La tentation Bastareaud

"Personnellement, oui, c’est une histoire particulière. Il y a eu des hauts et des bas, des très hauts et des très bas…" Il y a un an, lors d’un entretien croisé avec Guilhem Guirado, Mathieu Bastareaud (30 ans, 50 sélections) parlait ainsi de ses neuf ans de carrière internationale.

L’ascenseur émotionnel a, depuis, poursuivi son œuvre. En dix mois, "Basta" est passé de héros face à l’Angleterre, capitaine courage en Nouvelle-Zélande à grand oublié du début du Tournoi. "J’ai l’impression d’être un bouc émissaire", avait déjà dit Mathieu Bastareaud après la Coupe du monde 2015. Cette fois encore, le Toulonnais s’est retrouvé sur la sellette, victime de la piteuse tournée de novembre, de l’émergence de Romain Ntamack et du virage serré vers un jeu de mouvement dont il serait l’antithèse.

Le natif de Créteil doit profiter de la blessure de Wesley Fofana pour retrouver une place de titulaire. Alors qu'en début de semaine se profilait la possibilité d'une association Ntamack – Fickou, la blessure de Médard propulse Fickou à l'aile et Brunel devrait aligner la paire de centre victorieuse des Anglais, il y a un an au Stade de France.

À Twickenham, ce dimanche, la moindre de ses interventions sera scrutée. Le joueur français le plus connu du grand public, comme le rappelait le dernier sondage Odoxa, se trouve aussi être le plus exposé, caricaturé en "coffre à ballons", triste symbole de la perte du "french flair". Sa lenteur est décriée alors que le rugby international relève aujourd’hui le défi de la vitesse.

Le XV probable : 15. Huget ; 14. Penaud, 13. Bastareaud, 12. Doumayrou, 11. Fickou ; 10. Lopez, 9. Parra ; 7. Iturria, 8. Picamoles, 6. Lauret ; 5. Vahaamahina, 4. Willemse ; 3. Bamba, 2. Guirado (cap.), 1. Poirot.

Retrouvez dès maintenant la version numérique du journal sur Midi Olympique