L'opinion - UBB : le "vivre ensemble", cette foutaise…

  • Top 14 - Groupe Union Bordeaux-Bègles
    Top 14 - Groupe Union Bordeaux-Bègles
  • Raphael Ibanez (au centre) sous les couleurs du XV de France en 1999.
    Raphael Ibanez (au centre) sous les couleurs du XV de France en 1999.
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - La fracture apparue dimanche soir dans le vestiaire bordelo-béglais a mis le petit monde du rugby en émoi. Mais un groupe a-t-il vraiment besoin de "bien vivre", pour gagner des titres ?

Entre Christophe Urios et une partie de son vestiaire, la lune de miel est terminée. Entre le patron sportif de l’Union Bordeaux-Bègles et ses deux meilleurs joueurs, l’amour des premières heures s’est indéniablement fané. L’UBB ayant choisi dimanche soir de laver son linge sale en public, face aux caméras de Canal +, notre petit monde est depuis en émoi et, ici et là, on gause, on décrypte et on cherche lequel des deux camps a raison ou a tort. Autour de nous, il y a ceux qui racontent que les faits (une victoire à trente points en quart de finale) ont finalement donné raison au management de Christophe Urios, ses deux leaders de jeu ayant face au Racing sorti le match que l’on attendait d’eux.

Et puis il y a les autres, ceux qui considèrent que "Furios" devrait aussi apprendre à fermer sa g… et ménager les egos de ses champions, avant les matchs importants. D’un côté, le mundillo du rugby recense des fervents défenseurs de Matthieu Jalibert et Cameron Woki, dont les réponses cinglantes à leur manager prouvent indubitablement un orgueil de champions, une volonté affichée de se démarquer des "béni oui oui" qui disent "amen" à tout ce que dit le manager de l’UBB ; mais à leur sujet, le Top 14 compte aussi des pékins condamnant fermement la footbalisation de ces "starlettes" osant désormais sortir du bois, quitte à s’affranchir du collectif et s’ériger contre la hiérarchie…

"Il faut faire attention, le patron c’est moi. Personne d’autre, d’accord ?"?
Vous avez souvent vu/lu/entendu du Christophe Urios, mais là, il a envoyé grave ! https://t.co/FhET6r8Cdb

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 13, 2022

Il y a dans la crise bordelaise à manger pour tout le monde et la déchirure du vestiaire girondin devrait au moins nous occuper jusqu’aux demi-finales. Mais posons-nous la question, nom d’un âne : un groupe a-t-il vraiment besoin de bien vivre pour gagner des titres ? Pour suivre l’actualité du Racing au quotidien, je peux vous assurer que le groupe francilien vit bien, et probablement mieux qu’aucun autre, sur le vieux continent ; mais il ne gagne pas. Et se fout-on de nous, en nous vendant des vestiaires de trente-cinq champions rassemblés autour d’un seul et unique amour ? La colère, la haine, ne sont-ils pas des sentiments tout aussi louables, lorsqu’il s’agit de faire se lever des hommes pour les pousser à se battre ?

XV de France, Clermont, La Rochelle... Des champions et des désaccords

Les Bleus de 99, qui signèrent le match du siècle face aux All Blacks à Twickenham, étaient rongés par les guerres de clan, la mafia toulousaine se heurtant parfois violemment aux autres cartels de l’équipe, quand les talonneurs Marc Dal Maso et Raphaël Ibanez s’évitaient autant qu’ils le pouvaient, histoire de ne pas terminer leur Mondial sur un ring. Aussi, pensez-vous que les "sales gosses" de 2011, champions du monde sans couronne, vécurent une idylle avec leur coach ?

Raphael Ibanez (au centre) sous les couleurs du XV de France en 1999.
Raphael Ibanez (au centre) sous les couleurs du XV de France en 1999.

De ce que l’on sait, Imanol Harinordoquy, François Trinh-Duc et Marc Lièvremont ne se sont plus jamais adressés la parole, depuis lors. Et les Clermontois champions de France en 2017, alors ? N’en étaient-ils pas venus aux mains au fil de plusieurs de leurs entraînements, en cours de saison ? Plus près de nous, on pourrait aussi vous citer plusieurs champions d’Europe rochelais ne pouvant piffrer Ronan O’Gara ou quelques Toulousains, et non des moindres, s’étant cette année brutalement heurté à la personnalité d’Ugo Mola. Mais qui s’en soucie, franchement ? Un vestiaire est une micro société comme une autre, une bâtisse instable, bancale, faite de quarante individus largement disparates. Un vestiaire n’est ni une église, ni une secte soumise au bon vouloir d’un gourou. Et que Dieu l’en préserve à jamais, nom d’un homme…

Malgré la victoire, les tensions entre le manager girondin et les cadres ne semblent pas encore apaisées ?https://t.co/g1tP4DcITq

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 13, 2022
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