Galthié: "Je ne sais pas de quoi sera fait mon futur dans le rugby"

  • Fabien Galthié dévoile son avis sur le XV de France
    Fabien Galthié dévoile son avis sur le XV de France
  • François Trinh-Duc XV de France
    François Trinh-Duc XV de France
  • Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet samedi soir à Cardiff
    Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet samedi soir à Cardiff
  • Un ultimatum jusqu'au 3 janvier pour Fabien Galthié ?
    Un ultimatum jusqu'au 3 janvier pour Fabien Galthié ?
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XV DE FRANCE - Discret depuis un an et sa mise à l’écart de Montpellier, Fabien Galthié est sorti de son silence. Devancé par Guy Novès pour prendre la tête du XV de France, il n’en reste pas moins lucide sur les Bleus dans un entretien à Midi Olympique. Joueurs, Coupe du monde, formation... Morceaux choisis.

Le XV de France l’a toujours fait rêver. Joueur (à 65 reprises) puis capitaine, Fabien Galthié aurait aimé franchir le cap et devenir sélectionneur du XV de France. En 2011, son nom avait été évoqué. Sans succès. En 2015, il est venu devant la FFR avec un projet ambitieux. Guy Novès lui a été préféré. Un échec pour ce passionné du ballon ovale qui se fait plutôt discret depuis un an et sa fin d’aventure houleuse à Montpellier. Je ne sais pas de quoi sera fait mon futur dans le rugby. Depuis un an, j’ai pris de la distance vis-à-vis de ce monde que j’aime tant. J’observe, je réfléchis, j’écoute. Mais pour l’instant, je ne sais pas de quoi mon avenir rugbystique sera fait. Dans ma tête, c’est juste un grand point d’interrogation, a-t-il avoué dans un entretien à Midi Olympique. Pour autant, il n’a pas oublié les Bleus. Son regard est toujours aussi pointu. Extraits choisis.

Les joueurs: Surpris pour Bastareaud !

Les deux premières listes de Novès, Galthié ne les as pas ratées. Sa surprise : ne pas y voir figurer le centre de Toulon, Mathieu Bastareaud. En revanche, il n’a pas caché sa satisfaction quant à la confiance faite à François Trinh-Duc. Et jette un regard très positif sur l’éclosion du jeune Toulousain Sébastien Bézy.

Bézy, il colle au ballon, se trompe peu, n’est pas stéréotypé dans son jeu. Son champ visuel est surtout excellent : avant de faire sa passe, il sait ce qu’il se passe devant, derrière, autour de lui... C’est un sensitif.
Bastareaud, il aurait pu amener quelque chose dans la liste élargie. Qu’il ne soit pas dans les 33 est une surprise.
Le staff a pris Trinh-Duc alors qu’il est encore blessé : c’est un signal fort. Les sélectionneurs lui font confiance et ça l’aidera à s’épanouir.
François Trinh-Duc XV de France
François Trinh-Duc XV de France

La Coupe du monde: Une souffrance

Des Coupes du monde, Galthié en a disputé 4. Celle de 2015 qu’il a observée avec son regard aiguisé l’a fait énormément souffrir. Des résultats catastrophiques et l’absence totale d’un projet de jeu. Le plus rageant dans tout ça. Mais pour lui, Saint-André n’est pas le seul responsable. Quant au maintien au sein du XV de France de Yannick Bru, l’ancien demi de mêlée a préféré éviter la question avec un évitons-nous une polémique inutile.

Saint-André a cristallisé toutes les critiques mais il n’est pas le seul responsable. Il y avait un staff autour de lui, que je sache. Et on a pris une leçon de rugby face aux All Blacks.
Les joueurs avaient du mal à se positionner sur le terrain. Le replacement - offensif comme défensif - était souvent inapproprié. J’ai enfin l’impression que notre jeu était très lisible.
Le projet était uniquement basé sur du défi physique et une hypothétique prédominance dans les duels. Il n’existait que très peu de solutions offensives. Ce projet de jeu fut donc un échec.
Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet samedi soir à Cardiff
Philippe Saint-André et Patrice Lagisquet samedi soir à Cardiff

La formation française: tout est à revoir

Pour beaucoup, la faiblesse du rugby en France est liée à une carence au niveau de la formation. Fabien Galthié approuve totalement cela. Pour lui, les jeunes ne jouent pas assez et les éducateurs, même bénévoles, ne donnent pas forcément les meilleurs conseils. Il appelle la FFR à s’inspirer du modèle néo-zélandais.

Le système dans son ensemble doit être remis en cause. D’abord, les jeunes rugbymen ne jouent pas assez. Quand tu as 15 ans, tu peux jouer tous les week-ends. Tu peux même jouer 50 matches par an. Dire le contraire est faux.
Mon fils de 15 ans joue en Cadets à Montpellier. Son équipe est actuellement regroupée dans une poule de 9. Il y a en tout et pour tout 18 matches dans l’année. Le calendrier est resserré sur 4 mois. Il n’est pas assez chargé.
On me parle de formation. Mais qui formera les formateurs ? Il existe en Nouvelle-Zélande un programme appelé "coach the coach", financé par la NZRU (fédération NDLR) elle-même. De la base au sommet de la pyramide, le rugby néo-zélandais partage ainsi une même philosophie de jeu. Chez eux, le fil directeur est clair. Chez nous ? Pas encore.
Un ultimatum jusqu'au 3 janvier pour Fabien Galthié ?
Un ultimatum jusqu'au 3 janvier pour Fabien Galthié ?
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