Novès : "Est-ce que j'étais un tocard ?"

Par Rugbyrama
  • Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 novembre 2016
    Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - 12 novembre 2016
  • Guy Noves - Test Match - France - Japon
    Guy Noves - Test Match - France - Japon
  • Novès et Laporte
    Novès et Laporte
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Meurtri mais décidé à trouver réparation, s'il le faut en passant par la case judiciaire, Guy Novès s'est longuement confié dans un entretien à Midi Olympique, dans son édition de vendredi. En voici quelques extraits.

Guy Novès, l'homme blessé :

"Je suis marqué le matin, le soir, la journée. Je suis marqué, oui, extrêmement (...) Je considère anormal ce qui m'arrive, après autant d'années de loyaux services auprès des gens pour lesquels je m'étais engagé (...) C'est incompréhensible et violent pour tous ces gens qui savent ce que l'honneur veut dire (...) Je ne m'attendais pas à ce que mon destin prenne ce tournant. Celui d'une fin professionnelle brutale. C'est dur à avaler. Est-ce que, pendant, toutes ces années, j'étais un tocard ? (...) Ça me détruit. Les personnes qui m'ont fait cela ne savent pas à quel point elles m'ont affecté (...) Cette semaine, avec mon épouse qui est à la retraite, j'ai dû m'inscrire sur internet à Pôle emploi. Pour la première fois de ma vie, à 64 ans."

Guy Noves - Test Match - France - Japon
Guy Noves - Test Match - France - Japon

Bilan et analyse de ses deux années à la tête du XV de France :

Parce que j'ai perdu une série de tests en Afrique du sud, puis une autre en novembre dans les conditions que l'on sait, on devrait rayer 23 ans de carrière et me faire passer pour un nul ? Oui, je le vis mal (...) Nous avons été en grande difficulté de préparation durant ces test-matchs de novembre (...) On occulte totalement le dernier Tournoi des 6 nations, où l'équipe de France a retrouvé le podium après de longues années d'absence (...) Il y a eu des ingérences très importantes dans mes prises de position. Quand j'avais signé avec l'équipe de France, la gouvernance avait confiance en moi. Elle me laissait gérer mon travail de manager. Du jour au lendemain, on m'a imposé un certain nombre de données qui, de mon point de vue, étaient néfastes au rendement de l'équipe de France."

Les conditions de son éviction :

"J'aurais surtout aimé que Bernard Laporte vienne me voir directement. Ce qui n'a jamais été le cas, puisque j'ai toujours eu Serge Simon comme interlocuteur. Dès lors, oui, j'ai senti cette épée au-dessus de ma tête (...) J'ai la certitude que ces personnes-là m'ont piégé (...) Tel que je me retrouve aujourd'hui, face à un mur, avec une lettre qui reprend un certain nombre de griefs, j'ai effectivement l'impression que c'était cousu de fil blanc."

Ses relations avec Bernard Laporte :

"J'ai été écarté par la FFR de mon poste de sélectionneur, du jour au lendemain, sans avoir été averti à plusieurs reprises comme cela aurait dû être le cas (...) Bernard Laporte m'a appelé la veille de recevoir ma lettre de licenciement. Une discussion correcte. Bizarrement, il avait même l'air embêté. Il a essayé de me faire comprendre qu'il ne pouvait pas faire autrement. Que cette décision était réfléchie, de son point de vue. C'est le seul moment où j'ai échangé directement avec lui. Ce fut une des rares fois, d'ailleurs, au cours de cette dernière année (...) Je me suis efforcé de penser que j'avais, en face de moi, des gens loyaux. Force est de constater que, finalement, les faits pointent dans un sens inverse."

Novès et Laporte
Novès et Laporte

L'avenir de Guy Novès :

"Bernard Laporte a décidé de m'écarter. Il a ses raisons, que je ne comprends pas. C'est la raison pour laquelle je vais me battre, régulièrement (...) Si je retrouve la totalité de mon honneur, que quelqu'un de qualité me présente un projet de qualité, où je dispose d'une confiance et d'une liberté totales, je regarderai. J'écouterai (...) Guy Novès n'a pas à dire : "je veux revenir au Stade toulousain". Mon combat n'est pas celui-là. Même si je continue de regarder ce club d'un œil particulier."

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