Guirado : "La Coupe du monde, mon dernier grand défi"

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  • Top 14 - Guilhem Guirado (Toulon)
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  • Top 14 - Guilhem Guirado (Toulon) contre Castres
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XV DE FRANCE - Il préfère généralement se faire discret. Samedi après-midi, Guilhem Guirado a néanmoins accepté se confier pendant une heure, à la terrasse de la plage Petit Sud au Mourillon. En toute simplicité et franchise, il est revenu sur l’actualité des Bleus, à un an de la Coupe du monde. Mais aussi l’actualité morose à Toulon et son avenir à Montpellier.

Rugbyrama : En 2015 à la Coupe du monde, l’équipe de France avait été éliminée dès les quarts de finale, pour la deuxième fois de son histoire. Retrouver le dernier carré sera-t-il l’objectif au Japon ?

Guilhem Guirado : Penser au dernier carré serait un petit peu présomptueux, vue la poule qui nous attend. On va déjà se préparer pour le premier match face à l’Argentine qui sera un tournant dans cette Coupe du monde, pour savoir si nous serons susceptibles de sortir de notre poule. Après, il nous restera trois gros matchs et aucun ne sera facile. Quelles qu'elles soient, les équipes qui sortiront de notre poule y laisseront des plumes.

La Coupe du monde sera-t-elle votre dernier défi en Bleu ?

G.G. : J’ai du mal à me projeter aussi loin. J’imagine que ça ne sera pas loin d’être mon dernier grand défi. Je ne sais même pas si je continuerai pour le Tournoi suivant. L’année qui arrive sera la plus importante dans ma carrière de rugbyman international. À 33 ans, je pense déjà que ça sera ma dernière Coupe du monde (rires). Et j’espère que ça sera la plus belle de toutes.

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas partir en tournée en Nouvelle-Zélande, en juin dernier ?

G.G. : C’était très dur… Très, très dur. Je veux tout vivre à fond car j’ai souffert, au début de ma carrière, de n’être que de passage en équipe de France. C’était une période où l’on ne comptait pas beaucoup sur moi. Mes premières années ont été très difficiles, surtout quand on a des amis qui y sont, qui nous voient faire des allers-retours. À l’époque, Nicolas Mas était titulaire indiscutable en équipe de France avec des matchs assez exceptionnels. Il me voyait galérer, je n’avais pas ma chance. Il m’a dit de ne jamais lâcher. J’étais en chambre avec lui, donc il me parlait tous les jours. J’ai eu la chance de l’avoir à mes côtés pendant ces moments difficiles. J’en suis là aujourd’hui car j’ai été éduqué par ce genre de joueurs. J’essaie désormais de le transmettre à la nouvelle génération, qui est forcément différente de la mienne, sans faire le vieux grognard. Ces jeunes doivent prendre conscience de la chance qu'ils ont. Ils ont un métier mais surtout une passion. Bien sûr, nous devons tout faire comme si c’était un métier mais il ne faut jamais perdre cette flamme qui nous habite, depuis que nous sommes petits et pour laquelle nous vivons.

Quel est votre sentiment sur le début de saison de Toulon ?

G.G. : C’est à l’image de notre premier match. Nous avons très mal démarré le championnat et, ensuite, nous n’avons jamais réussi à prendre confiance pour vraiment démarrer notre saison. Du coup, nous courrons toujours après une victoire à l’extérieur pour rattraper ce match (interview réalisée samedi, veille de la défaite face à La Rochelle, N.D.L.R.). Nous sommes en retard sur le plan comptable. Le mois qui arrive ainsi que les matchs du mois de décembre seront primordiaux.

Top 14 - Guilhem Guirado (Toulon)
Top 14 - Guilhem Guirado (Toulon)

Est-ce dû aux nombreux changements de la dernière intersaison ?

G.G. : Forcément, mais je n’ai pas envie de me trouver d’excuses par rapport à ça. C’est pareil pour tout le monde. C’est vrai que ça a mis un peu de temps à se mettre en route. Plusieurs joueurs sont arrivés après la première journée mais, en aucun cas ce n’est une excuse. L’équipe travaille intensément pour faire de meilleurs matchs. Noter problème, c'est que lorsqu'on rectifie le tir dans un secteur défaillant, un autre secteur est à la faute. Sur chacune de nos prestations, il nous a toujours manqué un secteur clé.

Avez-vous fait une croix sur la Champions Cup, cette saison ?

G.G. : On ne peut pas dire que l’on a fait une croix sur la Coupe d’Europe. On l’a aussi appris à nos dépens la saison dernière, quand Llanelli était au plus mal après les deux premières journées avant de finir premier de poule, devant nous. Dans cette compétition, il faut y croire jusqu’au bout. C’est ce qui la rend si belle. Nous allons avoir la chance de recevoir le premier match contre Montpellier, en décembre. À son issue, on saura mieux où se situer.

Vous avez connu une descente en Pro D2 avec Perpignan, malgré un effectif construit pour les phases finales. Avez-vous peur que ce scénario se reproduise ?

G.G. : C’était un championnat très serré, très relevé. Tout s’était joué lors de la dernière journée. Je me rappelle surtout que cette année-là, Toulon a réussi le doublé alors qu’au mois de février, le RCT était à la huitième ou neuvième place après une défaite contre Grenoble. Après, les Toulonnais ont réussi une série de sept ou huit victoires qui leur a permis de terminer dans les deux premières places. Tout peut aller vite, dans les deux sens. Si on arrive à enchaîner trois ou quatre victoires, ça peut nous propulser tout en haut.

Peut-on parler de votre départ à Montpellier? Votre président Mourad Boudjellal a déjà confirmé que vous ne serez plus toulonnais la saison prochaine...

G.G. : Sachant que ce n’est pas officiel, que je n’ai pas encore signé... On peut en parler plutôt officieusement (sourire).

Pouvez-vous confirmer que vous ne serez plus un joueur du RCT la saison prochaine?

G.G. : J’ai pris la décision de quitter le club. Cela n’a pas été une mince affaire, c’était même très difficile car je suis attaché au RCT.

Top 14 - Guilhem Guirado (Toulon) contre Castres
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Qu’est-ce qui vous a convaincu ?

G.G. : C’est l’aboutissement de longues discussions, d’une grande réflexion. Je ne sais pas si je peux estimer être complètement toulonnais mais ce que j’ai déjà vécu ici, ce que j’espère encore vivre dans les prochains mois, c’est du pur bonheur. Je me suis fait des amis pour la vie, j’ai vécu des choses qui m’ont permis d’atteindre un niveau auquel je n’étais pas parvenu auparavant. J’ai aussi relancé ma carrière internationale. Si je suis capitaine de l’équipe de France, c’est grâce à Toulon. Je suis redevable au RCT, aussi à Mourad qui a cru en moi quand il est venu me chercher à Perpignan.

Guirado : "La Coupe du monde, mon dernier grand défi" ???

L'interview ? https://t.co/RRDhhebKbX pic.twitter.com/3NENWKQ9gz

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 28, 2018

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans notre édition digitale sur www.midi-olympique.fr/pdf

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