Garder la tête froide pour ne pas perdre pied

Par Rugbyrama
  • Tales - XV de France Nouvelle Zélande - 9 novembre 2013
    Tales - XV de France Nouvelle Zélande - 9 novembre 2013
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Le XV de France a concédé une défaite honorable (26-19) samedi face à la Nouvelle-Zélande qui l'a mis devant ses lacunes du moment: un manque de maîtrise dans la gestion du match et un jeu au pied inconstant.

  • L'IMPITOYABLE APPRENTISSAGE DU HAUT NIVEAU

"Il y a eu une panne de courant entre la 45e et la 60e minute où on manque clairement de maîtrise, avant un sursaut d'orgueil magnifique", a constaté, résigné, l'entraîneur des avants Yannick Bru. Cette "panne" au milieu d'un match globalement solide a permis aux All Blacks d'inscrire deux essais fatals. Les Français ont montré à ce moment-là un clair manque de lucidité dans la gestion du jeu, illustré notamment par les ballons rendus gratuitement au pied et les erreurs de replacement défensif qui ont amené les deux essais (46e, 66e). "Il y a eu un peu d'affolement. Il y a une touche qu'on perd à ce moment-là et qu'on ne doit jamais perdre. Il y a aussi la dernière mêlée du match, un talonnage à la main malheureux, des passes hasardeuses", énumère Bru. "On manque encore d'automatismes, de vécu de ce genre de situations".

"Pourtant, sur le dernier test (en juin), c'était pareil, soupire Rémi Tales. De la 50e à la 60e minute, on avait fait un peu les mêmes erreurs. Aujourd'hui, on a su rectifier le tir pour ne pas subir les vingt dernières minutes mais ça n'a pas suffit". Et pour cause. Plus d'un quart des 23 joueurs français comptaient moins de dix sélections (Slimani, Vahaamahina, Lauret, Talès, Fickou, Dulin), dont deux aux postes stratégiques d'ouvreur (Talès, 3 sélections) et d'arrière (Dulin, 8 sélections). A deux ans de la Coupe du monde, l'encadrement est assuré de la qualité de son groupe de 30 à 40 joueurs et entend désormais l'aguerrir. "Il nous manque l'habitude de ce genre de matches, vivre ces situations de surnombre, ces franchissements où il faut faire le geste juste alors qu'on est dans un moment de fatigue", insiste Yannick Bru.

  • UN JEU AU PIED INCONSTANT

Dans un premier quart d'heure "terrible de stress" dans le camp tricolore (Bru), les Français ont éprouvé les plus grandes peines pour écarter au pied la menace des All Blacks. Les dégagements de Rémi Talès n'ont pas trouvé des touches à longue distance, alors que Saint-André avait justifié en partie la titularisation du Castrais par la puissance de son coup de pied. "Le point fort de Rémi, c'est la longueur de son jeu au pied et il le démontre tous les week-ends en Top 14, a confirmé PSA. Mais au niveau international, tu as une seconde de moins pour taper donc en première mi-temps, je pense qu'il a trop assuré son jeu au pied". L'ouvreur confirme: "Je voulais surtout trouver les touches pour ne pas qu'on s'expose à des relances".

Mais les lacunes ne s'arrêtent pas là. Malgré une première association intéressante dans le jeu courant, lui et Parra n'ont également que trop rarement tenté de mettre leurs adversaires sur la défensive avec un jeu au pied de pression (chandelles). En deuxième période, exception faite de la "panne de courant", le jeu au pied a été plus varié, plus précis et plus efficace en raison notamment d'une plus grande implication des gauchers Morgan Parra et Brice Dulin. Reste que ce domaine, un des maux récurrents du XV de France, constituera sans aucun doute un des axes de travail des prochaines semaines. Son amélioration à moyen terme devrait aller de pair avec l'expérience acquise par ses joueurs, sachant que le réservoir français à ce poste n'offre pas de véritable alternative.

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