Saint-André a donné le ton

En attendant le renfort des huit finalistes attendus mardi, les Bleus poursuivent leur acclimatation en Nouvelle-Zélande. Après le décrassage jeudi et un entraînement inaugural vendredi, ils ont eu droit ce samedi à leur première journée complète avec un entraînement le matin au cours duquel le deuxième ligne Yoann Maestri (dos) a trottiné après avoir été totalement ménagé durant deux jours puis une séance de musculation dans l'après-midi. Alors que ce dimanche sera laissé libre, les joueurs pourront s'ils le souhaitent regarder ensemble la finale du Top 14 dans leur salle de vie. Derniers instants d'adaptation. "Lundi nous commencerons à préparer le match très sérieusement", a assuré le sélectionneur Philippe Saint-André, qui avait choisi avec ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet, de débuter le séjour néo-zélandais par un programme privilégiant la fraîcheur physique, pendant que les All Blacks, une fois n'est pas coutume, disputaient, eux, une journée de Super Rugby à huit jours du premier test à l'Eden Park.

Premier représentant français en conférence de presse, Saint-André a donné le ton de cette tournée: des attentes élevées. Première d'entre-elles: "Trouver de nouveaux talents". Mais face aux All Blacks, il ne veut pas seulement tenter des expériences: il s'agit de faire de cette tournée, un tremplin vers le Mondial 2015 après un décevant Tournoi des 6 Nations. "Ensuite, il ne nous restera plus qu'une tournée en Australie: c'est déjà la Coupe du monde", a justifié le sélectionneur. Il sait la tache qui attend les Bleus - "Nous ne sommes pas favoris". Mais prévient: "Quand on joue pour le XV de France on doit se focaliser sur l'idée de jouer chaque match pour le gagner". Et rappelle: "Après le mois de novembre, nous étions favoris pour le Tournoi".

"Le talent est toujours là"

Alors que les All Blacks ne seront rassemblés que ce dimanche, les médias de Nouvelle-Zélande étaient nombreux à avoir fait le déplacement à la rencontre du capitaine des Bleus vainqueurs de deux tests en 1994. L'occasion pour le sélectionneur de raconter l'évolution du rugby français sur les dix-neuf dernières années. Et de démentir la disparition du mythique "french flair". "Il est difficile de dire que les joueurs ont perdu 'le flair'. C'est surtout que nous avons besoin de joueurs et qu'il y a beaucoup d'étrangers qui évoluent dans le championnat de France. Le Top 14 est une grande industrie, un grand business. Mais quand on voit Fofana, Vahaamahina, on sait que le talent est toujours là. Maintenant, nous avons besoin de l'installer. C'est un challenge au niveau du management et du coaching. A nous de montrer que nous avons beaucoup de talent". Ce que la finale franco-française de H Cup n'a pas forcément indiqué. "Ce sont deux superbes équipes mais je ne suis pas sur qu'il s'agissait de deux équipes françaises", souriait Saint-André en référence aux nombreux joueurs non-sélectionnables.

35 joueurs, quatre matchs dont un test contre les Blues: voilà une partie des données de l'équation. Les autres ? Des Bleus en fin de saison, des Français qui jouent 35 à 36 matchs par saison contre 26 pour les All Blacks. Mais Philippe Saint-André a la foi. Le contexte lui plaît. "C'est comme une demi Coupe du monde". En Nouvelle-Zélande surtout: "On est dans la Mecque de notre sport. Sur le trajet de l'aéroport à l'hôtel, on a vu des terrains partout. Le rugby est le sport roi. Pour les joueurs le rugby est un métier mais c'est aussi une passion. Venir ici est exceptionnel. A nous d'être à la hauteur du challenge. J'espère que ça va sublimer. Un sportif de haut niveau ne doit pas s'inquiéter". Le message est passé.