Clarkin : "Nous avons réussi notre premier pari : montrer que nous pouvons être compétitifs"

  • Top 14 - Matthew Clarkin (Biarritz Olympique)
    Top 14 - Matthew Clarkin (Biarritz Olympique)
  • Top 14 - Eliott Dixon (Biarritz) est arrivé à l'intersaison dans le club basque
    Top 14 - Eliott Dixon (Biarritz) est arrivé à l'intersaison dans le club basque
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Alors que le BO (14e), reçoit samedi le Stade français (11e), le directeur sportif du club basque dresse un bilan du premier tiers de championnat et évoque la course pour le maintien dans laquelle est engagée son équipe.

Matthew, quel a été le programme de la trêve internationale pour le BO ?

La première semaine, nous avons mis 95 % de notre effectif en congé. Non seulement, car c’était une obligation de la LNR, mais aussi parce que ces vacances étaient bienvenues et bien méritées. Les joueurs en avaient besoin. Nous avons enchaîné dix matchs de Top 14 avec un effectif moins étoffé que certaines autres équipes. Par contre, nous avons retenu quelques joueurs du groupe professionnel afin d’assurer notre participation au Supersevens à Paris avec ceux du centre de formation. Ces mecs-là étaient donc en vacances pendant la deuxième semaine. Le reste du groupe a repris l’entraînement lundi dernier, pour trois jours.

Pendant sept ans, le BO a été habitué au Pro D2 et à ses blocs de quatre ou cinq matchs. Dans quel état étaient les joueurs après dix rencontres d’affilée en Top 14 ?

Ils étaient fatigués physiquement et mentalement. Le Top 14 demande beaucoup d’efforts. La plupart du groupe était dans la découverte de ce championnat. Essayer de trouver notre jeu et niveau dans cette compétition est usant. Nous devons être à 150 % pour juste rivaliser avec les équipes en face. Ça demande un effort supplémentaire. Le groupe était donc fatigué, mais pas abattu. C’est tout à fait normal.

Sur le dernier match à Pau, nous avons cru que nous pouvions peut-être aller chercher quelque chose et nous avons failli y arriver. Mais pendant la semaine qui a précédé ce match, le débat était de trouver comment on allait faire pour mettre 23 mecs sur le terrain à leur poste. Désormais, nous allons retrouver le Top 14 avec une autre cadence, puisqu’il y aura la Coupe d’Europe au milieu. J’espère que ça va nous permettre de manager un peu mieux notre effectif.

Après dix journées, quel regard portez-vous sur le début de saison de votre équipe ?

Écoutez, comme je dis depuis le début, je vais rester cohérent. Pour nous, tout est bonus. Personne ne nous attendait pour la montée et nous y sommes arrivés. Tout le monde nous promettait l’enfer. On peut dire que c’est l’enfer, car c’est difficile, mais je pense que nous avons réussi notre premier pari : montrer que nous pouvons être compétitifs et gagner des matchs.

Je pense qu’il nous manque une victoire sur ce bloc pour se sentir vraiment récompensés de nos efforts. Nous avons montré que nous pouvons être performants. Maintenant, il faut gagner des matchs, marquer des points et espérer qu’à la fin du mois de mai, il y ait au moins une équipe derrière nous.

Top 14 - Eliott Dixon (Biarritz) est arrivé à l'intersaison dans le club basque
Top 14 - Eliott Dixon (Biarritz) est arrivé à l'intersaison dans le club basque

Estimez-vous que vos efforts ne sont pas suffisamment payés ?

Non. Je dis ça parce que les efforts sont là. Parfois, la maîtrise un peu moins, donc ça nous a coûté des points ou des victoires par-ci, par-là. Ça fait partie de notre apprentissage. J’espère que cette expérience va nous servir pour la suite, afin que l’on fasse basculer certains matchs. Mais je me répète, l’objectif, en fin de saison, est qu’on ait au moins une équipe derrière nous au classement.

Sauf lors des matchs contre La Rochelle et Lyon, vous n’avez jamais été vraiment ridicules, mais le BO est, aujourd’hui dernier. Ce constat est-il difficile à accepter ?

Oui et non. C’est l’exigence de ce championnat. En Top 14, même si tu n’es pas loin, tu n’es vite plus dans les clous du bonus défensif, ou pas invité pour gagner le match. On peut toujours espérer plus, mais c’est à nous d’aller le chercher.

Le BO a été handicapé par de nombreuses blessures. L’infirmerie va-t-elle se vider ?

Oui, ça commence. Dans les semaines qui arrivent, nous allons retrouver Kévin Gimeno, Dave O’Callaghan, Vincent Martin, François Da Ros, puis Clément Darbo et Zakaria El Fakir. Ces quinze jours de coupure nous ont permis de bien avancer.

Faire honneur à cette compétition

La coupe d’Europe va bientôt arriver. Quelle sera votre ambition ?

La même qu’en Top 14 : faire honneur à cette compétition. C’est un championnat que j’aime bien. Il te permet de sortir de la routine et de la cadence du Top 14, de voir autre chose, d’autres équipes ou pays, de voyager. Nous voudrons être compétitifs et que les joueurs mis sur le terrain fassent les mêmes efforts que ceux qui défendent les couleurs du club en championnat.

Comment voyez-vous la suite du Top 14 ?

Nous sommes très fiers que des spécialistes et des amateurs de rugby aient évoqué notre état d’esprit, mais aussi la qualité de notre jeu. Ça valide le travail de tout le staff élargi, ainsi que celui des joueurs. Il faut désormais qu’on continue à avancer dans la construction de notre jeu, de notre état d’esprit et qu’on trouve le moyen de gagner les matchs afin de rester en contact avec nos concurrents.

Nous devons mettre la pression sur les autres équipes. Nous estimons que nous sommes mieux placés pour gérer le stress et la pression, car il n’y en a pas forcément chez nous.

Malgré votre dernière place, vous êtes la dixième attaque du Top 14 et vous avez montré, à Pau, que vous pouviez marquer sous différentes formes de jeu…

Ça fait partie de l’identité qu’on veut créer. Nous sommes une équipe ambitieuse, qui peut et veut gagner en jouant. Mon avis, c’est qu'une équipe qui a moins de ressources que les autres, ne peut aller chercher son maintien qu’en jouant. Nous allons donc continuer d’insister dans ce domaine-là, même si j’avoue qu’on va essayer d’être plus lucides et meilleurs dans la gestion de nos temps forts ou faibles.

Vous recevez le Stade français ce week-end, une équipe qui, aujourd’hui, est à la lutte pour le maintien. Est-ce un match décisif ?

Ça va toujours dépendre des autres. Tant que les autres équipes ne gagnent pas non plus, on ne perd pas de terrain. Encore une fois, je me répète : l’objectif, c’est de gagner des matchs, marquer des points et continuer d’avancer afin d’engranger tout ce qu’on peut. C’est peut-être plus un tournant de la saison pour Paris que pour nous, même si c’est à Aguiléra. Ils ont le plus gros budget de la division et j’imagine qu’ils ne sont pas forcément à leur place. On laisse donc la pression chez eux.

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