Delaporte : "Cent matchs avec le CO, un objectif de cœur"

  • Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres)
    Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres)
  • Top 14 - Baptiste Delaporte lors de la saison 2017/18
    Top 14 - Baptiste Delaporte lors de la saison 2017/18
  • Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres) lors de la finale de Top 14 face à Montpellier
    Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres) lors de la finale de Top 14 face à Montpellier
Publié le
Partager :

TOP 14 - Le troisième ligne du CO, pur produit tarnais, est pleinement épanoui chez le vice champion de France. À seulement 25 ans, il vient de passer la barre des cent matchs joués chez les pros. Un cap honorifique qui en appelle d’autres.

À 25 ans, vous voilà centurion du CO … Vous souvenez-vous de vos premiers pas sur un terrain de rugby ?

Je suis un pur produit tarnais ! J’ai commencé le rugby à 6 ans, à Labruguière (un petit village, entre Castres et Mazamet, N.D.L.R.). J’y ai fait mes classes jusqu’à l’âge de 12 ans, où j’ai intégré le club de Sor-Agout. J’y suis resté un an avant de migrer au CO dès mes 13 ans. Là, j’ai passé toutes les étapes, de la catégorie "minimes" jusqu’à l’équipe pro, en passant par le centre de formation… Atteindre la marque de cent matchs chez les pros, c’est l’occasion de saluer mes premiers éducateurs : Jérôme Kozlowski, Richard Viegas et Patrick Belotti à Labruguière ; Michel Amans et Bruno Maurel à Sor-Agout ; Eric Algans et Laurent Dupont au CO.

Vous souvenez-vous de votre première apparition chez les pros ?

Bien sûr, comment oublier un tel moment ? C’était lors d’un match de Champions Cup, à l’extérieur, sur la pelouse des Leicester Tigers (le 21 octobre 2017, défaite 54-29, N.D.L.R.). J’étais remplaçant. Certes, c’était mon premier match chez les pros, mais je garde aussi un souvenir particulier de cette rencontre pour son déroulé assez fou. Nous étions menés 35-3 à la mi-temps et au retour des vestiaires, David Smith avait fait un peu de magie : il avait inscrit trois essais, nous permettant de repartir de ce déplacement avec un double bonus défensif et offensif ! J’étais rentré sur la pelouse avec zéro pression. D’ailleurs, pour l’anecdote, sur ma première action en tant que professionnel, je plaque un mec en l’air et je coûte une pénalité à l’équipe.

Et de votre premier match en Top 14 ?

C’était un déplacement à Oyonnax lors de la saison 2017-2018 (le 4 novembre 2017, N.D.L.R.). Nous y avions gagné 32-19 et ce succès avait ensuite lancé une série d’invincibilité assez longue qui avait fini par nous conduire au titre de champions de France.

Top 14 - Baptiste Delaporte lors de la saison 2017/18
Top 14 - Baptiste Delaporte lors de la saison 2017/18

Que représente pour vous le fait d’avoir atteint la marque de 100 matchs disputés avec le CO ?

C’était un objectif de cœur, quelque chose qui me rend très fier. Quand j’étais le jeune joueur de Labruguière ou même celui qui a intégré le centre de formation du CO, je ne pensais pas un jour parvenir à atteindre cette marque. Je ne pensais vraiment pas être capable de faire 100 matchs chez les professionnels, et encore moins au sein du même club. J’ai vécu des histoires incroyables, j’ai rencontré des gens exceptionnels. Il y en a beaucoup mais je pense à Mathieu (Babillot, N.D.L.R.) ou Julien Rebeyrol, un de nos préparateur physique. Des mecs avec qui j’ai grandi en tant qu’homme et en tant que joueur. Au club, lorsque l’on entre dans le vestiaire, on a un mur des Centurions. Il n’y a que des pointures ! Voir mon nom aux côtés des légendes du club que sont Rodrigo (Capo Ortega, N.D.L.R.), Rui ou Teulet représente un sacré honneur, un vrai accomplissement. On est que de passage, le club nous survit toujours ; mais j’ai la petite fierté de me dire que j’ai quand même laissé une empreinte et apporté ma pierre à l’édifice. 100 matchs, c’est beau quand même (rires).

Rodrigo Capo Ortega est le recordman des matchs joués sous le maillot du CO avec plus de 400 rencontres à son actif…

Il va falloir que je m’énerve pour réussir à aller le chercher … (rires)

Vous avez vécu beaucoup de beaux moments avec le CO. S’il ne fallait en garder qu’un ?

Il y en a énormément, mais j’aime à me remémorer notre victoire à La Rochelle (26-18, en avril 2018) l’année de notre dernier titre, en 2018. C’était ma première saison chez les pros et on sortait d’un match perdu à Pau où j’avais fait une énorme "cagade". J’avais pris un raffût monumental de la part de Colin Slade et je m’en était beaucoup voulu. Là, contre La Rochelle, j’avais eu à cœur de me rattraper et j’avais réussi un match plein. Ce match a été assez fondateur pour moi, je me suis senti "dans le groupe" après cette rencontre. Et du coup, même si je n’ai pas participé à la phase finale, j’ai le sentiment d’avoir un peu contribué au titre de 2018. Au rang des bons souvenirs, il y a aussi notre victoire contre Exeter à 14 contre 15 après que Ma’ama Vaipulu a "dégoupillé" et pris un rouge (29-25, le 20 octobre 2018, N.D.L.R.). À cette époque, Exeter était sur le toit de l’Angleterre, voire de l’Europe. C’était une sacrée performance. Après, je me souviens aussi de mon premier "derby" joué à Toulouse, saison 2018-2019. J’étais titulaire et nous avions gagné. C’est un superbe souvenir. Plus globalement, j’aime aussi la ferveur qu’il y a autour du club. Voir les supporters qui nous suivent sur le bord des routes, c’est quelque chose qui prend aux tripes.

Un regret ?

Sans doute la dernière finale de Top 14. Très frustrante. J’ai le sentiment que l’on n’a pas su jouer notre jeu, celui qui avait fait notre force tout au long de la saison. Même si nous avons eu une bonne réaction en deuxième période, nous nous sommes tirés une balle dans le pied en début de match en laissant le MHR prendre une avance trop confortable.

Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres) lors de la finale de Top 14 face à Montpellier
Top 14 - Baptiste Delaporte (Castres) lors de la finale de Top 14 face à Montpellier

Après le premier bloc de dix matchs, le CO est dans les clous de son tableau de marche. Quelle est votre analyse du début de saison ?

Pour le moment, nous sommes costauds à domicile et on réalise globalement de bonnes prestations à l’extérieur sans trop arriver à nous récompenser. Je pense aux matchs au Racing 92 ou à Lyon, où l’on se "bouffe la feuille" en commettant des petites erreurs évitables. On doit travailler à être plus cohérents sur toute la longueur d’un match, ne pas avoir de trous d’air comme cela peut nous arriver parfois. On réalise souvent de bonnes entames de mi-temps avant de lâcher du lest. On doit aussi progresser sur nos réceptions de coups d’envoi. Bref, quelques détails à régler pour continuer à s’améliorer.

Un mot sur la concurrence au poste de troisième ligne, qui est un des plus fournis au CO ?

J’aime le challenge ! La concurrence a permis au niveau de sacrément s’élever depuis quelques temps. Cette concurrence me tire vers le haut, c’est une saine émulation. On a tous des profils un peu différents, on peut tous puiser dans les qualités des uns et des autres pour s’améliorer. À titre personnel, j’ai le sentiment d’avoir vraiment progressé offensivement. Naturellement, j’étais plus porté sur la défense.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?