1971 : l’essai passe à quatre points

  • XV DE FRANCE LE 25 OCTOBRE 1975 AU PARC DES PRINCES LA FRANCE GAGNE CONTRE L'ARGENTINE (36-21) ROLAND BERTRANNE BALLE EN MAIN ET JEAN-CLAUDE SKRELA ATTAQUE
    XV DE FRANCE LE 25 OCTOBRE 1975 AU PARC DES PRINCES LA FRANCE GAGNE CONTRE L'ARGENTINE (36-21) ROLAND BERTRANNE BALLE EN MAIN ET JEAN-CLAUDE SKRELA ATTAQUE
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XV DE FRANCE - Il y a cinquante ans, l’essai prenait le pas sur la pénalité, terme d’un long processus.

Il y a cinquante ans, le rugby vivait un tournant historique par le prisme du décompte des points. L’International Board décide de faire passer la valeur de l’essai à quatre points. Le règlement entra en vigueur en septembre 1971, à titre expérimental dans l’hémisphère Nord et c’est Jean-Claude Skrela qui marqua le premier essai nouvelle version, en novembre 1971 face à l’Australie (malgré une défaite 13-11 à Colombes). Il avait contré un dégagement de l’arrière adverse Arthur McGill. Le passage à quatre points fut jugé comme une réussite après deux ans d’observation et fut définitivement écrit dans les règles en 1973.

La favorisation du jeu offensif

Cette réforme a vraiment marqué l’Histoire car on reconnaissait la primauté de la valeur de l’essai sur celle des coups de pied. Le passage à quatre points allait bien sûr dans le sens de la favorisation le jeu offensif par rapport au rugby d’épiciers et des scores uniquement meublés par les buteurs. La chose nous paraît naturelle aujourd’hui, mais ce n’était pas le cas dans l’esprit de ceux qui codifièrent le jeu au XIXe siècle. On pratiquait alors le "football rugby", le fait de taper dans le ballon était vécu comme l’essence de ce jeu.

Il est assez drôle de constater qu’au tout début l’essai valait tout simplement… zéro point. Pointer dans l’en-but adverse ne donnait que le droit de tenter une transformation, on disait un but (a goal en anglais). D’où le nom d’essai (try en anglais). Les transformations étaient alors la base du jeu. C’est ainsi que se déroulent les premiers tests de l’Histoire en 1871 entre l’Écosse et l’Angleterre. Seules les transformations meublaient les scores. Mais dès 1875, on accepta l’idée qu’en cas d’égalité de "goals", le nombre d’essais feraient la différence.

En 1888, décision historique, on décide que les matchs se joueraient au nombre de "points" et non au nombre de buts. On attribue une valeur de… un point à l’essai, contre trois à la transformation et trois aux pénalités nouvellement créées. La possibilité de voir l’essai prendre le dessus sur les points était née. En 1891, l’essai passe à deux points (la transformation à trois).

Mais en 1894, autre date capitale, l’essai prend le dessus sur sa transformation, trois pour l’un, deux pour l’autre. La transformation n’est plus le centre du rugby. La réflexion sur la primauté du jeu à la main était donc en marche. Ceci dit le drop resta longtemps très favorisé (4 points de 1891 à 1947). Mais il faudra attendre 77 ans et 1971 pour voir l’essai passer à quatre points et donc prendre le dessus sur la pénalité (trois points).

Pour la première fois de l’Histoire, l’essai devient la marque la plus valorisée. Mais un essai transformé était à égalité avec deux pénalités (six points). Puis vingt-et-un ans plus tard, l’essai se retrouva à cinq points, sept points avec la transformation. Processus achevé de la supériorité C‘était en 1992, ça n’a pas bougé depuis.

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