FFR : Grill toujours sceptique sur les finances

  • Florian Grill
    Florian Grill
Publié le Mis à jour
Partager :

Alors que la Fédération française de rugby assure avoir "les ressources pour traverser cette crise tout en restant au soutien de nos clubs", le candidat d'opposition Florian Grill reste préoccupé par la situation financière de la FFR.

Le courrier de onze pages envoyé par l'équipe dirigeante actuelle n'a pas rassuré tout le monde. Pourtant, le trésorier Alexandre Martinez s'était montré précis dans un communiqué : "Le rugby français peut compter sur la situation financière robuste de la FFR avec une trésorerie de 76 M euros dont 59 M euros de fonds assurance, des fonds propres estimés à 32,5 M euros et près de 110 M euros assurés jusqu'en 2024 grâce à nos contrats partenaires […] Nous avons donc les ressources pour traverser cette crise tout en restant au soutien de nos clubs." Le président Bernard Laporte et son équipe pouvait même se féliciter d'avoir bouclé les trois exercices budgétaires annuels bénéficiaires depuis leur arrivée à la tête de la fédération : +900.000 euros sur 2016-2017, +211.000 euros et +60.000 euros pour les deux dernières saisons.

Florian Grill, qui porte le projet d'opposition Ovale Ensemble, a lui aussi décidé de faire entrer son spécialiste des chiffres dans cette course à la présidence. C'est Claude Hélias, expert-comptable et commissaire aux comptes, ancien trésorier et président du conseil de surveillance du Stade toulousain rugby qui se charge des calculs. Les deux camps n'arrivent pas au même résultat : "Une analyse financière des comptes annuels de la FFR sur les 5 dernières années, démontre qu’elle est passée d’une gestion en bon père de famille à une gestion financière périlleuse […] En effet, elle cumule depuis 3 ans des résultats d’exploitation déficitaires : - 6,8 millions en 2017/2018, - 1,5 million en 2018/2019, et - 7,7 millions en 2019/2020 (prévisions FFR) ! […] Les résultats nets légèrement positifs ne sont obtenus que par des éléments comptables exceptionnels, précise-t-il. Or, c’est le résultat d’exploitation qui compte et qui traduit la gestion normale et courante de la Fédération. Ces déficits d’exploitation, devenus structurels, s’expliquent principalement par la hausse significative des charges de personnel, alors que le niveau d’activité est resté le même."

Claude Hélias affirme aussi que les fonds propres sont insuffisants, que la trésorerie d'exploitation s'est "considérablement réduite", et évoque une erreur de calcul à propos du fonds d'assurance. Florian Grill se montre donc alarmiste : "la situation financière de la FFR est préoccupante et il y a urgence à assainir son train de vie. Aujourd’hui, la FFR concentre les cotisations des clubs pour subvenir au développement de la FFR. Demain, avec Ovale Ensemble, nous ferons en sorte que la FFR concentre ses moyens pour soutenir le développement des clubs [...] La fuite en avant de la FFR et la gestion catastrophique actuelle nous poussent dans les bras du fonds d’investissement CVC. Sachant que ce fond n’est ni mécène, ni philanthrope et que personne n’anticipe les conditions de sa sortie dans 5 ans quand il souhaitera à son tour vendre !"

La campagne pour la présidence de la FFR a repris de plus belle cette semaine. Les calculettes sont de sortie et la guerre des chiffres fait rage, notamment depuis la mise en place du plan de sauvetage de 35 millions d'euros voulu par Bernard Laporte pour aider les clubs à traverser la crise sanitaire.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?