"Il faut qu’on se lâche", Laousse Azpiazu avant le barrage d'accession

  • Pro D2 - Yoann Laousse Azpiazu (Mont-de-Marsan)
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TOP 14 - Avant le barrage d’accession, qui opposera Mont-de-Marsan à Perpignan, dimanche (17h45), l’arrière du Stade montois veut que son équipe retrouve ses automatismes, notamment en défense, pour essayer de battre l’USAP. Au passage, il rappelle que les siens ont tout à gagner, face à leur public.

Yoann, comment s’est passé le début de semaine après la finale perdue ?

Nous étions au repos jusqu’à mercredi. On a pu, quand même, se vider un peu la tête. Pour certains, ça a été fait en famille. D’autres se sont regroupés pour passer des petits moments ensemble. On a attaqué l’entraînement mercredi, avec du décrassage, de la remobilisation. Jeudi, nous étions au repos et à partir de vendredi, nous allons être dans le vif du sujet avec l’annonce de l’équipe et la préparation qui suit.

Qu’est-ce qui a été le plus dur à encaisser, lundi. La claque avec ce gros score encaissé ou le fait de ne pas ramener ce titre ?

C’est le visage qu’on a montré. Le bouclier, c’est une chose, mais le fait de ne pas avoir su montrer ce qu’on a montré pendant toute une saison, c’est vraiment une déception. Nous n’avons pas joué à notre niveau et ça nous a fait du mal. Nous étions méconnaissables. C’est une chose qu’on n’a pas su expliquer. C’est dommage que ça arrive à ce moment-là.

Qu’est-ce qui est ressorti de l’analyse du match ?

Pour tout vous dire, on n’a même pas fait d’analyse de ce match. Après, on la connaît tous. On a manqué d’agressivité. La défense, gagner nos collisions, aller chercher haut l’adversaire et le mettre sous pression ont été nos forces toute la saison. Ce sont des choses que nous avons été incapables de faire contre Bayonne. La déception est surtout à ce niveau-là. Pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? Je ne sais pas si quelqu’un, aujourd’hui, est capable de l’expliquer. La préparation du match avait été, pour moi et beaucoup de joueurs, idéale. Il n’y avait pas de pression ou d’émotion particulière.

Les compos du match Stade montois - Usap ?https://t.co/HPPR3kq8NW

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 11, 2022

N’avez-vous pas été pris par l’événement ?

Honnêtement, je n’ai pas du tout senti l’équipe stressée par quoi que ce soit. J’ai trouvé beaucoup de sérénité. Le côté émotionnel, avec la remise des maillots, avait été fait la veille. Le staff avait vraiment bien géré le coup. Il est habitué des phases finales et avait voulu tout évacuer le samedi. Il y avait la pression du match, comme on l’a sur un gros match de rugby, mais pas plus que face à Nevers. Du moins, ça ne se ressentait pas à ce moment-là. Pour moi, ce n’est donc pas ça.

Au contraire, y avait-il un peu trop de sérénité ? Nous étions peut-être trop sûrs de nos forces et, du coup, a-t-on été suffisants dans nos comportements ? Ce n’est pas du tout notre caractère, ce n’est pas ce qu’on a montré pendant 30 matchs, que tu joues Bayonne ou Bourg-en-Bresse. Franchement, je ne sais pas trop… C’est dur à expliquer. Je vous avoue que je ne cherche même pas à vouloir l’expliquer. J’ai juste envie de passer à autre chose. On fera les comptes quand tout sera terminé. Là, on veut juste tourner cette page et voir l’événement qui arrive dimanche, car ce sera encore un gros morceau.

Alors que l’USAP, treizième de la phase régulière, va disputer un périlleux match d’accession face au Stade montois dimanche, le manager catalan, Patrick Arlettaz, évoque la préparation de cette rencontre ?️https://t.co/kPJl9R8Xwq

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 11, 2022

Est-ce compliqué de se remobiliser pour un "access match" quand, depuis des semaines, le Stade Montois annonce avoir, comme objectif, un titre plus qu’une montée ?

Non. Il y a encore quelques années, tu jouais des finales pour pouvoir monter sans avoir le bouclier. Une finale d’accession qui se jouait, autrefois, sur terrain neutre devant 15 ou 20 000 personnes va avoir lieu à domicile, contre le 13e de Top 14. Sur un ultime match, tu peux encore espérer monter. Ce n’est pas dur de se remobiliser. On s’était mis le bouclier en tête, car ça pouvait être quelque chose d’exceptionnel pour le club. Aujourd’hui, ça peut tout aussi bien l’être, si on accède au Top 14. Des matchs comme ça, on n’en jouera pas tous les ans. On s’est donné le droit de disputer cette rencontre. Ce qui s’est passé le week-end dernier est derrière. Nous sommes tous conscients qu’une montée en Top 14 représenterait une première pour certains, qui n’y ont jamais joué. Pour les jeunes, ce pourrait être un accélérateur de carrière. Nous sommes vraiment focalisés là-dessus.

Vous changez d’objectif, mais pas de comportement dans l’approche du match…

Non, du tout. Il ne faut pas tout remettre en cause. Nous avons joué trente matchs, nous avons fait une saison parfaite. Ce n’est pas le moment de changer quoi que ce soit. Il faut être sûr de notre système de jeu, de notre mentalité, de la qualité des joueurs que l’on a. Alors oui, il y a peut-être un peu de fatigue mentale ou physique pour l’ensemble du groupe, mais je pense que Perpignan est dans le même cas. Leur championnat est très dur, même s’ils se préparent, depuis le début de la saison, à jouer ce match-là. Mentalement, il faudra être prêt. Ce qui est sûr, c’est que nous allons aborder ce match avec beaucoup de peur au ventre, mais aussi de la détermination pour montrer notre vrai visage, celui qui a fait notre bonheur cette saison.

Vous évoquez la peur. Est-ce la peur de mal faire, de perdre ?

C’est la peur de jouer une équipe de Top 14. C’est cette adrénaline que tu as lorsque tu rencontres une grosse équipe, quand tu joues le premier ou le second du championnat. Tu affrontes une équipe de Top 14 devant 12 000 personnes, tu sais que ça va être dur, donc tu as ce supplément d’âme qui arrive. C’est cette petite boule au ventre qui fait que, souvent, ça t’aide à te surpasser et à te rendre meilleur. Ce n’est pas la peur de mal faire, car maintenant, on n’a plus rien à perdre. C’est un supplément qu’on a automatiquement lorsqu’on joue ce genre de match et, surtout, quand tu n’es pas donné favori. Tout le monde craint cette équipe de Perpignan. Ça va nous donner de l’énergie pour éviter d’être ridicule.

Pro D2 - Yoann Laousse-Azpiazu (Mont-de-Marsan)
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À quel type de match peut-on s’attendre ?

Ça va être très engagé, avec beaucoup de vitesse. Perpignan arrive à en mettre dans son jeu, gagne des collisions, car elle a une très belle équipe, complète. Elle arrive peut-être à son meilleur niveau au meilleur moment. Elle sort d’un très bon match face à l’UBB. Elle est au summum de sa saison et a fait le plein de confiance pendant la dernière journée de championnat. Je m’attends à un match très âpre. C’est à nous de rectifier les erreurs défensives faites, la semaine dernière, contre Bayonne. Il faut essayer de retrouver nos systèmes défensifs et l’agressivité qui va avec. Après, il faudra être pragmatique, que l’on mette de la vitesse dans notre jeu. C’est ce qu’on a su faire pendant dix mois et on doit le retrouver pour essayer de faire barrage à l’USAP.

L’équipe de Pro D2 a toujours gagné le barrage. Vous n’avez jamais perdu chez vous, cette saison. Quelle sera la clé, selon vous, pour que ces statistiques soient toujours vraies, dimanche soir ?

Notre niveau de jeu et celui de l’USAP, mais je sais qu’ils ne passeront pas à côté. Si la pression pouvait les faire déjouer sur l’entame et les faire douter, ça nous servirait pas mal. C’est aussi à nous de tout faire pour qu’ils doutent. L’apport du public et les repères sur le terrain sont des points positifs. On sait que ça va être une belle fête. On n’a pas de pression, mais on a vraiment envie de faire de très belles choses et, pourquoi pas, accéder à la plus belle des divisions.

Finalement, votre saison est réussie et une montée la rendrait exceptionnelle ?

Tout à fait. La saison est réussie. La montée, c’est la cerise sur le gâteau. On n’en jouera pas tous les ans. Des mecs vont arrêter après ce match, si on monte, des jeunes pourraient accélérer leur carrière. Il faut qu’on en ait conscience et, surtout, qu’on se lâche ! On n’a rien à perdre. Perpignan aura plus de pression que nous. Ce sont les meilleurs matchs à jouer. J’espère qu’on va tout faire pour être le plus propre possible et montrer l’image qu’on a montrée tout au long de cette saison.

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