Brunel : "L'Italie ? C'est presque une rivalité familiale"

  • Jacques Brunel (France)
    Jacques Brunel (France)
  • Geoffrey Palis (France) vs Irlande le 03/02/2018
    Geoffrey Palis (France) vs Irlande le 03/02/2018
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Dernière ligne droite pour Jacques Brunel, avant d'affronter ses anciens joueurs. Le sélectionneur de l'équipe de France détaille comment il prépare ce match si particulier.

Rugbyrama : Quels ont été vos critères pour bâtir votre équipe ?

Jacques Brunel : Nous l’avons construit selon deux critères : construire une ossature avec des repères, et privilégier la fraîcheur, car certains joueurs ont joué très tardivement. Ceux qui ont joué dimanche, nous n’avons par exemple pas pu les intégrer, ce qui fait qu’on affiche un peu plus de continuité devant que derrière. Le leitmotiv, c’est l’adaptation, intégrer le plus rapidement possible certaines choses, car nous avons eu très peu de temps pour nous préparer. Mais ceux qui rentrent dans l’équipe ont une grosse carte à jouer.

Qu’attendez-vous de votre équipe ?

J.B. : J’attends qu’elle continue à progresser. Elle a montré des garanties sur certains secteurs, mais j’attends davantage sur sa capacité à entreprendre et la discipline. Sur ce Tournoi, nous sommes l’équipe la plus pénalisée. Ce n’est pas possible de gagner une partie en étant pénalisés 13 fois comme en Écosse. C’est impossible dans n’importe quel championnat, encore moins au niveau international.

Le spectre de la cuiller de bois peut-il peser ?

J.B. : C’est un contexte particulier, je ne peux pas l’occulter. Il peut être préoccupant. Bien sur qu’on connaît l’adversaire et ses qualités. Même si l’Italie a subi deux défaites amples, il a fallu que leurs adversaires déploient un jeu de qualité pour les faire craquer. Et pour y parvenir nous aussi, nous allons nous concentrer sur nous.

#FFR Rémy Grosso rejoint @sebvahaa et @slimrab89 dans le XV de départ de @FFRugby?? pour affronter l’Italie ?? vendredi soir à l @orangevelodrome !
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— ASM Rugby (@ASMOfficiel) February 21, 2018

À titre personnel, affronter l’Italie...

J.B. : C’est particulier, bien sûr, puisque j’ai travaillé avec la plupart de ceux qui jouent et encadrent l’équipe… Mais je l’occulte. Ce qui me préoccupe, notre capacité à créer quelque chose rapidement, puisque le contexte nous y oblige.

Les affrontements franco-italiens sont toujours très particuliers...

J.B. : On est entre latins, on connaît les liens entre la France et l’Italie. Ce sont presque des cousins, et c’est un peu une question de rivalité familiale.

Si vous étiez toujours sélectionneur de l’Italie, diriez-vous à vos joueurs que le XV de France est bon à prendre ?

J.B. : Sans doute que je dirais ça, peut-être à raison. Mais je crois qu’eux aussi ont le souci de faire progresser leur équipe. J’avais essayé d’aller dans cette voie pendant mon mandat, et je constate qu’ils ne sont plus dans l’opposition mais essaient de proposer quelque chose. L’Italie, c’est l’équipe qui a eu le plus de possession sur les deux premiers matchs. Cela veut bien dire qu’ils proposent du jeu et sont en train de se chercher une identité.

Au niveau de vos choix de joueurs, pourquoi avez-vous fait le choix d’écarter Geoffrey Palis ?

J.B. : Geoffrey a fait deux matchs sur lesquels il a montré des qualités, mais il ne s’est pas non plus imposé totalement. C’est pourquoi nous avons voulu voir Hugo Bonneval sur ce poste là. Il manque certes encore un peu de rythme, mais n’a pas eu de difficulté particulière sur les entraînements. Il est capable de jouer.

Geoffrey Palis (France) vs Irlande le 03/02/2018
Geoffrey Palis (France) vs Irlande le 03/02/2018

Y a-t-il un rapport avec la nuit d’Edimbourg ?

J.B. : Il ne s’est rien passé à Edimbourg.

La sortie de Virimi Vakatawa apparaît aussi logique...

J.B. : Concernant Vakatawa, ses performances étaient plutôt surprenantes, on attendait beaucoup mieux de lui. Il a montré des difficultés, et peut être besoin de se régénérer physiquement.

Qu’attendez-vous de ce fond de terrain totalement remanié ?

J.B. : J’attends qu’il nous amène de la sécurité dans certains moments, de la prise d’initiatives dans d’autres, de l’enthousiasme tout au long de la partie. Comme je l’ai dit, des places doivent être prises. Certains ont l’opportunité de pouvoir s’exprimer et prendre la place qui leur est proposée.

Pour revenir à l’affaire d’Edimbourg avez-vous fait évoluer votre management cette semaine ?

J.B. : Je veux pas y revenir, on a tout écrit. Ça fait une semaine. Il y a encore des journaux qui traînent autour de nous pour remplir quatre ou cinq pages où il n’y a rien. Concernant mon management, je l’ai dit et répété, je ne vais rien changer. L’équipe de France représente assez de choses pour qu’on ait pas à imposer un management directif ou contraignant

Mathieu Bastareaud a connu une alerte musculaire hier...

J.B. : On a passé des examens qui n’ont montré aucune lésion, rien du tout. On l’a laissé au repos et il est apte à jouer. Mathieu a un profil particulier, une expérience, et on souhaitait dès le départ qu’il apporte ces deux qualités. On connaît les raisons pour lesquelles il n’a pas pu participer aux premiers matchs, on va donc le remettre là où on l’attendait au départ.

Hier, les Bleus ont partagé un moment avec les enfants de l’association « L’Ecole des XV » qui promeut le soutien scolaire à travers le rugby. Un beau moment de partage et de convivialité ! ?#soutiensleXV pic.twitter.com/AFbKOIE8VI

— France Rugby (@FranceRugby) February 20, 2018

Attendez-vous qu’il apporte un peu de sérénité à l’équipe ?

J.B. : Oui, il semble qu’il ait pris une dimension nouvelle en étant capitaine à Toulon. On sent de par son comportement au quotidien que c’est quelqu’un qui cherche à mettre tous les atouts de son côté, et qui est exemplaire sur ce plan là. On espère qu’il va nous apporter une assurance, une sécurité, transmettre un peu de sérénité.

S’il y a de la continuité dans le XV de départ, le banc a considérablement évolué… Une message aux futurs entrants ?

J.B. : S’il y a des changements sur le banc, c’est en partie lié à d’autres changements. Mais c’est vrai qu’à Murrayfield, on pouvait attendre mieux de ceux qui sont rentrés. C’est la période où nous avons été beaucoup pénalisés, et qui nous a coûté le match. On attend autre chose d’eux.

Ressentez-vous un certain désamour vis-à-vis du XV de France ?

J.B. : C’est logique. Quand on connaît une période moins bonne, en sport comme en politique ou dans n’importe quel autre domaine, c’est toujours comme ça. Ce n’est pas une surprise, mais je sais que ça peut changer très vite. À nous d’y contribuer, en gagnant. Cette semaine, nous avons rencontré des jeunes, du public, et tout le monde était content. On verra comment le Vélodrome va réagir, j’espère qu’il va pousser derrière cette équipe parce qu’elle en a besoin. Mais encore une fois, ce sera d’abord à nous de faire ce qu’il faut.

Etes-vous supporter de l’OM ?

J.B. : Je suis surtout supporter de Rudi Garcia (entraîneur de l’OM, NDLR) qui était entraîneur de l’AS Roma lorsque j’étais sélectionneur de l’Italie, que j’avais rencontré dans un souci d’échange de compétences. On devait aller le voir à la Commanderie, malheureusement nous avons modifié notre calendrier.

? Les Bleus sont prêts à défier l'Italie à l'@orangevelodrome ! Découvrez les joueurs choisis par Jacques Brunel et son staff pour ce 3e match du tournoi des @SixNationsRugby ! #FRAITA #soutiensleXV pic.twitter.com/BvFADiojHB

— France Rugby (@FranceRugby) February 21, 2018
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