De nombreuses questions autour d’un départ de Clerc

Jeudi dernier, le président toulousain Jean-René Bouscatel avait surtout évoqué les contraintes du Salary Cap pour se justifier sur un éventuel départ de Vincent Clerc. Puis, il avait affirmé rechercher des solutions pour l’empêcher. Ce départ, que l’on croyait acté depuis dimanche, et son officialisation par Mourad Boudjellal dans les colonnes de Var Matin, l’ailier international l’a pourtant pondéré, lundi matin au centre d’entraînement d’Ernest Wallon, en affirmant qu’il n’avait rien signé. C’était déjà flou, c’est devenu obscur.

L’espoir très mince et les bouchées doubles évoquées par le Président toulousain pour officiellement tenter de retenir Clerc ont-ils par exemple un rapport avec le départ annoncé - qui tombe à pic ? - d’un autre ailier, Timoci Matanavou ? Comme souvent, ces derniers temps au Stade toulousain, ça manœuvre beaucoup en coulisses. Ça, Mourad Boudjellal le sait et vous avez le droit de penser qu’il en profite.

"L’aurait-on poussé dehors si Guy Novès était encore-là ?"

Aujourd’hui, et malgré ce flou, la tendance est pourtant bien à un départ de Clerc après 14 ans de bons et loyaux services. Ce fameux record d’essais en Top 14, "Chicken" (son surnom) le battra donc sans doute sous un autre maillot que celui du Stade toulousain et c’est un crève-cœur affirment à l’unisson ses futurs ex-supporters. Si quelques-uns lui reprochent de signer chez l’ennemi, la grande majorité en veut surtout au club incapable de garder un membre de la famille.

La famille justement. L’aurait-on poussé dehors si Guy Novès était encore-là ? feint de s’interroger Marc, un fidèle des travées d’Ernest-Wallon. La question en taraude beaucoup. Et plus d’un à l’intérieur même du club qui n’ont pas oublié les querelles intestines entre Bouscatel, Didier Lacroix et l’actuel sélectionneur des Bleus. C’est dirigé contre lui, affirme ainsi un de ceux qui sont restés fidèles à l’ancien manager général des Rouge et Noir. Déjà naturellement enclin à se méfier des uns et des autres, ce dernier l’aurait bien perçu comme tel et serait particulièrement agacé.

"On greffe de tout (…) sauf des couilles"

S’il lui est impossible de le dire publiquement, d’autres proches de Clerc, comme Philippe Spanghero, un des ses associés du Team One Groupe - et concurrent d’A la Une, la société de Lacroix - ne se sont pas gênés pour donner leur avis. Tout en ironie. Mardi dernier, sur son compte Twitter, Spanghero a ainsi repris une citation de Jacques Chirac, l’ancien Président de la République : "On greffe de tout aujourd’hui. Des reins, des bras, un cœur. Sauf les couilles. Par manque de donneur".

N’y voyez pas de lien avec l’actu rugby, a-t-il malicieusement ajouté en citant, entre autre, comme destinataire le deuxième (ou troisième ligne) Grégory Lamboley qui est aussi… le 3e associé de Team One Groupe. Au moins, et même s’il ne se faisait sans doute guère d’illusion sur le sujet, ce dernier est-il fixé sur le sort qui lui sera réservé à la fin de son contrat, en juin 2017. Enfin, sur ce grand échiquier Rouge et Noir, c’est aussi un coup dur - politique et sportif - pour Ugo Mola qui souhaitait ardemment que Clerc prolonge. D’autres enjeux semblent en avoir décidé autrement…