Vakatawa : l'anomalie cardiaque avait été détectée avant la Coupe du monde 2019

Par Rugbyrama
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TOP 14 - Après l’annonce de la fin de carrière professionnelle en France de Virimi Vakatawa, le Racing 92 avait donné rendez-vous ce mardi pour expliquer plus en détails la situation. Un instant difficile pour l’international aux 32 sélections, mais aussi pour ceux qui l’entouraient, à l’instant de prendre la parole...

Ciel gris, atmosphère lourde, il flottait une ambiance étrange ce mardi midi au centre d’entraînement du Racing. Et pour cause. La veille, le club avait annoncé par communiqué la fin de carrière professionnelle en France de Virimi Vakatawa, en raison d’un problème médical. Sans plus d’information, ni de détails. L’instant était donc attendu.

Laurent Travers et Fabien Galthié se sont avancés les premiers en direction du club house "Jean-Cormier ", jouxtant le terrain d’entraînement principal. Une foule de journalistes était présente, évidemment. En amont de la conférence de presse, le manager du Racing 92 et le sélectionneur du XV de France ont longuement échangé. Puis, l’international français, ponctuel, s’est timidement présenté vêtu d’un maillot d’entraînement orange. Face à la presse, il était encadré de son président Jacky Lorenzetti et de son manager Laurent Travers. Sur les extrémités se trouvaient Fabien Galthié et le médecin du Racing 92 Sylvain Blanchard. Au fond de la salle, Yannick Nyanga, Joe Rokocoko et Ben Volavola se trouvaient au soutien. " Ce n’est pas une conférence de presse très gaie, a débuté Lorenzetti, C’est la fin de carrière, je suppose, d’un enfant du club qui est chez nous depuis l’âge de 17 ans. Ce qui nous a un peu abasourdi."

Fabien Galthié s’est exprimé sur la fin de carrière prématurée de Virimi Vakatawa. Ému aux larmes, l’homme fort de l’équipe de France a rendu un vibrant hommage à un de ses hommes de base depuis sa prise de fonction en 2019.

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 6, 2022

Depuis toujours, Virimi Vakatawa est un homme de peu de mots. Autant dire que la terrible nouvelle, dont il a eu connaissance en fin de semaine dernière, ne l’a pas rendu plus volubile. Au contraire. "C’est dur pour moi de parler aujourd’hui, a-t-il balbutié. Je veux remercier Fabien d’être là, le président, mon manger et le doc. " Je me suis levé à huit heures ce matin, je savais que je ne serais pas sur le terrain avec les joueurs. Mais le plus dur, c’était hier pour annoncer la nouvelle devant mes coéquipiers, pour leur dire que j’allais arrêter. J’ai passé beaucoup de temps avec eux sur le terrain et aussi en dehors du terrain. "

Immédiatement, Laurent Travers a pris la parole. "On connaît son importance dans le groupe, au sein du club mais aussi au niveau du rugby français, a déclaré le manager ciel et blanc. Il est toujours avec nous et il sera encore présent sur le bord du terrain. Il va rester proche de nous. On a déjà beaucoup échangé avec lui. Sa vie, c’est le Racing 92. Grâce au président, on espère qu’il va continuer de nous accompagner, de nous aider. Ce sera différent, évidemment. " Vakatawa a d’ailleurs confirmé, un peu plus tard, son envie de rester au Racing 92 et de transmettre.

La question médicale a vite été abordée par Sylvain Blanchard, médecin du Racing 92 et membre de la commission médicale de la LNR. "Virimi va devoir arrêter sa carrière professionnelle en France pour un motif cardiologique. Il y a quelques saisons de ça, juste avant la Coupe du monde au japon, nous avions détecté une anomalie cardiaque, pour laquelle il avait déjà fait l'objet d’une expertise auprès des référents de la commission médicale de la LNR, pour laquelle il avait été décidé qu’il pouvait continuer à jouer. Il avait déjà fait l’objet d’examens approfondis. Il était surveillé de façon rapprochée. Au fil de cette surveillance, il est apparu que sa pathologie avait évolué. Nous avons de nouveau saisi les experts cardiologiques. Et les avis ont été consensuels pour qu’il ne prenne pas le risque de poursuivre son activité sportive intense. "

La question a alors été posée d’une éventuelle carrière à l’étranger, ce à quoi a rétorqué le Docteur Blanchard : "Certains pays ne sont pas structurés comme en France. Les institutions portent la responsabilité d’autoriser le joueur à poursuivre ou non sa carrière. " Et Lorenzetti d’ajouter comme pour vulgariser : "Si Virimi signe une décharge, il pourrait jouer au Japon". Mais l’éventualité a vite été balayée par le joueur, même si il a laissé son manager répondre pour lui. "Son but est de rester en France, proche du Racing 92 ", a dit Travers.

De son côté, le sélectionneur Fabien Galthié, très grand sensible, a eu du mal à contenir son émotion. A l’instant de prendre la parole, des trémolos ont vibré dans sa voix et les larmes sont montées. "Je suis assez ému, a-t-il avoué. C’est un moment particulier. Virimi aura porté ses trois derniers maillots avec l’équipe de France au Japon et les Barbarians britanniques. Je l’ai appris hier quand Virimi m’a appelé. Ça touche l’équipe de France. Virimi a fait rêver l’équipe de France. Il a été un joueur clé de notre aventure. Il a été formidable. Peut-être que c’est un exemple – parce que c’est un exemple ce qu’il vit – pour nos enfants, afin de leur leur dire de profiter, comme si c’était le dernier match. " Un peu plus tard, le président Lorenzetti n’a pas pu, lui non plus, retenir son émotion. "C’est un effondrement collectif, a-t-il confessé. J’ai perdu presque un fils, un excellent joueur. On a surtout tous compris que la vie pouvait basculer très rapidement. Il y a quelques années, nous avions connu un décès au club (William Ebongué, jeune joueur retrouvé mort dans sa chambre du centre d’entraînement). Mais, comme dans la vie de tous les jours, il y a un lendemain. Et le club n’abandonnera pas Virimi. " Et le président de conclure : "Comme disent les américains : The show must go on ".

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