La voie de l'agression organisée

Par Rugbyrama
  • Szarzewski - Entraîneur Xv de France 5 novembre 2013
    Szarzewski - Entraîneur Xv de France 5 novembre 2013
Publié le Mis à jour
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Les avants du XV de France évoquent un ingrédient indispensable pour espérer battre les All Blacks samedi en ouverture de la tournée d'automne: l'agressivité.

Comment battre les All Blacks ? Une question qui taraude certainement les Bleus. Les avants, eux, ont peut-être une solution: l'agressivité. Déjà, le filon avait été exploité lors des test-matches de juin par une équipe de France volontaire mais physiquement à bout de souffle après une longue saison. A l'Eden Park d'Auckland le 8 juin, les Bleus avaient ainsi pris le meilleur dans le combat au sol, sans pour autant éviter la défaite (23-13). En omettant la déroute de Christchurch (30-0) une semaine plus tard, le dernier match à New Plymouth (22-9) avait livré d'autres signes encourageants.

"Le troisième test là-bas, on a été présent dans le combat, dans tout ce qui a été phase statique, les mêlées, les touches, on les a gênés, souligne le pilier Nicolas Mas qui aborde sa dixième confrontation face aux hommes en noir, plus de dix ans après la première. Il faut continuer dans cette voie-là, qu'on soit agressif mais aussi intelligent. Et à nous de nous lâcher ensuite. Il ne faut rien calculer, ça se jouera sur l'envie de les battre", prédit encore le néo-Montpelliérain (33 ans, 62 sélections).

Objectif: perturbations maximum

Chaque succès du XV de France face aux All Blacks s'est en effet accompagné d'une énorme débauche d'énergie dans l'engagement. En témoigne le dernier en date, à Dunedin (27-22) en 2009. "Dès l'entame, on ne s'est pas laissé impressionner, expliquait à l'époque le capitaine Thierry Dusautoir. On n'a pas subi le Haka, on a su rentrer avec beaucoup d'agressivité (...) et en même temps, tactiquement, on a su être intelligents." Une recette similaire avait été employée en finale du Mondial 2011 à Auckland, achevée sur une défaite minuscule (8-7).

Cette fois, face à un paquet d'avants néo-zélandais parfaitement huilé, s'appuyant sur trois mois de vécu collectif grâce au Four Nations, les Bleus du manager Philippe Saint-André ont de la fraîcheur physique et mentale à revendre. "On va essayer d'en profiter", affirme le talonneur Dimitri Szarzewski selon qui il faudra être "encore plus efficace en défense, monter pour les agresser davantage". "On sait que ce sera difficile mais on va être à 100% et on ne va pas se poser des questions. Et si on peut prendre le dessus sur l'engagement, ce sera avec plaisir", souffle le Racingman. En contestant chaque mêlée, chaque touche, en ralentissant ou perturbant les sorties de ballons dans les rucks, l'objectif est d'empêcher les All Blacks de lancer parfaitement leur jeu et d'ainsi mettre à mal leurs repères. Un vrai défi au vu de la capacité d'adaptation des champions du monde. "La difficulté c'est qu'ils t'étouffent, ils ont cette capacité à être tout le temps sur toi, à envoyer du jeu de partout", souligne ainsi Nicolas Mas.

Chouly: "Qu'on en découse !"

"Il faudra faire un match parfait, tout simplement", résume de son côté le deuxième ligne Yoann Maestri qui devrait former avec Pascal Papé une paire rompue au combat. "Après, c'est le propre de toutes les équipes: quand on commence à reculer, à subir les impacts, à être pris dans l'étau adverse, ça devient plus difficile...", ajoute le Toulousain, un petit sourire entendu aux lèvres.

Fort de l'expérience des trois confrontations d'affilée, les Français ont aussi appris à démystifier les Blacks, à l'image du troisième ligne Bernard Le Roux pour qui, si le pack néo-zélandais joue "avec beaucoup de 'skills', beaucoup plus vite qu'en Top 14", il n'est "pas plus dur que nous: dans les zones de touches, de mêlées, de rucks, de mauls, c'est la même chose." "Depuis juin, on en entend parler des Blacks, souligne de son côté avec une pointe d'agacement le troisième ligne Damien Chouly. Pendant les deux stages aussi (en septembre-octobre NDLR), cette semaine... Ca va monter, crescendo jusqu'au match. Alors on se dit, 'vite, qu'on en découse!'"

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