Pourquoi Toulouse n’y arrive plus ?

  • Top 14 - Matthis Lebel (Toulouse) contre Pau
    Top 14 - Matthis Lebel (Toulouse) contre Pau
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - Il fallut attendre deux cartons rouges à l’encontre des Palois pour voir les Toulousains réussir à récupérer un point de bonus défensif, tout en concédant leur sixième défaite consécutive en Top 14. C’est grave, docteur ?

Il y a d’abord les chiffres, têtus. Ceux qui veulent que le grand Stade toulousain n’a toujours pas remporté le moindre match en 2022, concédant en ce 19 février à Pau sa sixième défaite consécutive en Top 14 (une victoire lors des huit derniers matchs toutes compétitions confondues). De quoi dresser un constat d’échec qu’on peut facilement, de prime abord, lier à des facteurs exogènes... On pense ici évidemment à ces "reports covid" qui ont privé les hommes du président Lacroix de rencontres et de rythme pendant la période des fêtes, et bien évidemment ces fameux doublons du Tournoi qui les privent aujourd’hui d’une grand partie de leurs forces vives, entre les Baille, Dupont, Marchand, Cros, Jelonch, Dupont, Ntamack et compagnie. De quoi considérer qu’avec l’intégralité de son effectif, le club champion de France et d’Europe ne présenterait pas aujourd’hui le même bilan, au point de craindre une non-qualification dans le top 6 encore inenvisageable en novembre ? C’est l’évidence. Reste qu’au-delà de ces excuses éminemment recevables, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que le Stade toulousain a eu du mal à repartir après son extraordinaire doublé de la saison dernière, accusant des difficultés collectives que les fulgurances de Dupont ont suffi à gommer en début de saison, avant d’exploser en plein jour depuis maintenant deux mois…

Kaino et Kolbe, pertes préjudiciables

Comment l’expliquer ? D’abord, bien évidemment, par la longueur de la dernière saison et une légitime décompression qu’Ugo Mola avait d’ailleurs dénoncée après le revers des siens à Perpignan. Laquelle se ressent d’autant plus qu’entre l’arrêt de Jerome Kaino et le départ de Cheslin Kolbe, les Toulousains ont, qu’on le veuille ou non, perdu deux joueurs champions du monde, susceptibles de rassurer tous leurs partenaires, notamment en cette si délicate période de doublons. Des pertes auxquelles il faut probablement ajouter celle de Yohan Huget, dont l’énergie manque cruellement à un effectif qui a perdu gros en termes de vitesse derrière, et d’assise au niveau du pack. Et si le recrutement à venir devrait en grande partie combler ces lacunes (avec les arrivées attendues des Barassi, Retière ou Jaminet, entre autres) force est de constater qu’en attendant, les Stadistes peinent à trouver des solutions, jusqu’à générer une dynamique négative dont ils ne parviennent pas à s’extraire.

Un constat qui s’est encore vérifié à Pau, où les coéquipiers d’Alban Placines ont cruellement manqué d’efficacité près des lignes (quatre mauls stoppés juste devant l’en-but, en-avant de Chocobares au moment d’aplatir) et d’un liant global dans leur jeu, au point de ne jamais réussir à définitivement faire basculer des Palois réduits à 13 contre 15. Inquiétant ? Forcément, même si la plus grande des erreurs consisterait probablement à enterrer les Toulousains. Au vrai, après une année 2021 tellement parfaite, on se demandait quel genre de challenge pourrait bien venir titiller l’orgueil des champions de France et d’Europe, pour trouver la motivation nécessaire pour repartir. Le voilà tout trouvé désormais, sachant qu’il ne reste désormais plus à Ugo Mola et ses hommes plus "que" trois doublons à absorber. Lesquels seront toutefois d’autant plus délicats que Bordeaux, Paris et Montpellier auront nécessairement flairé l’occasion de gratter des points précieux face au géant un genou à terre…

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?