"J’ai pesé jusqu’à 175 kilos, je luttais pour faire mes lacets", Tu’inukuafe se confie
TOP 14 - Arrivé il y a plus de deux mois à Montpellier, Karl Tu’inukuafe prend peu à peu ses marques dans l’Hérault. Dans les colonnes de Midi Olympique, l’international néo-zélandais (17 sélections) s’est livré sur son parcours hors du commun. Père à 19 ans, il a pesé jusqu’à 175 kilos et craint pour sa vie. Un témoignage poignant.
Le grand public du Top 14 ne l’a pas encore découvert, mais au sein de l’effectif montpelliérain, se cache un joueur au CV aussi impressionnant que son histoire. On parle ici de Karl Tu’inukuafe. Arrivé en octobre dernier dans l’Hérault en qualité de joueur additionnel, le Néo-Zélandais a disputé ses deux premières rencontres avec le MHR en Champions Cup. Deux entrées en jeu qui en appellent d’autres puisque Tu’inukuafe devrait être une nouvelle remplaçant ce vendredi soir face à Bordeaux-Bègles et fêter sa première apparition en Top 14.
Mais nous avons envie de dire, le plus important n’est pas là pour l’ancien joueur des Blues ou des Hurricanes en Super Rugby. À 29 ans, le pilier gauche possède un CV plutôt clinquant, avec notamment 17 sélections avec les All Blacks.
La carrière du Kiwi a pleinement débuté en France, du côté de Narbonne en 2015. Quelques années plus tôt, la vie du désormais Montpelliérain était loin du rectangle vert. Dans les colonnes de Midi Olympique, il déclare : "En 2012, j’étais déjà marié alors que je n’avais que 19 ans. J’ai aussitôt travaillé pour prendre soin de ma famille : nettoyage, fast-food, sécurité, videur… En clair, je ne faisais que bosser et manger."
Soit je perdais du poids, soit je mourrais d’une attaque cardiaque
Une hygiène qui a bien failli coûter très cher au pilier néo-zélandais : "J’ai pesé jusqu’à 175 kilos. Et là, un médecin m’a averti : soit je perdais du poids, soit je mourrais d’une attaque cardiaque dans les années à venir. Cela a été un déclic. Je ne pouvais pas risquer de lasser ma femme et mon fils seuls. J’ai repris le rugby dans mon club familial, à Takapuna (banlieue d’Auckland)."
Alors Karl Tu’inukuafe s’est pris en main, tout seul. Des premiers mois compliqués, "une torture" comme il le décrit. Des méthodes simples, basiques, mais qui vont porter leurs fruits : "Je faisais de longs footings seuls, sur le béton, alors que c’est très mauvais pour mes ligaments. À côté, je faisais également des trucs classiques comme des pompes et des abdos."
Tous ces efforts sont récompensés en 2015 avec une signature à Narbonne, où "il va prendre goût à la mêlée".
Première sélection avec les Blacks face aux Bleus
Trois ans après sa saison en Pro D2 avec le RCN, Tu’inukuafe découvre le rugby international avec la fougère sur le coeur. Ironie du sort, c’est contre les Bleus que le Montpelliérain fête ses trois premières sélections lors de la tournée d’été.
Au total, il connaîtra dix-sept sélections avec les All Blacks. Sa dernière étant en juillet dernier face à l’Irlande. Désormais de retour en France, le pilier gauche est sous contrat jusqu’en 2025 avec le MHR. De quoi voir venir et prouver dans l’Hexagone qu’il a un talent au niveau de son histoire…
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