toulousains (Yoann Maestri et Gaël Fickou). Ça prouve que le club revient sur les bons rails. Ça fait plaisir.

Avec le Stade Toulousain, vous évoluez également à l’ouverture cette saison. Cela vous plaît ?

A.D. : Si je peux apporter de la polyvalence en jouant sur deux postes, ça ne me dérange pas. Ouvreur, c’est mon poste de formation. En jeune, je ne jouais que 10. Je suis devenu 9 après, en passant pro.

On sait tous qu’on est loin d’être favori face aux Springboks

Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd'hui ?

A.D. : Pour moi, tout est allé très vite. Je ne m’attendais pas à être rappelé dès cette tournée. Comme je savais que j’allais retrouver les terrains à peine un mois avant, je m’étais dit que ce serait compliqué d’être rappelé tout de suite. Ce n’était pas un objectif que je m’étais fixé en tout cas. Ça fait d’autant plus plaisir… Maintenant, il nous faut gagner des matches. On sait tous qu’on est loin d’être favori face aux Springboks. Mais, justement, battre une des meilleures nations mondiales nous offrirait un match-référence, nous donnerait de la confiance. C’est toujours plus facile quand on peut se baser sur une grosse performance.

Comment avez-vous vécu la première longue convalescence de votre carrière ?

A.D. : Ce n’était pas évident de rater tous ces matches importants. Le Tournoi, la fin de saison, les phases finales avec le club… Mais ça fait partie de la vie du sportif. Je me concentrais sur la rééducation, à fond tous les matins, et, l’après-midi, je suivais mes cours de licence en management du sport pour passer mes partiels. Ça m’occupait bien. Et, finalement, c’est passé vite.

Vous attendiez-vous à un retour aussi rapide sur les terrains ?

A.D. : Je ne m’attendais pas à ce que ça se passe aussi bien, non. Bon, après, je n’ai eu aucun problème pendant ma rééducation. Ça faisait deux mois que je m’entraînais avec l’équipe et que mon genou allait bien. J’ai aussi eu la chance que le Stade Toulousain tourne bien, avec un jeu complet. Je suis rentré dans cette dynamique, c’était plus facile.

XV de France - Antoine Dupont à l'entraînement avec les bleus
XV de France - Antoine Dupont à l'entraînement avec les bleus

Avez-vous encore de l’appréhension, sur les contacts ?

A.D. : J’y pense de moins à moins mais, lors des premiers entraînements, ce n’était pas évident. Comme je m’étais blessé sur un crochet, je bloquais sur les appuis. Il fallait passer ce cap psychologique. Ça va mieux aujourd’hui, ça ne me traverse plus l’esprit quand je suis sur le terrain.

Quel est le principal axe de travail avant ce premier test ?

A.D. : Le pragmatisme. Des occasions, on n’en a pas 50 par match. Il faut donc être plus tueur. C’est surtout de la concentration et de la lecture de jeu au moment T. Mais être patient dans la zone de marque n’est pas très français. On a du mal à multiplier les temps de jeu, à tenir longtemps le ballon, à le ralentir si besoin. Ce n’est pas dans notre philosophie. Mais il faut qu’on devienne capable de le faire. C’est indispensable au plus haut niveau.

Un mot sur le demi de mêlée de l’Afrique du Sud, Faf de Klerk, auteur d’un excellent Rugby Championship…

A.D. : C’est un profil de 9 que j’aime bien. Il porte beaucoup le ballon, prend beaucoup d’initiatives, et met beaucoup de pression en défense. C’est une pièce importante dans le jeu sud-africain.

Si les gens ne viennent pas, c’est qu’on ne leur donne pas envie de venir

Face à l'Afrique du Sud, le Stade de France ne fera pas le plein. Le XV de France doit gagner aussi pour reconquérir son public ?

A.D. : Ça ne fait pas plaisir que le stade ne soit pas plein. Mais on ne peut s’en prendre qu’à nous. Si les gens ne viennent pas, c’est qu’on ne leur donne pas envie de venir. Ils attendent des victoires. Et aussi du contenu, de la manière. On en est conscient. Entre l’équipe de France de foot championne du monde et nos mauvais résultats depuis quelques saisons, on sait que ça ne nous aide pas. On sait aussi que le XV de France est la vitrine du rugby français. Que c’est notre responsabilité.

Samedi soir, c’est le premier match d’une saison qui s’achèvera par la Coupe du monde au Japon. Comment ne pas y penser ?

A.D. : On n’en parle pas encore beaucoup mais c’est dans la tête de tout le monde. On sait qu’il ne reste que huit matches avant la préparation du Mondial : les trois de la tournée et les cinq du Tournoi…

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