Toulouse : retour sur une combinaison historique, la "Jolimont"

  • Emmanuel Meafou (Toulouse)
    Emmanuel Meafou (Toulouse)
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - L’essai de Meafou contre le Racing a ravivé le souvenir d’une combinaison que Toulouse utilisait souvent dans les années 80 : la "Jolimont".

Le Stade Toulousain a marqué un essai appelé à rester dans les mémoires face au Racing. A la 23eme minute, les Rouge-et-Noir ont choisi de jouer une pénalité à la main près de la ligne adverse. Une combinaison s’est créée autour de Peato Mauvaka et c’est Emmanuel Meafou qui est allé à l’essai avec un leurre magistral d’Antoine Dupont. Cette phase de jeu nous a rappelé des souvenirs des années 80, l’époque de la renaissance triomphante du Stade Toulousain.

Les Toulousains des Cigagna, Cadieu, Laïrle Portolan, alors entraînés par le duo Pierre Villepreux, Jean-Claude Skréla utilisaient une combinaison surnommée "Jolimont", référence au nom d’un quartier et d’un lycée toulousain qui accueillait beaucoup d’apprentis rugbymen haut-garonnais. Pierre Villepreux y a forcément pensé en voyant les images du match de samedi dernier : "Oui, cette combinaison est une variante de la Jolimont. Je l’avais créé au Sport-Etudes qui portait ce nom et je l’ai transféré au Stade Toulousain. La base, c’était le demi de mêlée qui joue la pénalité pour lui-même par un petit coup de pied et ses coéquipiers autour de lui, devaient se partager en deux blocs avec l’idée de créer de l’incertitude chez les défenseurs".

#TOP14 #STR92 - L'image de la J4 bis
Allez avouez vous aussi vous avez été bernés devant votre TV ? Sacrée combinaison du @StadeToulousain pour un essai qui a été bien travaillé? pic.twitter.com/GxIR8rPds2

— TOP 14 Rugby (@top14rugby) September 24, 2022

L’incertitude était vraiment le maître mot de cette mini-stratégie : "L’incertitude existait aussi dans notre équipe. Personne ne savait qui allait prendre le ballon, c’est le demi de mêlée qui choisissait. Les joueurs sollicités devaient se présenter le plus à plat possible. La défense adverse ne pouvait pas monter tant que le ballon n’était pas joué".

Alternative aux pénaltouches

La combinaison Mauvaka-Dupont-Meafou est une variante car elle a introduit la notion de "leurre" que la génération Villepreux n’utilisait pas. "Non nous n’en avions pas, samedi les Toulousains ont caché le ballon pour créer toujours plus d’incertitude". L’ancien entraîneur du Stade et de l’équipe de France n’a pas caché une certaine satisfaction à la vue du choix de ses successeurs : "Ça montre que le rugby français peut choisir autre chose que tenter des pénaltouches près des lignes adverses. C’est très bien".

Ancien troisième ligne-aile au plaquage dévastateur, Thierry Maset se souvient aussi de cette fameuse "Jolimont". "Oui, j’ai vu cette belle action terminée par Emmanuel Meafou. Ça m'a plu de voir qu’on jouait tactiquement ces pénalités. J’ai trouvé que c’était une bonne prise de responsabilité. A notre époque, notre Meafou, c’était souvent Claude Portolan".

Emmanuel Meafou (Toulouse)
Emmanuel Meafou (Toulouse)

Il se souvient parfaitement du scénario : "C’était spectaculaire. Le demi de mêlée tapait dans les mains et on partait tous ensemble de la ligne des 22. Nous étions lancés et il y avait une incertitude totale. Nous ne savions pas qui allait recevoir le ballon, seul le demi de mêlée le savait. En général, il jaugeait un rapport d’opposition qui se présentait. C’est pour ça que je citais Claude Portolan, notre pilier droit, sur 15 mètres, il était difficile à arrêter".

Un rapport de force déloyal

"La combinaison que j’ai vu samedi est un peu différente. Elle comportait des jeux de rôle que nous n’avions pas à notre époque. Antoine Dupont qui fait semblant de recevoir le ballon pour partir vers la gauche, par exemple. Ca s’explique, parce que notre Jolimont a été interdite, à juste titre à mon avis car ça créait un rapport de force déloyal entre des joueurs lancés et des défenseurs arrêtés".

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