Toulouse - La Rochelle : c'est qui le patron ?

  • Top 14 - L'arrière Thomas Ramos (Toulouse) est plaqué par Ihaia West (La Rochelle)
    Top 14 - L'arrière Thomas Ramos (Toulouse) est plaqué par Ihaia West (La Rochelle)
  • Jeremy Sinzelle et Pierre Foyssac
    Jeremy Sinzelle et Pierre Foyssac
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Le match de barrage Stade Toulousain-Stade Rochelais sera peut-être l'occasion d'un passage de témoin. Les nouveaux champions d'Europe affrontent les anciens, avec à la clé, une place en demi-finale pour aller affronter Castres.

Dans l'existence d'un club, il y a des moments clé, plus forts que d'autres. Les deux finales perdues, celle gagnée contre le Leinster. Et samedi, il y aura ce match contre Toulouse. Le Stade Rochelais y est. "On reconnaît que l'on fait un complexe contre Toulouse. admet Ronan O'Gara. Ce sont 6 défaites enchaînées. Mais il y a un moment, avec un peu de sincérité où tu dois dire stop. Après le dernier match, j'ai dit stop. C'est à nous de prendre l'initiative."

Ces propos, simples, sans forfanterie, indiquent clairement que le moment est venu d'en finir avec la malédiction toulousaine. Et quoi de mieux que de le faire à Ernest-Wallon ? La Rochelle a franchi un cap à Marseille et entend bien mettre fin au complexe toulousain. Jérémy Sinzelle, le reconnaît : "Sur les 10 derniers matchs, on a perdu 9 fois. Mais j'espère que l'on va garder cette dynamique que l'on a actuellement et essayer de rivaliser avec cette équipe de Toulouse qui a l'habitude de jouer ce genre de match. J'espère que l'on n'y fera pas de nouveau un complexe." L'équipe d'Hugo Mola, bourreau en finale l'an dernier, vainqueur des deux dernières confrontations en phase régulière, sait que les Maritimes peuvent évidemment les bousculer et surtout les battre.

Jeremy Sinzelle et Pierre Foyssac
Jeremy Sinzelle et Pierre Foyssac

Sans complexe et bien conscient de la valeur de l'adversaire

Chacun se lèche les babines à l'évocation de cette rencontre couperet entre deux équipes, qui aurait constitué une finale de rêve. Pas Greg Aldritt, capitaine lucide : "Chaque match est une finale parce que l'on gagne on continue, on perd, on est en vacances. Mais dire que c'est la finale avant l'heure, cela serait manqué de respect à toutes les autres équipes, des équipes qui ont fait un parcours exceptionnel cette année et qui ont prouvé qu'elles étaient très solides. Il n'y a qu'une seule finale, c'est celle du 25 juin. Il n'y a aucun doute là-dessus."

Et c'est bien l'objectif de Rochelais en pleine confiance. La 2e mi-temps à Lyon, a démontré toute la puissance de ce groupe, capable en 10 minutes de remonter au score, avec une maîtrise étonnante. Mais là, face à une équipe de Toulouse, "qui aime jouer les grands rendez-vous", le challenge sera aussi relevé que contre le Leinster. Greg Aldritt le sait : "et même quand ils ne performent pas, parce que, en toute humilité, au Stadium, je ne pense pas qu'ils aient sorti leurs meilleurs matchs, ils finissent toujours par gagner. C'est ça leur force.

Prendre le score et "les tuer"

Alors comment faire, face à l'équipe qui règne depuis plusieurs années, en patron, sur le championnat ? Jérémy Sinzelle a une formule guerrière qui marque toute la détermination du groupe rochelais : "Il faut arriver à les tuer. On n'a pas su le faire au Stade Français. On n'a pas sur le faire à Castres, même à Perpignan. Quand tu joues à l'extérieur, que tu prends le score, c'est savoir tuer son adversaire. Il va falloir aussi, si on arrive à prendre le score à Toulouse, de le faire."

Et cela, le groupe et le staff l'a bien identifié. "On a beaucoup revu le match du Stadium sur nos sorties de camp. On score, on prend de suite des points. Donc, le gros souci qu'on a eu, c'est que l'on n'a jamais mis Toulouse à distance pendant 10-20 minutes. martèle Jérémy Sinzelle. C'est le genre d'équipe avec laquelle, jusqu'à la 80e, tu ne peux pas lâcher le morceau. Sinon, ils reviennent et là, ce sont eux qui te tuent." Greg Aldritt est plus posé dans le choix de ses mots, mais tout autant désireux de mettre fin à la mauvaise série face aux Rouge et Noirs : "A chaque fois qu'on joue Toulouse, on leur donne beaucoup de points et eux, ils arrivent à être cliniques dans leur camp et opportuniste et très pragmatique quand ils viennent chez nous." Cela demandera une précision clinique, de la discipline et un jeu au pied parfaitement exécuté. "Cela va être à nous d'être beaucoup plus pragmatique, beaucoup plus lucide tout au long du match, rien leur donner. Essayer de scorer dès qu'on peut scorer et essayer d'inverser cette tendance, qui commence à durer, sur les derniers matchs."

"Pourquoi pas nous ?"

Alors, samedi, le Stade Rochelais est devant son destin, comme il l'était face au Leinster à Marseille. L'opportunité de remporter, enfin, un titre de champion de France, la même année que celui de la Champion's Cup, ne risque pas de se représenter de sitôt. Le groupe en est bien conscient : "C'est un très très gros challenge mais cela fait 10 mois que l'on travaille très dur pour arriver là, avoir la chance de jouer ces 3 matchs. insiste Gregg Aldritt. Donc, maintenant, on ne va pas lâcher. On va y aller, se donner à 300 % et essayer de sortir le match parfait, parce que sans un match abouti, on ne pourra ressortir de là-bas avec la qualification."

Et pas besoin de gloser sur l'opposition qui les attend en Haute-Garonne. Chacun connaît l'effectif toulousain, "l'équipe de France" comme le résume Jérémy Sinzelle. 2022 est peut-être l'année des Rochelais, comme la précédente était celle des Toulousains. Ronan O' Gara, exprime cela à sa façon : "Et pourquoi pas ? On est dans le rugby. Une équipe va gagner que ce soit Toulouse ou nous. Pourquoi pas nous ? C'est assez simple. On va là-bas avec une énorme détermination et on va jouer notre jeu." Samedi soir, on saura qui est le patron...

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