Cordingley: "Que du bonus"

Par Rugbyrama
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Avant de retrouver Grenoble, le demi de mêlée australien Sam Cordingley vit un rêve avec des Wallabies toujours en course pour remporter les Tri Nations. Il avoue se sentir "comme un junior", après la victoire en Afrique du Sud le week-end dernier.

Sam, comment vous sentez-vous après la victoire de la semaine dernière passée face à l'Afrique du Sud?

Sam Cordingley : Comme un junior. C'est vraiment le match où j'ai pris le plus de plaisir avec l'Australie. Il y a eu beaucoup de rythme d'entrée, ça courrait un peu dans tous les sens. Les deux équipes ont eu leurs opportunités et heureusement pour nous nous avons su nous montrer plus précis. Pour moi c'était vraiment génial de pouvoir jouer face aux Boks au Kings Park (renommé depuis l'Absa stadium) J'adore vraiment ce stade car l'ambiance y est vraiment énorme. De gagner ici après huit d'attente pour nous Australiens, c'est vraiment quelque chose extraordinaire. Je m'en souviendrais toute ma vie.

D'autant plus que cette fois-ci, vous étiez titulaire. Une vrai cerise pour le gâteau...

S. C.: Tout a fait. Tout ce qui m'arrive en ce moment n'est que du bonus. Car pour la première fois dans ma carrière, j'ai la chance de faire de ce numéro 9 le mien. Pour moi qui est souvent été dans l'ombre de George (Gregan) puis de celle de Luke (Burgess) C'est vraiment exceptionnel à 32 ans de pouvoir terminer de la sorte.

Durant ce match, vous n'avez vraiment pas manqué d'émotions. Quand CJ van der Linde est venu déblayé sur vous, vous avez du avoir un peu chaud...

S. C.: Oui, c'est vrai. On peut dire que je m'en tire bien. Vu sa corpulence et sa vitesse, il aurait pu me mettre KO. Quand je l'ai vu arriver, j'ai commencé à reculer car l'arbitre m'avait demandé de libérer rapidement le ballon. Donc heureusement pour moi, sa tête a ricoché. Il n'a pas frappé de plein fouet. Sur le moment, je n'ai pas su si c'était intentionnel ou juste accident. Mais en revoyant les images, on se rend compte que ce n'était pas intentionnel.

Comment voyez-vous le match de samedi face à ces mêmes Boks à Johannesbourg?

S. C.: Très intense. Après deux défaites sur leurs terres, les Springboks seront remontés comme des pendules. A nous de savoir garder la tête la froide pour pouvoir réaliser un nouvel exploit. S'imposer à Durban constitue pour nous une immense performance. C'est vraiment très excitant d'avoir l'opportunité de pouvoir gagner un second match. Si nous parvenions à le faire, ce serait énorme. Cela nous placerait dans des conditions idéales avant de recevoir les All Blacks pour le titre.

Pourquoi avez-vous choisi de revenir à Grenoble après la tournée des Wallabies au mois de novembre?

S. C.: Tout simplement parce que j'aime cette ville et ses gens passionnés. Mais ce qui a fait la différence, ça a été ma volonté d'effacer notre mauvaise saison de 2005 quand nous avions été relégués. Les gens avaient été tellement gentils envers moi que j'avais envie de leur rendre ce qu'ils m'avaient donné. Je veux donc aider le club à retrouver l'élite du rugby français. Ma femme et moi sommes déjà familiarisés avec la ville. Nous connaissons des gens. Déménager en France n'est pas donc si difficile. Ce n'est pas comme si j'allais en terre inconnu à Lyon, ou à Biarritz par exemple, où il m'aurait peut être fallu six mois pour m'acclimater.

Combien de temps ça vous a pris pour signer?

S. C.: Je ne me souviens plus exactement de la durée mais cela ne m'a pas pris bien longtemps. Même si j'ai été contacté par d'autres équipes, au fond de moi, j'ai toujours su que je voulais revenir à Grenoble. J'ai donc personnellement appelé le président et comme il a senti que j'étais très motivé, cela s'est fait très rapidement. Je me suis engagé pour deux ans et demi.

Par rapport à ce que vous êtes en train de vivre actuellement avec les Wallabies et le Super 14, le fossé en terme de jeu risque d'être important. Cela ne vous gêne-t-il de jouer en deuxième division?

S. C.: Absolument pas. Pourvu que je puisse jouer. Le niveau n'a vraiment aucune importance. Savoir que je vais jouer en deuxième division, n'a en rien altéré mon envie de revenir. Mais le challenge est différent. Franchement des matchs de deuxième division que j'ai pu voir, le niveau est plutôt bon. C'est aussi très physique, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je suis un joueur qui aime aller au charbon. Non vraiment je n'ai aucun regret. A 32 ans, j'ai besoin de tourner la page. J'ai adoré jouer pour l'Australie mais à mon âge il faut savoir être raisonnable et laisser la place aux jeunes. D'autant que la génération qui arrive est plutôt douée.

Pensez-vous vraiment la première fois que vous vous êtes engagé pour Grenoble en 2005 que votre carrière internationale était terminée?

S. C.: Oui j'en étais persuadé. J'étais parti à Grenoble parce que j'avais besoin de voir autre chose. Je ne prenais plus de plaisir sur le terrain. J'avais alors dans l'idée de terminer ma carrière en France et de rester à Grenoble plusieurs années. Mais quand le club a été relégué en Fédérale 1, mon contrat a été annulé. C'est un petit peu la mort dans l'âme que j'étais reparti en Australie et avec un vrai goût d'inachevé. Heureusement qu'il y a encore de la solidarité dans le rugby. Alerté par mon cas, les Reds m'ont donné ma chance. Même si l'équipe n'avait de très bons résultats, cela s'est bien passé pour moi. John Connolly m'a rappelé en équipe d'Australie. J'ai pu jouer la Coupe du monde et faire trois saisons avec les Wallabies. Mais je peux dire que c'est grâce à Grenoble que j'ai pu retrouver les Wallabies. Ce club m'a redonné goût au rugby.

Qu'est-ce que Robbie Deans vous apporte qui vous manquez lors de la dernière Coupe du monde?

S. C.: Sous John (Connolly), il y avait beaucoup d'assistants qui avaient tous leur mot à dire. Le message était parfois un peu brouillé. Robbie quant à lui s'occupe de tout. Il est le vrai patron. Tout passe par lui. Le message est plus clair. Il nous permet également d'avoir plus de temps pour nous relaxer durant la semaine et ne plus penser au rugby. Cela a vrai impact au niveau de nos performances.

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