Crossdale (Perpignan) : "Ça a été les montagnes russes sur le plan émotionnel"

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  • Premiership - Ali Crossdale (Wasps)
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TOP 14 - Le tonique ailier anglais Ali Crossdale (24 ans) est arrivé il y a une semaine à Aimé-Giral. L’ancien joueur des Wasps, passé par les Saracens et par les sélections jeunes anglaises, revient sur ce début de saison pas comme les autres et évoque le nouveau challenge qui se présente à lui.

Depuis trois mois, votre carrière est sens dessus dessous. Racontez-nous...

Nous avions eu une très bonne présaison avec les Wasps. Sur le début de saison, j’étais frustré car je me suis blessé face à Bristol en septembre. Puis il y a eu le choc de l’annonce de la fin des Wasps dans la foulée. Personne ne croyait que ça pouvait arriver. On nous répétait que tout allait s’arranger mais on sentait bien, au fil des réunions, que ça allait de pire en pire. Et voilà, ce que l’on estimait être notre maison s’est effondré.

Comment avez-vous digéré la nouvelle ?

C’était d’autant plus dur à encaisser que ça nous a tout de même surpris. Tout s’est arrêté, comme ça. On était un peu perdu. C’était un peu comme un deuil à vivre. Les semaines d’après ont été stressantes car il fallait rebondir mais on ne savait pas ce qui allait se passer. Depuis, il y a plein de Wasps qui sont venus en France, d’autres au Japon, certains sont restés en Angleterre. Ca n’enlève pas l’amertume d’avoir vu notre club exploser mais c’est bien de voir que la plupart ont trouvé de nouveaux challenges à relever. Il y a encore quelques mecs sur le carreau, des joueurs et des membres de l’encadrement. J’espère qu’ils trouveront rapidement leur bonheur.

Comment avez-vous organisé les semaines suivant la liquidation des Wasps ?

C’était la fin du club mais pas de nos carrières. Nous avons cherché à rester positifs. On a pu compter sur la solidarité qu’il y avait entre nous et l’amour qu’il y avait pour ce club. Les kinés et les préparateurs ont continué de s’occuper de nous pour que nous restions en forme. Entre joueurs, on se voyait encore trois fois par semaine au début, puis deux. Le terrain d’entraînement restait ouvert sur quelques créneaux précis. Sinon, on allait dans une salle de sport à côté ou bien on trouvait des terrains de rugby dans les environs. Ca n’avait plus rien à voir avec nos conditions d’avant.

Pendant ce temps, vous deviez avoir l’oeil constamment rivé sur le téléphone ?

J’ai dû rendre dingue mon agent. Il devait avoir envie de rejeter tous mes appels à force (rire)... Puis il y a deux semaines, il m’a appelé pour me dire que l’Usap était intéressée. C’était une nouvelle incroyable. J’étais tellement excité. Le lendemain, nous avons eu un entretien sur Zoom avec les dirigeants de Perpignan et c’était parti. Je n’ai pas eu d’hésitation. Ca a été les montagnes russes sur le plan émotionnel mais je suis maintenant heureux d’être là : la météo est dingue, les gens ont l’air sympas, je commence à sentir la passion qu’il y a autour du club...

Comment s’est passée votre installation ?

Le club a tout bien géré. Pour le moment, je suis en colocation avec Brad (Shields, ancien équipier aux Wasps) en attendant que mon appartement soit prêt. C’est cool de cuisiner ensemble et de voir un visage familier au quotidien. Mes parents vont bientôt venir me voir, ma copine va arriver aussi. Tout est allé très vite pour eux aussi.

Premiership - Ali Crossdale (Wasps)
Premiership - Ali Crossdale (Wasps)

Maintenant, place au terrain, donc...

Je suis tellement impatient de jouer. Depuis septembre, j’attends ça. Rien que de retrouver l’entraînement collectif a déjà été plaisant. J’ai désormais envie de rendre la confiance qui m’a été accordée en compétition.

Pour cette saison et peut-être une autre, étant donné que votre contrat comporte une année optionnelle...

C’est un défi à relever. Mais vous savez, plus que jamais, je vis le moment à fond. Qui sait ce que le futur nous réserve ? (sourire).

On vous connaît assez peu de ce côté de la Manche, si ce n’est que vous avez déjà été appelé dans des groupes élargis du XV de la Rose. Pouvez-vous nous dire d’où vous venez ?

Je suis né à Manchester. Comme vous pouvez vous en douter, le foot a occupé une grande place dans mon enfance. Je suis supporter de United. Mais le choix a été simple, j’ai toujours plus aimé le rugby. Et je suis meilleur avec le ballon ovale.

Quel a été votre parcours ?

En jeunes, je suis passé par Newcastle et les Sharks. Quand j’avais 18 ans, je suis parti aux Saracens avec qui j’ai joué mes premiers matchs en Premiership (il en a disputé quatorze avec le club londonien). Je suis parti un an à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Et l’été dernier, j’avais rejoint les Wasps.

Et vous voilà donc en Top 14, où vous ne pensiez sûrement pas atterrir avant tout ça...

Ah si, je me suis toujours dit que je viendrai jouer en France un jour. Découvrir cette culture, ce championnat, ça m’a toujours fait envie.

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