Modèles australien et français: Harrison décrypte les différences

  • Justin Harrison - 2008
    Justin Harrison - 2008
  • Justin Harrison donne ses consignes à son paquet d'avants (mai 2014)
    Justin Harrison donne ses consignes à son paquet d'avants (mai 2014)
Publié le Mis à jour
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Finaliste de la Coupe du Monde en 2003, l'ancien Wallaby, Justin Harrison (40 ans, 34 sélections), officie aujourd’hui sur le banc de Narbonne. Sans porter de jugement de valeur sur le système de la formation française, il a accepté de faire part de son expérience pour comparer avec le modèle des Australiens.

Le physique plutôt que la technique

"Je ne suis pas là pour critiquer le travail effectué ici mais simplement pour comparer avec ce qui se fait en Australie et parfois je suis étonné de constater que les joueurs français entre 16 et 20 ans ne comprennent pas toujours les exercices sur les lancements et sur la lecture du jeu. De même, ils ne sont pas toujours à l’aise avec les skills (ateliers) dédiés à la prise de balle ou au travail de passe. Ce sont des choses simples et répétitives mais qu’il faut savoir réaliser, c’est la clé. Le système français se focalise beaucoup sur le physique et fabrique de très bons athlètes : vitesse, résistance, endurance. Mais le reste, le travail technique, est un peu délaissé. Le french flair est un peu un mythe ! C’est grâce aux petits détails qu’on construit la victoire".  

En Australie, tout ce qui tourne autour du défi physique, du plaquage vient plus tard dans le cursus : d’abord la gestuelle puis les contacts

Chez les jeunes wallabies

"En Australie, dès le plus jeune âge, la formation met l’accent sur le travail de passe. Les plus jeunes doivent rapidement savoir enchainer deux ou trois passes et essayer de construire, de lire le jeu. Encore une fois, ces automatismes s’acquièrent grâce à des petits exercices axés sur une problématique. Tout ce qui tourne autour du défi physique, du plaquage vient plus tard dans le cursus : d’abord la gestuelle puis les contacts. Au fur et à mesure de l’apprentissage, on soigne les détails et on rajoute des exigences, il faut être capable, pas à pas, de progresser dans tout : lors des séances de musculation, du travail sur la souplesse, les étirements, la diététique, la récupération. Bref, il faut se donner les chances d’être très bons sur le terrain et cela comprend beaucoup de facettes".  

Justin Harrison donne ses consignes à son paquet d'avants (mai 2014)
Justin Harrison donne ses consignes à son paquet d'avants (mai 2014)
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