Une semaine pour (re)créer une osmose

  • Francois Trinh-Duc - france
    Francois Trinh-Duc - france
  • Jacques Brunel (sélectionneur XV de France) vs Irlande le 03/02/2018
    Jacques Brunel (sélectionneur XV de France) vs Irlande le 03/02/2018
  • Mathieu Bastareaud (Toulon)
    Mathieu Bastareaud (Toulon)
  • Kelian Galletier - Montpellier
    Kelian Galletier - Montpellier
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Entre les blessés et les exclus, le groupe France a été modifié de moitié entre la première liste de Jacques Brunel, et celle appelée pour préparer la réception de l'Italie, vendredi. Une course contre la montre pour un staff du XV de France qui doit créer un groupe, une osmose... en cinq jours.

En se passant de neuf joueurs (sept exclus, un blessé et un choix tactique) présents dans le groupe élargi contre l'Écosse, Jacques Brunel s'est naturellement retrouvé confronté à un déséquilibre. La logique de groupe qui s'était mise en place depuis le premier rassemblement courant janvier a ainsi été chamboulée. A l'heure de préparer la réception de l'Italie, le staff du XV de France se retrouve donc dans une course contre la montre et doit, en l'espace d'une semaine (certains joueurs ne sont arrivés que dimanche soir et le match est vendredi) faire d'un effectif un collectif...

Jacques Brunel (sélectionneur XV de France) vs Irlande le 03/02/2018
Jacques Brunel (sélectionneur XV de France) vs Irlande le 03/02/2018

Pas de quoi inquiéter outre mesure Jacques Brunel qui affirme que le XV de France ne repart pas de zéro. "Il me semble qu’on a réussi pendant deux matchs à constituer quelque chose en peu de temps, avec un staff et des joueurs nouveaux, notamment les jeunes que nous avions appelés. On a réussi, à travers cette histoire à mettre en place une relation et une attitude qui sont différentes. Si on a fait ça, on a déjà construit." avant de rappeler qu'il n'a pas remplacé les neuf joueurs par des néophytes, mais bien par des joueurs pour la plupart habitués aux joutes internationales. "Ce sont des joueurs qui se connaissent. On va pouvoir créer assez vite quelque chose de cohérent, un collectif."

François et Mathieu apportent beaucoup d'expérience

En redistribuant les cartes en plein milieu du Tournoi des 6 nations Jacques Brunel n'a pourtant pas choisi la simplicité, ni la stabilité, mais l'éthique. Un pari risqué. "J’ai enlevé sept joueurs. C’est important dans notre situation avant un match où nous avons peu de temps de préparation. Ce n’était pas évident à faire. Le sélectionneur pouvait se préserver, dire que l’on commençait à constituer un groupe, une équipe, à avoir une certaine cohérence après des tâtonnements. Nous avions déjà eu peu de temps pour construire un staff, donc, changer le groupe maintenant, ça pouvait être délicat. On aurait pu préserver tout ça. On ne l’a pas fait parce que l’on a préservé l’identité de l’équipe de France plutôt que sa construction." Et le sélectionneur a bien compris qu'en donnant leur chance à neuf joueurs (Bastareaud, Trinh-Duc, Taofifenua, Fickou, Grosso, Le Roux, Babillot et Galletier) la logique de groupe allait être à revoir. En cinq jours. Pour y parvenir, les joueurs présents dans le groupe ont en tout cas choisi de prendre le taureau par les cornes.

Mathieu Bastareaud (Toulon)
Mathieu Bastareaud (Toulon)

Les états d'âmes liés aux départs des copains ? Très peu pour Romain Taofifenua, qui préfère aller de l'avant. "Certes Rémi et Louis (ndlr Lamerat et Picamoles) sont partis, mais François et Mathieu (ndlr Trinh-Duc et Bastareaud) sont arrivés. Ils apportent beaucoup d'expérience. Alors forcément, ces joueurs vont manquer, mais au niveau du tempérament ils ont bien été remplacé." Pourtant considérer que remplacer des leaders par d'autres leaders suffirait à conserver l'équilibre de groupe semble une douce utopie...

Préparation accélérée

Toujours est-il qu'avec cette préparation accélérée, joueurs et staff ont fait le choix d'aller à l'essentiel. "C'est un peu le rush car il faut aller vite et bien faire, affirmait Mathieu Babillot lundi. On n'a donc pas le temps de parler de ce qui s'est passé. D'ailleurs ce serait une faute de notre part. Nous sommes professionnels, et nous devons savoir faire la part des choses. Et l'objectif premier, c'est l'Italie vendredi au Vélodrome. Point barre." Au deuxième ligne toulonnais de poursuivre : "Il va falloir qu'on aille au plus simple. On va bosser sur ce qui a fonctionné lors des deux premiers matchs et s'appuyer sur des choses simples. C'est ce qui nous permettra à nous, les nouveaux, d'y arriver facilement."

Kelian Galletier - Montpellier
Kelian Galletier - Montpellier

Même son de cloche chez Kélian Galletier, lui aussi appelé de dernière minute. "Franchement on se connaît tous. On s'affronte régulièrement en Top14 et on se côtoient régulièrement. La dynamique de groupe va donc se créer. Comment ? Une victoire nous aiderait forcément. Mais ça ne réglerait pas tout, loin de là. Ensuite il faut que le groupe acquière rapidement des automatismes. Le rugby de haut-niveau, selon mon point de vue, c'est de pouvoir réaliser des choses simples le plus rapidement possible." Aller à l'essentiel donc et faire le plein de repères pour, en cinq jours, intégrer un plan de jeu et créer un collectif. Le temps est désormais compté pour le XV de France.

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