La fête continue

Vainqueurs du deuxième test (9-5) au prix d'un héroïsme qui force le respect, les Fançais ont donc remporté la série de tests. Pareille mésaventure n'était pas arrivée aux Springboks depuis 1896.

Hier soir, au banquet, Lucien Mias remercia, en anglais, les instances sud-africaines pour l'accueil qui fut réservé aux siens durant les six semaines de tournée. Danie Craven proposa aux Tricolores de revenir le plus vite possible. Il est aussi prévu que les Springboks viennent en France en 1961 pour une tournée de cinq-six matchs assortie d'un test. Il y aura de la revanche dans l'air. Les menaces rupture entre la France et l'Afrique du Sud sont définitivement levées. Tant mieux.

C'est dans le cabaret le "Cyros" que la troupe a fêté jusqu'à tôt ce matin ce succès historique. La départ pour la France n'étant prévu que lundi matin, les Français se sont levés tard, beaucoup avaient de petites mines. Ils ont assisté à des danses zoulous et feuilleté les journaux de Johannesburg où les plus grands noms du rugby sud-africain reconnaissent la défaite des leurs et le succès logiques des Français. Morceaux choisis.

Danie Craven (président de la fédération sud-africaine) : "Incontestablement les Français étaient plus en forme que nous. J'ai particulièrement admiré l'aptitude des avants à jouer avec la vitesse et l'habileté de véritables trois-quarts."

Frenk Mellisch (président du comité de sélection des Springboks) : "Il n'y a aucune humiliation à succomber devant des joueurs tels que les Français. Ils nous ont donné des leçons."

Nattie Rens (ancien demi de mêlée des Springboks) : "Le jeu de mains des Français fut fantastique."

Dick Whitington (journaliste au Sunday Times) : "La France s'est révélée comme le digne challenger pour le titre de champion du monde."

A midi la colonie française de Johannesburg avait organisé un superbe barbecue pour fêter les siens. La fête a continué. Dans l'après-midi, après ses nouvelles libations, les joueurs ont commencé à faire leurs bagages. Une grande partie sera acheminée par bateau et n'arrivera en France que bien plus tard.

Légende photo : Voici une coupure d'un "Sunday Times", journal sud-africain célébrant la victoire française.