Il y a dix ans, les "sales gosses" (2/4) : guerre froide et chaudes soirées avec les médias

  • Pascal Papé
    Pascal Papé
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Dans notre saga consacrée à la Coupe du monde 2011, nous revenons aujourd’hui sur les drôles de rapports entretenus durant toute la compétition par le XV de France avec les journalistes, de la promiscuité aux fâcheries. Jusqu’à une brouille quasi-généralisée qui contribua à souder les Bleus contre l’extérieur, à l’instant d’entamer d’improbables phases finales. Un contexte qui les a aussi nourris.

C’est une des parties immergées de l’iceberg, qui entourent chaque grande compétition internationale. On veut parler, ici, des rapports entretenus par ceux qui vivent les événements et ceux qui les racontent, ceux qui génèrent des émotions et ceux qui les transmettent. Des joueurs et des journalistes, en somme, dont le lecteur lambda pourrait naïvement penser que les intérêts convergent, en théorie. Ce qui n’est évidemment jamais le cas, et le fut probablement jamais moins que lors de cette extraordinaire Coupe du monde 2011, terminée par les Bleus sur les airs du "seuls contre tous."

Les conférences de presse de Marc Lièvremont sont entrées dans l’histoire personnelle de tous ceux qui les ont vécues en direct comme des moments lunaires, hors du temps et dont vous retrouverez d’ailleurs amplement trace dans ces colonnes, tout au long de notre saga dédiée à ce Mondial déjà vieux de 10 piges. Cette drôle d’épopée regorge de mille anecdotes et, malgré la mise à distance propre à l’ère professionnelle, joueurs et plumitifs de tous ordres formaient un microcosme beaucoup plus homogène qu’on pouvait l’attendre, à l’autre bout du monde. Du moins, au début…

"Il leur a poussé des c…, à vos patrons ?"

Qu’on nous permette, à ce stade du récit, de basculer dans le registre des anecdotes un peu plus personnelles. Car si l’on eut le privilège, durant toute cette épopée, d’être des témoins privilégiés de la guéguerre que se livrèrent journalistes et membres du XV de France pendant de longues semaines, c’est précisément parce qu’on se retrouva régulièrement entre le marteau et l’enclume. Entendez par là : dans le camp des journalistes, mais assez bien considérés de quelques Bleus pour nouer des complicités bien utiles pendant un Mondial.

À cet instant du récit, on se souvient que les premières tensions entre les Bleus et la presse furent étroitement liées à un dossier de Midi Olympique, lors de l’exclusion de Yoann Huget pour un 3e no-show, qui avait vu Midol oser une titraille "Huget : le grand sot". Pas franchement goûté par ses coéquipiers… "Il leur a poussé des couilles à vos patrons, ou quoi?" nous avait lancé, sur la terrasse du bar la Gargouille au Chambon-sur-Lignon lors du stage préparatoire, un des leaders de la ligne d’attaque tricolore qui avait pris pour habitude de stopper à mi-chemin ses efforts, pendant la remontée du stade en VTT, pour se faire offrir un Perrier-menthe aux frais du journal...

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