Blanco: "Je ne suis pas là pour fliquer Saint-André"

C’est une tradition en France, quand les choses vont mal, on nomme une commission… Vous êtes bien français ?

Serge BLANCO : J’espère bien (rire) ! Je revendique le fait d’être bien français et de porter haut les couleurs du rugby français. Je pense que le rugby a tellement changé, si on veut suivre un certain nombre de joueurs, il faut multiplier le nombre de personnes. Jusqu’à maintenant, le travail effectué par les entraîneurs et Philippe (Saint-André) en particulier a été un superbe travail mais quand vous multiplier par deux les joueurs supervisés, c’est difficile malgré la meilleure volonté du monde. C’est toujours difficile d’avoir un avis qui permet d’évoluer.

Quelle sera précisément votre mission ?

S.B : Je vais le protéger, j’espère le soulager. Je ne suis pas là pour fliquer Philippe. Je vais surtout l’aider à échanger, à discuter pour permettre une évolution en terme de jeu, de vision, de développement, de vie de cette équipe. Il n’y a pas que le terrain qui compte. Il y a aussi ce que l’on peut amorcer avant et après. C’est la vie du rugby. Il faut retrouver ces moments de partage. On doit être solidaire en dehors du terrain. Le rugby peut se moderniser mais les sentiments et le partage sont les vrais sujets à développer.

En 2010, vous présentiez Marc Lièvremont comme un clown triste. A un an de la Coupe du monde, souhaitez-vous éviter de tomber dans la sinistrose ?

S.B : Bien sûr. Mais la remarque faite à l’époque n’était pas destinée à faire du mal. C’était pour harmoniser. Aujourd’hui, cette équipe a un certain nombre de possibilité. Quand on étend les possibilités au champ de joueurs, il faut surtout remettre de la concurrence et permettre à des joueurs de défendre leurs chances. Si on amène cet enthousiasme, cette équipe pourra bien évoluer.

Seuls les entraîneurs décideront si certains seront intégrés lors de la tournée de novembre

Pouvez-vous nous dire un mot sur les joueurs potentiellement sélectionnables (1) ?

S.B : Ce n’est pas une évolution. Il y a eu de tout temps des joueurs étrangers sélectionnés. Les règles ont changé. On s’aperçoit que les autres nations le font. Mais je crois aussi qu’il faut mettre un bémol en disant que si le joueur étranger est susceptible d’être sélectionné, il faut absolument qu’il amène un mieux par rapport à un potentiel de joueurs français existant. Seuls les entraîneurs décideront si certains seront intégrés lors de la tournée de novembre (la liste sera communiquée le 21 janvier, ndlr). Mais tout est possible du moment qu’il y a une nécessité.

Comment Philippe Saint-André a-t-il accueilli votre nomination comme président du comité de suivi ?

S.B : Je pense que je suis proche de lui depuis plusieurs années. Aux yeux de tout le monde, ça a l’air de poser quelques problèmes sauf que les discussions ont toujours existé. Mais il y a des missions que j’avais mené à bien puisque je suis en charge du rugby professionnel depuis 2012. Il n’y a aucune raison que je ne puisse pas continuer à échanger. Philippe l’a très bien pris. Il n’y a pas de mise sous tutelle. Je ne suis pas là pour composer une équipe de France, pour choisir des joueurs, je suis là pour amener une vision, un peu d'huile dans certains rouages pour que cette équipe soit au maximum de ses possibilités.

(1) Uni Atonio (pilier, Stade rochelais), François Van der Merwe (deuxième-ligne, Racing-Métro 92), Steffon Armitage (troisième-ligne, RC Toulonnais), Alex Tulou (troisième-ligne centre, Montpellier), Rory Kockott (demi de mêlée, Castres olympique), Brock James (demi d’ouverture, ASM Clermont Auvergne), Blair Connor (3/4 aile, Union Bordeaux-Bègles), Noa Nakaitaci (3/4 aile, ASM Clermont Auvergne), David Smith (3/4 aile, RC Toulonnais), Scott Spedding (Arrière, Aviron bayonnais)