Lombard : "Le Rugby offre en ce moment une image contre-productive"

  • Thomas Lombard (Stade français)
    Thomas Lombard (Stade français)
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Thomas Lombard, Directeur Général du Stade français, assure que la situation ne peut plus durer. Il invite toutes les parties à s’asseoir très vite à une table pour trouver une solution. Tout en réaffirmant la position de la Ligue Nationale de Rugby.

Quelle est la position adoptée par les présidents de club suite à la réunion de ce dimanche matin ?

Le Conseil d’État a examiné un certain nombre de choses, il a notamment souligné l’existence de cette convention qui lie la FFR et la LNR. Pour le juge, les deux institutions doivent parvenir à s'entendre sur la fenêtre internationale de novembre, dans un cadre qui est totalement différent de celui qui existait lors de la signature de cette convention. Un cadre qui ne tient pas compte de la période Covid, mais qui a pour mérite d’exister. Reste à savoir dans quelles conditions nous sommes en capacité de faire évoluer cette convention et quels sont les pas que les uns et les autres sont prêts à faire pour trouver un accord.

Maintenez-vous votre proposition de libérer les internationaux français uniquement pour cinq matchs ?

Nous estimons que nous sommes déjà assez conciliants à sortir du cadre de la convention, à accepter deux matchs de plus que ce qui est écrit. C’est un effort notable réalisé par les clubs professionnels. Il n’y a donc pas nécessité à réfléchir à une autre solution.

Êtes-vous prêts à ne pas libérer les joueurs le 18 octobre prochain ?

La question ne se pose pas en ces termes. L’ordonnance du Conseil d’État est favorable aux clubs et à cette convention. A partir du moment où cette convention ne prévoit que trois matchs, que nous acceptons que le XV de France en dispute cinq, nous n'avons pas à réfléchir à d’autres hypothèses.

Craigniez-vous que Bernard Laporte mette sa menace à exécution et suspendent les joueurs normalement sélectionnés avec l’équipe de France ?

C’est une hypothèse, seulement il y a une situation de vide juridique. Aujourd’hui, il y a une réglementation World Rugby, la règle 9. Cette réglementation a été renforcée par la convention entre la FFR et la LNR. Ce qui n’est pas le cas pour les internationaux étranger. Pour ces joueurs, le souci est le même. Les clubs ne sont pas satisfait de libérer les Argentins, les Sud-Africains ou encore les Australiens. Seulement, n’ayant pas de convention avec les fédération concernées, les clubs se retrouvent sous l’égide de World Rugby. Pour les joueurs français, ce n’est pas le cas grâce à cette convention.

La FFR a-t-elle accepté la proposition de la Ligue pour une nouvelle tentative de conciliation ce lundi ?

C’est dans l’intérêt de tout le monde, mais à l’heure de notre réunion de ce matin, nous n’avions pas eu de retour. Notre volonté n’est pas de se placer dans un rapport de force ou rapport de suprématie. Mais sur un équilibre des compromis.

Etes-vous optimiste sur l’issue de cette affaire ?

Cette situation est intenable. Tant pour la Fédération que pour les clubs. C’est pourquoi il est impératif que les clubs soient rapidement invités à la table des négociations avec World Rugby. Dans le contexte actuel, World Rugby ne peut plus se permettre de discuter uniquement avec les fédérations. Ces fédérations ne représentent que les joueurs sélectionnés et ne tiennent pas compte des clubs. Or, ce sont les clubs qui paient les joueurs.

C’était le discours de Mourad Boudjellal en 2017 lorsqu’il avait attaqué la règle 9 de World Rugby en justice…

C’est vrai. Seulement, à l’époque, il n’y avait pas eu le Covid. Les internationaux étrangers, nous ne les perdions que sur des périodes à peu près encore acceptables. Aujourd’hui, on nous enlève les joueurs pendant deux mois. Ce qu’on nous demande pour les Argentins, c’est du jamais vu ! Les Pumas vont affronter deux fois les Blacks, deux fois les Australiens et deux fois les Sud-Africains. Et tout ça en six semaines. Même dans un format coupe du monde, un telle répétition de matchs avec une telle intensité, ça n’existe pas. Et comme ça se passe en Australie et qu’il faut respecter une "quatorzaine", on nous prend les joueurs 14 jours avant. Et pendant ce temps, ils ne jouent pas dans les clubs qui continuent de les payer. Mais pour revenir sur le cas des internationaux français, je trouve vraiment dommage qu’on ne parvienne pas à travailler en bonne intelligence. Le Rugby offre en ce moment une image contre-productive.

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