Saili : "L’ambition de Biarritz m’a convaincu"

  • Francis Saili
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TRANSFERTS - PRO D2 - Après deux années au Munster puis trois aux Harlequins, l’ancien trois-quarts des Blacks (2 sélections) et des Auckland Blues en Super Rugby Francis Saili a accepté d’évoluer en deuxième division pour relever le challenge biarrot, qui souhaite retrouver le Top 14.

Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre votre carrière à Biarritz, en Pro D2 ?

J’ai fait ce choix parce que l’on m’a présenté un challenge que j’ai eu envie de relever : celui de faire remonter le club en Top 14. Je voulais faire partie de cette aventure et aider l’équipe du mieux que je peux à le faire. J’ai aussi aimé la vision que les dirigeants biarrots ont sur le futur : il y a ce projet de Top 14, mais pas que. Le club veut construire de nouvelles installations ainsi qu’un nouveau stade pour les générations futures. Ils veulent aussi mettre l’accent la formation et les jeunes du centre de formation. À cela, il faut ajouter que j’avais envie de jouer en France, et surtout de venir vivre dans une aussi belle ville que Biarritz. Le projet est donc sur le terrain mais aussi en dehors, et cela m’a plu. Cette ambition m’a convaincu.

Cela ne vous ennuie donc pas de jouer en deuxième division ?

Non, parce que je vois cela comme un challenge. Aider un club aussi historique que Biarritz à retrouver l’élite, avouez que c’est tentant. Ce club a une histoire incroyable et les discours du président Jean-Baptiste Aldigé et de l’entraîneur Matthew Clarkin qui veulent hisser le club en Top 14 m’ont plu.

Que savez-vous du Pro D2 ?

Mon frère Peter le connaît bien puisqu’il y a joué cette année avec l’équipe de Valence-Romans (11 matchs, 10 titularisations N.D.L.R.), et j’ai quelques amis dans d’autres équipes. J’ai donc échangé avec eux à ce sujet, et ils m’ont que c’était un championnat rude, avec des matchs plus délicats que d’autres mais d’un bon niveau général. Et puis j’ai cru comprendre que des joueurs de qualité allaient arriver encore, ce qui devrait encore élever le niveau de jeu. Cela va être un vrai défi pour moi car je joue en Angleterre depuis trois saisons, et il pleut très souvent ici… Donc il me tarde de rejouer un peu au soleil ! D’après ce que l’on m’a expliqué, le climat biarrot ressemble un peu à celui de la Nouvelle-Zélande : il peut faire chaud, puis il tombe des averses, et le soleil revient… Chez nous on dit que l’on a les quatre saisons en un jour.

Avez-vous été positivement surpris par l’offre financière d’un club de Pro D2 pour vous recruter ? Valait-elle celle d’un autre club de première division ?

Vous savez, ce genre de choses doivent rester confidentielles mais de toute évidence, l’offre m’a convenu même si la dimension financière n’était pas ma priorité. Ce qui m’a plu, c’est ce challenge et cette ambition pour retrouver le Top 14. Nous avons parlé du sujet avec mon épouse, et on a trouvé que c’était une super opportunité. Pour ma part, je dois prendre soin de ma famille et apporter la nourriture sur la table, comme on dit en Nouvelle-Zélande.

Avez-vous eu d’autres offres ?

Oui, quelques-unes, notamment en Angleterre. Mais quand la crise du coronavirus est arrivée, cela a complètement gelé le marché des transferts ici. Et comme je l’ai dit, nos conversations avec Jean-Baptiste et Matthew m’avaient vraiment séduit. Je n’ai eu aucun mal à prendre cette décision.

Carl Fearns s’est déjà engagé avec Rouen, tandis qu’Alexis Palisson pourrait aller à Colomiers et Henry Speight à Biarritz…

Je ne savais pas pour Henry Speight, je croyais qu’il avait prolongé avec les Reds. Mais ce sont de super joueurs contre qui j’ai vraiment hâte de jouer. Et ce serait génial de jouer avec Henry Speight.

Depuis l’Angleterre, mesurez-vous la gravité de la crise qui touche les clubs anglais ?

Je la mesure oui, mais je dirais qu’à l’heure actuelle, toutes les organisations du rugby sont en souffrance. Les clubs, les Fédérations… et cela dépasse largement le domaine du sport, puisque cela touche l’économie mondiale. Ici, on a réduit les salaires des joueurs de 25 % mais il y a tellement d’autres personnes qui souffrent davantage, et qui vont perdre leurs emplois. Quand je vois ça, je relativise et je me dis que je suis très reconnaissant de pouvoir encore vivre de ma passion et de subvenir aux besoins de ma famille par ce biais. Mais toutes les nations du rugby souffrent : l’Angleterre, la France, l’Irlande, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, et je ne parle même pas de l’Australie… Cela force à relativiser.

En France, les clubs de Pro D2 ont été moins impactés par la crise car ceux de Top 14 car les salaires, moins élevés, ont été davantage pris en charge par l’État…

J’ai entendu parler de cela, en effet. En Angleterre, nous avons ce que l’on appelle le "furlough system", un système de congé, dans lequel le gouvernement prend en charge 80 % des pertes de salaires des employés. Mais quoi qu’il arrive, les clubs perdent énormément d’argent du fait de l’annulation des rencontres.

Avez-vous hâte de jouer contre votre frère ?

Énormément ! Jouer contre mon frère fait aussi partie des raisons qui m’ont encouragé à rejoindre la France. J’ai toujours voulu l’affronter, et je crois que c’est réciproque. Il connaît mes petits trucs, mais il ne connaît pas les nouveaux que j’ai acquis ici en Angleterre… (rires)

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