Boudjellal : "Les stars mondiales sont désormais françaises"

  • Mourad Boudjellal.
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TOP 14 - Mourad Boudjellal, ancien président du RC Toulon, a été le précurseur dans le recrutement des stars de l’hémisphère sud. Avec un franc succès. Il a souvent été imité, jamais égalé. Aujourd’hui retiré du monde du rugby, il porte un regard éclairé sur une tendance qui s’inverse.

Comment expliquez-vous que les clubs français recrutent de moins en moins dans l’hémisphère Sud ?

Il y a de multiples explications. D’abord, il y a quelques années, les stars se trouvaient dans le Sud. Les nations telles que la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou l’Afrique du Sud dominaient le rugby mondial. Aujourd’hui, c’est moins le cas. Les joueurs de ces pays sont probablement moins attractifs sur le plan sportif. À mon époque, quand un club recrutait un joueur de l’hémisphère Sud, c’était pour le voir traverser le terrain comme en Super Rugby. Cette politique a permis au Top 14 de se développer. Ensuite, l’autre explication, c’est la mise en place du système de Jiff et son durcissement ces dernières années. Enfin, la dernière raison se nomme le Japon.

Vraiment ?

La Top League a une puissance financière colossale. J’ai en souvenir m’être intéressé au dossier Dan Carter. Ce dernier avait une proposition d’un club japonais pour un montant de 1,8 million d’euros net d’impôts par saison. Bon, il a finalement signé au Racing par amour du maillot (rires). Les Japonais n’ont pas été capables de mettre autant d’amour que le club de Jacky Lorenzetti. Aujourd’hui, le marché japonais est en capacité de s’offrir n’importe quel joueur, notamment grâce à une fiscalité très avantageuse. Et puis, ne nous voilons pas la face, ce n’est pas le championnat le plus difficile.

Les stars du rugby mondial ne sont-elles pas devenues françaises, aujourd’hui ?

C’est une certitude ! Dupont, Ntamack ou encore Woki et Alldritt sont les stars mondiales aujourd’hui. Mais les stars du Sud, venues par le passé en France, ont apporté de la visibilité au Top 14 et une forte augmentation des droits TV. Il y avait à l’époque un phénomène de curiosité. Souvenez-vous : quand j’ai recruté Umaga, j’ai propulsé la Pro D2 à la télévision. L’augmentation des droits TV, parce que les télévisions ont accepté de payer plus cher pour voir des stars, a permis aux clubs d’investir dans la formation. Et si aujourd’hui, le public veut voir des joueurs français, c’est le résultat des quelques années de disette du XV de France. C’est en ça que les clubs ont joué le jeu. Tous se sont montrés vertueux.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Mourad Boudjellal sur midi-olympique.fr

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