Sadourny : "Toulouse va nous permettre d'en savoir un peu plus sur notre niveau actuel"

  • Xavier Sadourny - Clermont
    Xavier Sadourny - Clermont
Publié le
Partager :

TOP 14 - Xavier Sadourny, l’adjoint de Jono Gibbes, est le trait-d ’union de l’ancienne mandature de Franck Azéma et la nouvelle ère impulsée par le coach Néo-Zélandais. Un adjoint discret, mais essentiel dans les rouages de l’ASM-Clermont Auvergne, qui espère faire encore grandir son club … Confessions avant le match à Toulouse, dimanche soir.

Xavier, voici déjà quelques semaines, qu’une nouvelle ère est enclenchée à l’ASM. Jono Gibbes souhaite attendre une dizaine de matchs pour mesurer la progression de l’équipe, mais pour vous, quelles sont les premiers enseignements de la méthode Jono Gibbes ?

Jono a déjà fait quatre ans au club, il a donc retrouvé ses marques rapidement, même si le groupe et l’équipe dirigeante ont un peu changé depuis ce premier passage. Au niveau du staff, il travaillait déjà avec Davit (Zirakashvili) à La Rochelle et moi-même ici, et il avait aussi entrainé Benson Stanley. Toutes ces connaissances ont facilité et accéléré son intégration. Sur cette nouvelle ère, comme vous dites, je le découvre vraiment sur l’aspect du management. Il est en train de mettre peu à peu sa patte sur le quotidien, et chaque jour on apprend de nouvelles choses avec lui. Il a bien sûr sa propre méthode et tout le monde est content du fonctionnement du club aujourd’hui.

C’est aussi une éducation rugbystique différente, avec une approche plus anglo-saxonne des choses ?

Oui, il y a un peu de cela… Jono est Néo-zélandais, il a été un All-Black, s’est construit en tant qu’entraineur dans différents clubs tels que le Leinster, l’Ulster ou encore Waïkato en Nouvelle-Zélande et La Rochelle, sans oublier son premier passage ici, qui lui confère une grande expérience du très haut niveau. C’est quelqu’un de très précis, qui sait clairement ce qu’il veut en étant très présent au bord du terrain. Il apporte cette expérience dans des petits détails au quotidien, avec toujours l’excellence comme fil directeur.

Jono est le leader du staff, mais c’est aussi notre guide !

Le souci du détail, la recherche de la constance, l’analyse poussée à l’extrême, ce sont des principes que vous correspondent ?

Oui, j’apprécie ces méthodes … Ce qui est bien avec Jono, c’est qu’il est capable de parler des avants, des lancements des trois-quarts, d’une combinaison, de rucks ou de contre-attaques, c’est vraiment une approche très complète qui est intéressante, parce qu’à son contact on apprend et on progresse tous les jours. C’est le leader du staff évidemment mais c’est aussi notre guide, ce qui est très enrichissant pour chacun d’entre nous.

Avec un nouveau staff autour de vous, avez-vous facilement trouvé vos repères ?

Oui, comme je le disais, j’avais la chance de déjà connaître Jono, même si entre temps il a vécu dans d’autres clubs et qu’il a évolué lui aussi. Notre première expérience en commun nous a permis de gagner du temps sur notre relation et sur notre façon de travailler ensemble.

La première victoire en match officielle (contre la Rochelle 23-22 la semaine passée) s’est faite attendre, a-t-elle été libératrice pour l’ensemble de l’équipe ?

C’est surtout un soulagement… Ça c’est certain (Rires) ! Ce qui était intéressant, c’était de réussir à gagner ce premier match contre une belle équipe de La Rochelle, dans de telles conditions climatiques. On sait que c’est une équipe très physique, et relever le défi de la conquête, de la discipline, de l’occupation et de la maîtrise, dans la pluie et dans le vent, nous a fait progresser en tant qu’équipe. C’est un soulagement en termes de résultat, je le redis, mais en termes de construction d’équipe, c’est également important.

Les joueurs ont su faire front et montrer du leadership pour venir à bout de La Rochelle.

Et pour le staff ?

Pour nous, il fallait valider le travail entrepris depuis le début de la saison. Je n’invente rien, mais c’est toujours plus simple de travailler et de se construire dans les victoires plutôt que dans les défaites, car on ne prend peut-être pas toujours le recul nécessaire pour bien analyser les choses. Jusqu’à présent on faisait de bonnes semaines de travail, et j’ai le sentiment que ça monte crescendo, mais on ne l’avait pas encore spécialement validé sur le terrain en condition de match, notamment contre Castres. Dans un calendrier très dense qui s’annonce, le contenu reste au moins aussi important que le simple résultat.

Si tout n’était pas parfait, dans des conditions de jeu difficiles, on a tout de même le sentiment que cette équipe a montré un certain caractère dans cette rencontre ?

C’est souvent ce qu’on nous reproche, de manquer un peu de tempérament et de caractère ! En effet, j’ai aussi ce sentiment-là, les joueurs ont su faire front, ont su rivaliser en montrant du leadership et du caractère. Et il en fallait pour réussir à venir à bout de cette belle équipe de La Rochelle…

Toulouse, c’est l’équipe par excellence qui ne laisse rien au hasard.

Dimanche, c’est Toulouse qui vous attend de pied ferme à Ernest-Wallon. Un véritable défi, qui a valeur de test dans ce début de saison ?

Chaque week-end et chaque match est un test dans un championnat aussi dense … Mais forcément ce match est un moyen de voir où on se situe par rapport à cette équipe de Toulouse. Est-ce qu’on est loin ? Ou peut-être pas tant que ça… On a envie de savoir si la marche est haute, ou très haute ! On est évidemment un peu sur la réserve et un peu craintif au moment d’aller là-bas, car aujourd’hui, comme depuis un bon moment maintenant, Toulouse domine de la tête et des épaules ce championnat. C’est une équipe en pleine confiance, composée de joueurs redoutables… Il y aura un après Toulouse, c’est certain, mais c’est un joli test et on se concentre sur nous, pour savoir où on se situe dans ce Top 14.

Toulouse, c’est l’exemple à suivre dans cette quête revendiquée de la constance dans la performance ?

Toulouse est l’équipe par excellence qui ne laisse rien au hasard et qui sait se nourrir de la moindre faute de l’adversaire. À nous de savoir être discipliné, tant sur le respect du règlement que par notre jeu. À nous de ne pas faire n’importe quoi, parce que contre cette équipe là, tout se paye cash. Toulouse montre terriblement cette constance depuis le début de saison, donc c’est à nous d’être efficace et précis dans tout ce que l’on va entreprendre dimanche soir.

Dans un calendrier très dense dans ce premier tiers de la saison pour votre club, quel enjeu revêt réellement cette rencontre chez le double champion de France ?

Honnêtement, aujourd’hui les 14 clubs sont tous très difficiles à jouer ! Au moins on sait rapidement où on se situe … Si tout se passe bien on emmagasine rapidement de la confiance, et si ça se passe moins bien, on sait ce sur quoi on doit travailler et progresser pour se mettre au niveau en s’étalonnant contre ces équipes. C’est tout de même important de réussir à gagner pour travailler et construire avec de la confiance. La victoire contre La Rochelle, et je l’espère un bon match contre Toulouse, vont nous permettre d’en savoir un peu plus sur notre niveau actuel…

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?