Bleus: Guitoune le finisseur

  • Sofiane Guitoune - XV de France- Novembre 2013
    Sofiane Guitoune - XV de France- Novembre 2013
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L'ailier Sofiane Guitoune va connaître samedi face aux Tonga sa première sélection avec le XV de France, où il rêve d'imposer ses qualités de finisseur développées durant un début de carrière tracé à force de détermination.

Il a connu la Pro D2 avec Agen et Albi, et les joies d'un titre (en Pro D2 en 2010). Il a connu aussi les galères du placard et les longs mois de blessure. A 24 ans, Guitoune a retrouvé le sourire. Et à la faveur du départ de Yoann Huget du XV de France mardi, il s'apprête à entrer dans l'arène internationale au Havre, face aux Tonga. "Je sens que ça arrive, je suis excité, j'ai hâte de connaître ça", sourit timidement le co-meilleur marqueur du Top 14 (7 essais), qui avait participé aux deux stages de préparation à la tournée avant de regarder le premier match face aux All Blacks depuis les tribunes. "C'est un peu une revanche", glisse-t-il.

Son parcours de joueur n'a pas été évident. Le natif d'Alger a découvert le rugby à Vierzon (Indre), où il est arrivé avec sa famille à l'âge de 3 ans. "La famille de ma mère était déjà en France et mon oncle faisait du rugby. Il a dit à mon grand frère, qui faisait du foot en Algérie de venir voir. J'ai suivi et voilà. Ca nous a plu, on est resté", résume-t-il. "Ca s'est bien passé, il y a eu les sélections chez les jeunes", le pôle France, les équipes de France de jeunes... Passé brièvement par Brive, il signe son premier contrat pro en 2007 à Agen, où il a été formé. Mais sa troisième saison est un calvaire. "Il me restait un an de contrat. On avait été champion de D2, on montait mais je ne jouais plus trop. Quand je ne jouais pas en équipe première, je jouais avec les Espoirs ou les Reichel" (la Coupe Frantz Reichel, réservée aux moins de 21 ans, ndlr), se souvient-il.

Révélé à Albi

"L'entraîneur (des Espoirs) François Gelez me disait de m'accrocher, que je méritais de jouer. Christophe Deylaud (un des deux entraîneurs de l'équipe première) aussi. Mais je ne jouais pas!". Un vrai trou noir: "Il me fallait du temps de jeu. Je voulais partir mais je n'avais pas beaucoup de touches, parce que quand tu ne joues pas, c'est difficile de trouver des clubs". Henry Broncan, qui l'avait lancé à Agen, le met en contact avec Aurillac où son fils entraîne, et avec Auch. Finalement, le "sorcier gersois", qui loue sa créativité et sa capacité d'adaptation, reprend Albi et emmène Guitoune qui débutera 31 des 32 matches de la saison (25 fois au centre, 6 fois à l'arrière, 9 essais): "Ca s'est prouvé que je méritais de jouer", résume-t-il.

Perpignan le repère et il s'apprête à passer "enfin" en Top 14 quand le sort s'acharne: premier match de la saison, rupture des ligaments croisés du genou droit, sept mois d'indisponibilité. "J'étais dégoûté, parce que tout se passait bien. Les premiers jours, j'étais au fond du seau, raconte-t-il. Puis je me suis dit: ça ne sert à rien, il faut y aller, travailler". Avec son partenaire Jean-Pierre Perez, également blessé, il travaille d'arrache-pied, prend du muscle et pose les jalons de son début de saison tonitruant. "Il peut transformer un mauvais ballon en bon ballon et surtout il sent et finit les coups, c'est un match winner", explique son entraîneur Marc Delpoux, qui l'a replacé à l'aile.En quête de réalisme offensif, l'encadrement du XV de France mise désormais sur lui pour concrétiser ses actions. "C'est mon boulot et ça me sourit en club, glisse-t-il. Maintenant, on va voir ce que ça donne au niveau international".

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